fq-equipe:rober_racine_les_vautours_de_barcelone_montreal_boreal_2012_._myriam_saint-yves

Fiche de lecture

1. Degré d’intérêt général

Projet Diffraction : Moyen-élevé

Projet Enquête : à considérer, surtout que le roman s'inscrit dans un triptyque.

2. Informations paratextuelles

2.1 Auteur : Rober Racine

2.2 Titre : Les vautours de Barcelone

2.3 Lieu d’édition : Montréal

2.4 Édition : Boréal

2.5 Collection :–

2.6 (Année [copyright]) : (2012)

2.7 Nombre de pages :292 pages

2.8 Varia :Exergue : « Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente. »

Les dessins réalisés par le personnage de Léda sont en fait des oeuvres par Rober Racine. Celles-ci sont disponibles sur un blog aussi intitulé Les vautours de Barcelone : http://lesvautoursdebarcelone.blogspot.ca/

3. Résumé du roman

Gabriella est une soprano reconnue récemment greffée : elle a, dans sa poitrine, le coeur d'Edward Mattingly. Giotto, le père de Gabriella, est mort dans l'écrasement de son avion, qui a heurté le sol dans la cage des vautours au zoo de Barcelone. Quelques mois plus tard, Gabriella reçoit une invitation à chanter Trois airs pour un opéra imaginaire de Claude Vivier dans la chapelle du Rosaire à Vence. Elle quitte donc Houston pour Barcelone, dans le but de se recueillir devant la cage des oiseaux qui ont vu son père mourir, et cherche la meilleure façon d'interpréter l'oeuvre complexe de Vivier. Sa quête, au départ, est donc double : elle essaie de comprendre le geste de Giotto - sa mort semble en effet un suicide - et tente de ressentir toutes les émotions qui donneront vie à la musique. Sa tentative la mènera au Louvre, où elle interroge les oeuvres d'art, puis dans un camp de concentration de Cracovie où son ancienne professeure de chant avait été déportée. Le roman se termine par la prestation de Gabriella, qui rend l'âme juste après la dernière note.

4. Singularité formelle

Le récit est découpé en 54 chapitres assez courts, titrés et listés dans une table des matières à la fin du volume, plus un prologue. À deux reprises, on retrouve des pages de l'Atlas des films de Giotto, une sorte de collage de synopsis et de critiques de films fictifs assemblé par Giotto (p. 36-37 et p. 197-198).

5. Caractéristiques du récit et de la narration

Le récit est complexe : il superpose plusieurs histoires, plusieurs voix qui se relaient en discours direct, issues non seulement des personnages mais aussi des vautours, des lieux, et de diverses oeuvres d'art (La Dame à l'hermine peinte par Leonardo DaVinci notamment). Hypersensible, le personnage de Gabriella est réceptif à tout ce qui l'entoure (p. 284): art, musique, bruit, lumière, tout devient chargé de sens. Le récit fait ressortir les liens qui unissent chaque être l'un à l'autre et au cosmos; temps et espace s'effacent . L'unisson semble être le modèle de l'organisation du roman (voir citation ) : il met en scène une quantité de récits qui vibrent tous ensemble.

Les propos sibyllins des vautours et des personnages rendent le récit parfois obscur, difficile à déchiffrer. Le personnage de Gabriella se déplace aussi beaucoup (du Texas à l'Espagne à la France, en passant par la Pologne), ce qui complexifie aussi la trame.

6. Narrativité (Typologie de Ryan)

6.3- Complexe : Le roman est raconté par un narrateur hétérodiégétique dont la focalisation change régulièrement : bien qu'elle soit généralement concentrée sur Gabriella, la focalisation est mise sur les vautours et le personnage de Léda, une Espagnole que Gabriella rencontre au zoo, ainsi que sur quelques personnages secondaires.

6.6- Diluée : la matière textuelle noie sans aucun doute l'intrigue! Tellement que cette intrigue devient secondaire, et de moins en moins claire…Les descriptions abondent, et les considérations métaphysiques sur l'Univers et la place de l'homme prennent beaucoup de place.

7. Rapport avec la fiction

Il n'est pas vraiment thématisé; Gabriella se pose toutefois des questions sur le lien entre l'assassinat de Vivier et les dernières lignes de son opéra inachevé, qui parlent d'un assassinat. Le détail est mineur.

8. Intertextualité

La littérature en tant que telle est à peu près absente du roman. Toutefois, les références à la musique sont très nombreuses, notamment celles aux manuscrits de Vivier (voir les remerciements). Le langage de la musique est aussi omniprésent dans tout le texte.

9. Élément marquant à retenir

Citations pertinentes :

Cecilia, ou La Dame à l'hermine de Léonard de Vinci, s'adresse à Gabriella et lui parle d'une femme qui vient souvent l'observer : « Son regard dessine sur nous le schéma de la molécule β-damascenone qui compose, parmi d'autres, ce parfum à la rose qu'elle porte. L'as-tu senti? C'est le même depuis trente-sept ans. Sa composition a un modèle chimique semblable aux pigments employés par Leonardo pour peindre ce fond derrière moi. […] Elle regarde pour vérifier, jamais pour rencontrer […] L'homophonie et le spectre pulsé s'expliquent par ce que je viens de dire. Tout est composé, Gabriella; même l'invisible. Souviens-toi de cette pièce pour clavecin, « Couleur d'invisible », dans les Dominos de Couperin. Tu as étudié l'homophonie au conservatoire. En musique, c'est l'unisson, le contraire de l'harmonie. Deux appellations différentes d'un même son. […] Avoir avec toi la partition de Trois airs pour un opéra imaginaire durant ta visite [d'Auschwitz] est un conseil éclairé. Cela permettra la rencontre de l'homophonie instrumentale de l'oeuvre et de la mémoire du peuple juif dans les camps. » (p.261-262)

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