diffraction:ajouts_novembre_2016

Ajouts au corpus diffraction

QUÉBEC (en vrac)

PLAMONDON, Éric, 1984, Montréal, Le Quartanier (Série QR), 2016, 616 p.
1. PLAMONDON, Éric, 1984 : Hongrie-Hollywood Express, Montréal, Le Quartanier (Série QR), 2011, 174 p.

  • Catégorie : brièveté et recueillisation ou feuilletés narratifs et fictionnels
  • La fiche Orion mentionne qu’il s’agit d’un « récit biographique diffracté ».
  • 90 courts chapitres ou fragments de 3-4 pages qui lient le destin de Johnny Weissmuller à celui de Gabriel Rivages.
  • Narration quelque peu problématique : narration hétérodiégétique pour Weissmuller, mais parfois autodiégétique, parfois hétérodiégétique pour Gabriel Rivages. Rivages est-il vraiment le narrateur? Si oui, comment peut-il raconter son suicide? (fragment 62) ou des souvenirs datant de 1850? (fragment 79).
  • Savoir encyclopédique à la Wikipédia, épuisement du réel, énumération, accumulation; voir fiche RANX. Référence explicite à Wikipédia dans le roman : « Faudra que j'aille vérifier sur Wikipédia. C'est d'ailleurs là que mon voyage a vraiment commencé : http://www.wikipedia.org.fr.requestlosangeles.htm » p. 117
  • Orion : « porosité des genres (récit, biographèmes, poésie, etc.); porosité du minimalisme (intrigue) et du baroque (éclatement de la forme); porosité fiction et histoire. »

2. PLAMONDON, Éric, 1984 : Mayonnaise, Montréal, Le Quartanier (Série QR), 2012, 214 p.

  • Catégorie : brièveté et recueillisation ou feuilletés narratifs et fictionnels
  • « récit biographique diffracté »
  • 113 très courts chapitres/vignettes/tableaux/segments qui constituent autant de pièces d’un puzzle qui dresse le portrait de Richard Brautigan et de Gabriel Rivages qui serait le « bâtard de Brautigan » p. 189.
  • Orion « porosité des genres (poème, fragments, récit biographique, roman); porosité des postures d'écriture (style journalistique, style minimaliste, etc.); fiction et histoire (réel et fiction). »

3. PLAMONDON, Éric, 1984 : Pomme S, Montréal, Le Quartanier (Série QR), 2013, 248 p.

  • Catégorie : brièveté et recueillisation ou feuilletés narratifs et fictionnels
  • 113 courts chapitres/segments qui relient cette fois Steve Jobs à Rivages.
  • idem que pour les deux autres volumes.

BERTRAND, Stéphane, L’Abri, Montréal, Hurtubise (Texture), 2009, 162 p.

  • Catégorie : brièveté et recueillisation
  • Le roman est fragmenté, découpé en 32 chapitres très courts (entre 2 et 8 pages en général), tous titrés et numérotés.
  • Chaque chapitre se construit autour d’un thème, d’une anecdote ou d’une péripétie différente, mais racontent tous, au final, l’histoire du narrateur qui occupe un nouvel emploi au centre d’hébergement L’Abri.

MARCOTTE, Josée, Les Amazones, Québec, L’instant même, 2012, 94 p.

  • Catégorie : brièveté et recueillisation
  • Récit composé d'une quarantaine de courts chapitres, chacun se concentrant sur un personnage d'Amazone. Pour consulter un extrait
  • Orion : « On est ici dans le micro-récit, où chacun fait sens en lui-même mais donne aussi cohérence à l'ensemble. Je crois que ça rappelle l'idée de « narrats » développée par Volodine. »

GRENIER, Daniel, L’année la plus longue, Montréal, Le Quartanier (Polygraphe), 2015.

  • Catégorie : feuilletés narratifs et fictionnels
  • Résumé Orion: « L'œuvre fait des sauts dans l'espace géographique de l'Amérique (mais en suivant plus ou moins la ligne des Appalaches), ainsi que dans le temps (de 1760 à 2047) sans suivre un parcours ou une chronologie linéaire. Cependant, on suit principalement deux parcours, celui de Thomas Langlois, fils d'Albert Langlois et descendant d'Aimé Bolduc (le personnage mythique central), et celui d'Aimé Bolduc lui-même, alias William Van Ness, alias Kenneth B. Simons, né le 29 février 1760 dans une sorte de « trou temporel » faisant en sorte qu'il ne vieillit d'un an que tous les 4 ans ».

