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fq-equipe:clerson_david_2013_freres

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 **Type de roman (ou de récit)** : roman, avec influences notable du conte et du récit folklorique **Type de roman (ou de récit)** : roman, avec influences notable du conte et du récit folklorique
  
-**Commentaire à propos du type de roman** : Le roman, sans être un conte ou un récit folklorique, hérite toutefois de plusieurs particularités formelles de ceux-ci : temps et lieux imprécis, personnages nommés par leurs fonctions diégétiques (l’aîné, le cadet, la mère, la chienne grise, etc.), etc. Le traitement du merveilleux, lui, est curieux, et oscille entre le conte et le roman traditionnel (vraisemblable) : l’aîné, lorsqu’il enfile sa tunique de chien, devient lui-même un chien; idem pour sa compagne qui, uniquement chienne au début, devient humaine lorsqu’on lui retire sa tunique. Ce phénomène n’est pas expliqué. Il est d’emblée donné au lecteur comme vrai. C’est là le merveilleux typique au conte, tel que décrit par Todorov . Les enjeux du merveilleux raisonné ne semblent pas ici importants.+**Commentaire à propos du type de roman** : Le roman, sans être un conte ou un récit folklorique, hérite toutefois de plusieurs particularités formelles de ceux-ci : temps et lieux imprécis, personnages nommés par leurs fonctions diégétiques (l’aîné, le cadet, la mère, la chienne grise, etc.), etc. Le traitement du merveilleux, lui, est curieux, et oscille entre le conte et le roman traditionnel (vraisemblable) : l’aîné, lorsqu’il enfile sa tunique de chien, devient lui-même un chien; idem pour sa compagne qui, uniquement chienne au début, devient humaine lorsqu’on lui retire sa tunique. Ce phénomène n’est pas expliqué. Il est d’emblée donné au lecteur comme vrai. C’est là le merveilleux typique au conte, tel que décrit par Todorov (TODOROV, Tzvetan. Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, coll. Poétique, 1970.). Les enjeux du merveilleux raisonné ne semblent pas ici importants.
  
-Notons que cet usage du merveilleux met Frères en relation avec plusieurs autres œuvres récentes de la production québécoise , et l’oppose à la tradition littéraire québécoise des dernières décennies, qui, dans l’ensemble, accuse un parti pris pour le réalisme littéraire, ou du moins la vraisemblance. On sent ici un léger retour à la littérature orale, populaire.+Notons que cet usage du merveilleux met Frères en relation avec plusieurs autres œuvres récentes de la production québécoise (notons, dans le cadre du projet de recherche sur la porosité, //Oss// d’Audrey Wilhelmy, //La Fiancée américaine// d’Éric Dupont, //Arvida// de Samuel Archibald.), et l’oppose à la tradition littéraire québécoise des dernières décennies, qui, dans l’ensemble, accuse un parti pris pour le réalisme littéraire, ou du moins la vraisemblance. On sent ici un léger retour à la littérature orale, populaire.
  
 **Type de narration** : hétérodiégétique **Type de narration** : hétérodiégétique
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 **Description des phénomènes observés** : Je crois que la meilleure piste pour explorer les phénomènes de porosité à l’œuvre dans le roman est celle de l’influence du conte et du folklore. Le roman, s’il n’est pas tout d’abord un conte, et s’il n’en revendique pas la nature, se laisse pénétrer (d’où l’idée de porosité) par celui-ci; les caractéristiques formelles et esthétiques données plus haut, ainsi que la présence du merveilleux, nous le montrent.  **Description des phénomènes observés** : Je crois que la meilleure piste pour explorer les phénomènes de porosité à l’œuvre dans le roman est celle de l’influence du conte et du folklore. Le roman, s’il n’est pas tout d’abord un conte, et s’il n’en revendique pas la nature, se laisse pénétrer (d’où l’idée de porosité) par celui-ci; les caractéristiques formelles et esthétiques données plus haut, ainsi que la présence du merveilleux, nous le montrent. 
  
-L’idée de folklore amène à une autre porosité, celle entre le savant et le populaire. D’un côté, on sent par instants l’esthétique du récit folklorique traditionnel québécois (la tunique de chien qui fait penser aux histoires de loups-garous), folklore à propos duquel peu d’études universitaires qui ne soient pas de nature anthropologique portent. De l’autre côté, cette esthétique vient inscrire le roman dans la lignée de la récente recrudescence du folklore québécois, dont Fred Pellerin est sûrement le plus éminent représentant .+L’idée de folklore amène à une autre porosité, celle entre le savant et le populaire. D’un côté, on sent par instants l’esthétique du récit folklorique traditionnel québécois (la tunique de chien qui fait penser aux histoires de loups-garous), folklore à propos duquel peu d’études universitaires qui ne soient pas de nature anthropologique portent. De l’autre côté, cette esthétique vient inscrire le roman dans la lignée de la récente recrudescence du folklore québécois, dont Fred Pellerin est sûrement le plus éminent représentant (Cette porosité vient être amplifiée par la cassure qu’opèrent Frères et les autres romans mentionnés plus haut (en note) avec les tendances réalistes de la littérature québécoise des dernières décennies.).
  
  
 +**Auteur de la fiche** : Alex Tommi-Morin
fq-equipe/clerson_david_2013_freres.1409318120.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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