Auteur : Chassay, Jean-François

Titre : Les taches solaires

Éditeur : Boréal

Collection :

Année : 2006

Éditions ultérieures :

Désignation générique : roman (couverture)

Quatrième de couverture : « Entre astrophysique et littérature, entre ciel et eau, entre objectivité (scientifique) et subjectivité (humaine, trop humaine), Charles Bodry affirme des choix, mais hésite parfois. Ses hésitations sont largement liées aux chocs qu’il va subir en découvrant un passé qui est beaucoup le sien. L’histoire qu’il raconte (qu’il se raconte) lui fait remonter le cours du temps, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle en France. Sa quête du passé le conduira de Montréal à la Louisiane, puis de la Louisiane à Montréal. En réfléchissant le passé dans son présent, de nombreuses questions modifient sa perception des choses : Qu’est-ce qu’une mémoire « vraie » ? Est-il possible de raconter les faits objectivement ? Jusqu’à quel point une interprétation peut-elle modifier la réalité ? Et surtout, surtout : Comment la volonté de construire un canal, sur le modèle du canal du Midi, a-t-elle pu conduire à autant d’événements aussi burlesques que tragiques ? Jean-François Chassay réussit le tour de force de donner à ce roman la précision d’une mécanique parfaitement huilée tout en emportant le lecteur grâce à une écriture qui fuse avec une vitalité irrésistible. »

Notice biographique de l’auteur : Jean-François Chassay est professeur au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Il a été codirecteur de la revue Spirale et directeur de Voix et Images, revue consacrée exclusivement à la littérature québécoise. Il a publié au Boréal l’Angle mort (2002). Les Taches solaires est son quatrième roman.

Résumé de l’œuvre : Le roman relate deux parcours intimement liés. D’abord, une narration autobiographique servant à la fois à expliquer la vie du narrateur, Charles Bodry, 33 ans, et son projet d’écriture d’une sorte de chronique familiale. Ensuite, le récit de filiation lui-même qui prend avant tout la teneur d’un roman historique, tournant autour de Jean Beaudry, l’ancêtre, fervent admirateur de Pierre-Paul Riquet (ingénieur responsable du Canal du midi dans le sud de la France) dont il désire poursuivre l’œuvre et la propager à travers l’Amérique. Si le premier récit se situe temporellement du 19 janvier au 21 décembre 2007 (moments qui constituent le début et la fin de la rédaction), il n’en embrasse pas moins, d’un point de vue narratif, l’ensemble de la vie du narrateur (son enfance, son adolescence, ses premières amitiés, la relation avec ses parents, ses études, le récit du décès prématuré de sa jeune sœur emportée par les flots, ainsi que le récit de l’agonie de son père - malade d’un cancer - et du décès, quelques années plus tard, de sa mère). Le second récit, quant à lui, couvre un large pan historique, depuis l’ancêtre, Jean Beaudry, parisien né en 1732, venu s’installer en Nouvelle-France jusqu’au dernier Jean Baudry (qui changea son nom pour Bodry), grand-père de Charles Bodry, le narrateur. Mais si le récit va du 18e siècle à la moitié du 20e siècle, il n’en demeure pas moins que l’ancêtre, dit Jean Beaudry 1er, est celui à qui est consacré l’essentiel de cette saga familiale. Venu s’installer à Montréal dans le but de réaliser un grand projet de canal, il aura une première femme, Josephte, qu’il décidera d’abandonner (en lui faisant croire à son décès), lui laissant sur les bras la charge de ses deux filles, mais aussi d’un garçon à naître dont Jean Beaudry ignorera toute sa vie l’existence. Il part alors en « exploration » à travers l’Amérique pour aboutir finalement en Louisiane où il épousera une nommée Louise-Angéline avec qui il aura plusieurs enfants et petits-enfants. Deux lignées de Jean Beaudry se succèderont donc, et le premier, accompagné de son aîné et de la femme de celui-ci, retourneront à Montréal où ils seront les témoins de la construction du Canal Lachine, canal dont Jean Beaudry 1er a rêvé toute sa vie mais qui ne sera finalement pas de son fait. Ironiquement, il y croise son fils inconnu, dit Jean Beaudry II bis, qui, reconnaissant son père imposteur, tuera le vieillard, à quelques jours de ses 100 ans, en le noyant dans la Rivière des Prairies en 1832. C’est ainsi que débute une longue série de vengeances impliquant les deux lignées de Jean Beaudry, et cela jusqu’au Jean Beaudry VI, grand-père de Charles, qui va interrompre cette malédiction à cause de son caractère un peu plus doux mais qui changera tout de même son patronyme après avoir découvert la vérité sur son père (meurtrier mais qui a aussi entretenu une relation incestueuse torride avec sa sœur jumelle). Il s’agit donc d’un récit foisonnant mais malgré tout hyper structuré au moyen d’une narration alternée (le récit autobiographique alterne d’un chapitre à l’autre avec le récit historico-familial), mais aussi grâce au recours à une logique plus scientifique, s’appuyant essentiellement sur l’astronomie (le narrateur est d’ailleurs astrophysicien); en effet, le roman est divisé en 33 chapitres, généralement doubles (deux fois le même titre), qui portent le nom d’une planète ou d’un de ses orbites, et cela en partant de Pluton jusqu’à Mercure, question de s’approcher au plus près du Soleil et de ses fameuses tâches…

Thème principal : quête de soi à travers la recherche du passé familial.

Description du thème principal : À travers la reconstitution du roman de sa famille (qui prend la teneur d’un roman historique), le narrateur a la possibilité de s’inscrire dans un tout plus grand, de sortir de lui-même, en dépit du fait que ce passé familial soit lourd à porter. Thèmes secondaires : le poids de la tradition familiale, le passé, l’Histoire, le devoir de mémoire, la quête identitaire, la filiation, la recherche des origines, la quête identitaire, etc.

Type de roman (ou de récit) : récit de filiation fictif

Type de narration : Deux types de narration. Dans le premier récit, une narration autodiégétique. Dans le second, une narration hétérodiégétique (mais le narrateur se manifeste selon une certaine tonalité ironique). Ainsi, le personnage principal est le narrateur, mais il prend aussi une position d’auteur. Même s’il s’agit d’une fiction, certains liens peuvent être faits avec l’auteur Chassay, qui semble avoir une poétique d’auteur assez reconnaissable, dans la mesure où il reconduit plusieurs éléments d’un roman à l’autre.

Personnes et/ou personnages mis en scène : Une longue lignée d’ancêtres, portant tous le nom de Jean Beaudry. Pierre-Paul Riquet, ingénieur responsable du Canal du midi en France, est aussi évoqué. Certains personnages historiques, dont Joseph Guibord, sont aussi évoqués.

Lieu(x) mis en scène : France, Montréal, Louisiane. L’Amérique coloniale.

Types de lieux : Montréal au temps de la Nouvelle-France et à diverses époques (dont la période contemporaine). La France et la Louisiane du XVIIIe siècle. La campagne sauvage de l’Amérique coloniale.

Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle.

Particularités stylistiques ou textuelles : Récits entrecroisés.

Auteur(e) de la fiche : Manon Auger