MAVRIKAKIS, Catherine, Les derniers jours de Smokey Nelson, Montréal, Héliotrope, 2011, 304.

  • Catégorie : feuilletés narratifs et fictionnels
  • Multiplication des points de vue : l’histoire est racontée selon trois perspectives (celle de Sydney Blanchard, de Pearl Watanabe et de Ray Ryan) qui s’alternent et offrent chacune leur propre version des faits, c’est-à-dire du meurtre de la fille de Ray Ryan. Chacune de ces perspectives est portée par un procédé narratif différent (autodiégétique avec un style oral très marqué pour Sydney Blanchard, omniscient pour Pearl Watanabe et une narration à la deuxième personne incarnée par la voix de Dieu qui s’adresse à Ray Ryan pour ce dernier). Le dernier chapitre laisse la parole à un quatrième narrateur hétérodiégétique, l’assassin dans le couloir de la mort, Smokey Nelson.
  • Chacune des voix offrent une perspective différente du personnage de Somkey Nelson et des événements entourant le meurtre, selon leur affect, leur rôle dans l’histoire.

MAGIN, François, La Belle et le hautbois d’Armand, Montréal, Hurtubise (Texture), 2007, 120 p.

  • Catégorie : théâtralisation du texte
  • Ce roman est construit à la manière d’un film, c’est-à-dire avec des indications sur les prises de vues, des zooms de caméra (un gros plan sur un extrait de livre est visuellement reproduit à l’intérieur du roman), en plus de l’insertion de scènes coupées et d’entrevues avec les personnages qui livrent leurs commentaires sur le tournage du livre. Les trois parties de ce « roman-film » s’intitulent d’ailleurs : « Le roman », « Entrevues avec les personnages » et « Scènes coupées ». Chaque chapitre correspond à une scène du film.
  • En parallèle de l’histoire racontée par le film, on retrouve des courriels envoyés par les spectateurs. Orion : « Les spectateurs (parmi lesquels une voix dominante sert de narrateur) commentent souvent l'action, par courriel « en direct » (ex : p. 21 : « Un érudit, qui souhaite garder l'anonymat et qui a vu l'œuvre en même temps de nous, vient de nous envoyer le courriel suivant : “Il s'agit du deuxième état d'une gravure intitulée Le musicien exécutée en 1922 par l'artiste pour illustrer son autobiographie Ma vie.” ») ou par des questions qui soulignent quelques incohérences. »

MAVRIKAKIS, Catherine, Fleurs de crachat, Montréal, Leméac, 2005, 200 p.

  • Catégorie : feuilletés narratifs et fictionnels (et théâtralisation du texte)
  • Le soliloque de Flore Forget est parfois interrompu par des monologues/tirades de différents personnages, passages qui font entre une dizaine de lignes et plusieurs pages et qui sont présentés en italique.
  • La narratrice a l’impression d’inventer sa vie et ses émotions. Remise en question de la fictivité ; Flore, personnage de fiction, fait le récit de sa vie qu’elle considère elle-même comme au moins en partie fictive.
  • Orion : « Une autre singularité est le fait que Flore semble changer de narrataire selon les chapitres : elle s'adresse à la vie, dialogue avec la fatalité, se confie à un psychiatre, s'adresse au lecteur et entretient une conversation imaginaire avec un ex-amant. Une sorte de glissement semble s'opérer au milieu d'un chapitre ou entre ceux-ci. La voix narrative présente un mélange paradoxal de non-fiabilité (à cause des épisodes délirants et obsessifs) et de crédibilité (ce délire-là tient la route et présente une certaine cohérence en tant que délire). »
  • théâtralisation du texte : « La syntaxe du soliloque de Flore se modifie au gré des fluctuations mentales/psychiques de la narratrice. Le deuxième chapitre, par exemple, est écrit en une seule phrase, en un seul souffle, et correspond au moment où la rage de Flore est la plus violente »

VIAU, René, Hôtel-motel Les Goélands, Montréal, Leméac, 2006, 192 p.

  • Catégorie : feuilletés narratifs et fictionnels
  • Alternance du présent et du passé (par le biais de réminiscences, souvenirs) de chacun des personnages.
  • Multiplication des trames. Orion : « le récit est construit à partir de trois fils narratifs : le premier, qui unit les deux personnages, le deuxième, où figure Jim tant dans son présent aux côtés de Vera que dans ses souvenirs liés en grande partie à Alice et le troisième, où apparaît Vera auprès de Jim et les réminiscences liées à sa vie d'autrefois en Italie puis auprès de Mathieu. »

BOUCHARD, Sophie, Cookie, Chicoutimi, La Peuplade, 2008, 276 p. (disponible au bureau)

  • Catégorie: théâtralisation du texte
  • Le roman prend la forme d'un journal intime dont chacune des parties se rapporte à un garçon. La mise en page est faite de blancs, de segments de textes composés de quelques paragraphes, de quelques phrases, voire d'un seul mot.
  • Mise en page très travaillée: listes (ex. « Mes côtés féminins: », p. 62 ou « Pour se lancer dans une histoire d'amour, il ne faut pas avoir peur: », p. 274), « courte-scènes » (environ une vingtaine) et 37 réflexions en italiques, numérotées et occupant chacune leur propre page, ponctuent le roman.

BOUCHARD, Mylène, Ciel mon mari, Chicoutimi, La Peuplade, 2013, 141 p. (disponible au bureau)

  • Catégorie: théâtralisation du texte
  • S'inscrit dans la lignée de La garçonnière.

QUINN, Judy, Hunter s'est laissé couler, Montréal, L'Hexagone (Fictions), 2012, 176 p.

  • Catégorie: feuilletés narratifs et fictionnels
  • Un article de réception immédiate mentionnait: « Et c'est bien dans la polyphonie que réside l'impact de ce récit. Livré sous de multiples facettes, il navigue entre l'échange épistolaire, le récit classique, le carnet de bord, le témoignage. Les narrateurs s'enchaînent, se complètent, et tout s'imbrique pour ne former qu'un seul prisme. »
  • Le personnage principal, Hunter, est présenté de façon périphérique par les récits de trois autres personnages sous trois types de narration différentes : un journal intime, une entrevue et un récit à la troisième personne.

LAVERDURE, Bertrand, Lectodôme, Montréal, Le Quartanier (Série QR), 2008, 324 p.

  • Catégorie: théâtralisation du texte
  • Intéressant pour son refus de l'immersion fictionnelle et son jeu sur la fiction. Orion: « Le plus pertinent, toutefois, est lorsque le roman met en scène sa propre fiction. Première manifestation : « Ma vie est un mauvais roman, j'ai eu la décence de ne pas l'écrire. » (page 144). Le narrateur est autodiégétique, mais l'acte d'écriture n'est pas mis en scène. Ce n'est pas un homme qui écrit son journal; il « parle » plus qu'il n'écrit. Donc, en quelque sorte, il a raison de dire qu'il n'a pas écrit sa vie. Pourtant, on lit ce roman, qui est bien sûr écrit par quelqu'un d'autre. Prochaine manifestation : Ghislain s'imagine le lancement d'un best-seller (imaginaire) à Montréal. Le lancement est animé par Oprah et c'est en quelque sorte un long exercice d'étalage de grand nom du milieu littéraire québécois. Puis, on lit ce bout de phrase : « […] sortent des boîtes plusieurs exemplaires d'un livre qui n'existe que dans l'esprit des lecteurs de ce roman. » (p. 259) Nous comprenons que ce roman renvoie à Lectodôme. Le personnage-narrateur autodiégétique serait donc « au courant », en quelque sorte, de son statut fictionnel de personnage-narrateur du roman Lectodôme, paru en 2008 et écrit par Bertrand Laverdure. Finalement, on peut lire à la page 259 une lettre que l'auteur réel (Bertrand Laverdure) écrit à Thomas Warton « par roman interposé ». Il est question du roman Logogryphe de Warton, roman qui existe bel et bien. »

FARAH, Alain, Matamore no 29, Montréal, Le Quartanier, 2008, 230 p.

  • Catégorie: feuilletés narratifs et fictionnels
  • Récit interrompu par cinq « Leçons » (sur le tennis, un canon à patates, etc.), un opéra, une chanson, un roman historique, un article de journal, un guide pratique sur les proverbes et un discours politique.
  • Multiplicité des fils narratifs, mais pas de rapport de causalité entre eux. Fonctionne davantage par thématiques récurrentes comme le nombre 29 (le roman est d'ailleurs composé de 29 chapitres), la Pologne, Bologne, les papes, etc.
  • Travail de mise en page aussi observable (blancs, jeux sur la ponctuation, italique)

LEROUX, Catherine, Le mur mitoyen, Québec, Alto, 2013, 328 p.

  • Catégorie: feuilletés narratifs et fictionnels
  • Orion: « Le roman est divisé en plusieurs chapitres mettant en scène des personnages différents, une sorte d'agencement de diégèses tramées, un peu comme Nikolski. L'histoire de Monette et de Angie est la plus fragmentée, elle est divisée en sept extraits, beaucoup plus courts. […] À l'intérieur des histoires de Madeleine et de son fils, ainsi que celle de Marie et de Ariel, il y a parfois alternance d'une histoire au présent et d'une histoire passée, le plus souvent celle d'Édouard, où on raconte ses multiples périples solitaires, ou celle de la rencontre des deux amoureux ainsi que leurs premières années de vie commune. On retrouve donc une sorte de diffraction temporelle (exemple entre les pages 191 et 192). […] »

MARCOUX-CHABOT, Gabriel, Tas-d'roches, Montréal, Druide, 2015, 520 p.

  • Catégorie: théâtralisation du texte
  • Mise en forme éclatée, travail sur la mise en page
  • Tiré d'un article de réception immédiate: « Des prouesses de mise en page et de typographie nous permettent de suivre sans difficultés ce récit de vie diffracté jusqu’à la folie, jusqu’à la rupture, avant la réconciliation »

FRANCE (en vrac)

Jacques Roubaud, Tokyo infra-ordinaire, Paris, Inventaire/Invention, 2003, 86 p. (+++)

  • DISPONIBLE AU BUREAU
  • Catégorie : théâtralisation → « l'image du texte sort de son invisibilité conventionnelle au profit de sa démonstration. »
  • Quatrième de couverture : «On avait pris le bus avec lui à Paris (Ode à la ligne 29 des autobus parisiens), c’est cette fois-ci le métro à Tokyo. Vous souhaitez explorer la boutique de sanitaires TOTO, partir en balade avec une coccinelle, poursuivre une méditation sur le temps grâce aux horloges Daimyo ou flâner dans les jardins japonais : tout cela est possible grâce à Tokyo infra-ordinaire. Durant le temps d’un livre et d’une ligne de métro circulaire dont il fait le tour, Jacques Roubaud repart dans une exploration du monde et de sa mémoire en ordonnant comme il peut ses pensées grâce à une arborescence des paragraphes pleine de couleurs et de numéros.

Jacques Roubaud, Le Grand Incendie de Londres. Récit, avec incises et bifurcations, Paris, Seuil (Fiction et Cie), 1989, 420 p.

  • Catégorie : théâtralisation
  • Quatrième de couverture : « En traçant aujourd’hui sur le papier la première de ces lignes de prose, je suis parfaitement conscient du fait que je porte un coup mortel, définitif, à ce qui, conçu au début de ma trentième année comme alternative au silence, a été pendant plus de vingt ans le projet de mon existence. Mon intention initiale était d’accompagner la réalisation de ce Projet d’un récit, un roman qui, sous le vêtement d’une transposition dans l’imaginaire d’événements inextricablement mélangés de réel, en aurait marqué les étapes, dévoilé ou au besoin dissimulé les énigmes, éclairé la signification. Le Grand Incendie de Londres - tel était le titre qui s’était imposé à moi depuis un rêve, peu de temps après la décision vitale qui m’avait conduit à concevoir le Projet - aurait eu une place singulière dans la construction d’ensemble, distinct du Projet quoique s’y insérant, racontant le Projet, réel, comme s’il était fictif, donnant enfin à l’édifice du Projet un toit qui, comme ceux des demeures japonaises débordant largement des façades et s’incurvant presque jusqu’au sol, lui aurait assuré l’ombre nécessaire à sa protection esthétique. Il n’en a pas été ainsi. »

Brice Matthieussent, La vengeance du traducteur, Paris, P.O.L., 2009,320 p.

  • Catégorie : théâtralisation
  • Roman entièrement composé de N.d.T.

Éric Chevillard, L'auteur et moi, Paris, Minuit,2012,304 p.

  • Deux récits s'imbriquent et s'interrompent. Ils sont par ailleurs commentés par l'auteur, intervenant pour tenter de garder la main sur sa création et de comprendre ce qui se passe à son insu dans la fiction.

Patrick Mauriès (1991), Fragments d’une forêt, Paris, La Différence, 72 p.

  • Catégorie : théâtralisation ou brièveté
  • Première édition illustrée aux Éditions de la Différence, réédité en 2013 par Grasset, sans illustrations, avec le sous-titre Disparates I.
  • Suite de petits fragments de pensées, un peu pompeuse. Hommage aux littératures, essai lyrique et récits entremêlés en morceaux mis en scène.

Frank Ruzé (2013), L’échelle des sens, Paris, Albin Michel, 198 p.

  • disponible au bureau
  • Catégorie : feuilleté ou théâtralisation
  • Ann-Élisabeth dans sa fiche du RANX : « Narratrice autodiégétique qui raconte son “nouveau travail” [de prostituée]. Le texte est entrecoupé d’emails construits comme des monologues entre Xavier et Tennessee ». Voir par exemple : p. 89, 129, 145-149, 157-158, 173-174, 189.
  • Conversation texto – p. 191-192.
  • Liste avec éléments rayés – p. 17.
  • « La semaine dernière, j’ai vu, sur le profil Facebook d’une fille de la fac, la fameuse phrase de Nietsche : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. » Je ne lui parle plus. Je ne veux plus jamais parler aux gens qui aiment cette phrase. » (p. 151) constitue un chapitre entier. D’autres chapitres – mais loin d’être la majorité – sont tout aussi brefs.

Patrick Deville (1992), Le feu d’artifice, Paris, Éditions de Minuit, 158 p.

  • disponible au bureau
  • Catégorie : Feuilleté ?
  • Voir Claude Dédomon, « Le Feu d’artifice de Patrick Deville : une écriture fragmentaire », Loxias, n° 41, mis en ligne le 09 juin 2013.
  • Extrait de l’article ci-haut : « La fragmentation apparaît dès lors comme une caractéristique essentielle de ce roman, puisque Deville cherche constamment à le briser en fragments de texte, à l’abîmer en ses différentes nervures, à le réduire en pièces. Pour parvenir à cet état fragmentaire ou pour mettre en place cette « poétique négative », le romancier intègre dans le récit des anecdotes tirées des œuvres de Jules Verne, des graffitis, des inscriptions, des écriteaux ou des mots placés sur des tee-shirts, des autocollants, des cirés, des pancartes et même des lambeaux de phrases représentant les fragments d’une lettre ou d’un message. Contrairement à certains auteurs qui utilisent de véritables fragments, des textes authentiquement fragmentaires3, Deville, lui, fabrique ses fragments ; il donne ainsi à son texte une illusion de fragment en passant nécessairement et particulièrement par une typographie différentielle ou par un surcodage des conventions typographiques telles que l’italique, la majuscule, les parenthèses et les tirets auxquels s’ajoutent de nombreux blancs formels qui permettent de séparer chaque séquence ou paragraphe du suivant et de renforcer le caractère fragmentaire du roman. »

Annie Ernaux (2008), Les années, Paris, Gallimard.

Virginie Despentes (2010), Apocalypse bébé, Paris, Grasset, 343 p.

  • disponible au bureau
  • Catégorie : feuilleté ?
  • Extrait de la 4e de couverture : « [U]n road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l'adolescente égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur ton tendre et puissant, le portrait d'une époque. »

Tanguy Viel (1998), The Black-note, Paris, Éditions de Minuit, 128 p.

  • Indisponible à la bibl.ulaval…:/
  • Catégorie : feuilleté ?
  • Extrait d’entretien avec Viel : « [L]e Black Note est la première tentative de construire un roman à partir d’une somme très fragmentaire d’éléments de fiction venus de différents horizons que j’avais constitués pendant des mois comme des envies d’écrire mais qui n’arrivaient pas à aboutir comme une fiction pure. Ce n’est pas un livre que j’aurais écrit en deux mois d’une seule traite. C’est plutôt un livre qui s’est fabriqué à partir de la somme des fragments que j’ai essayé de réunir pour former la fiction qui pourrait les faire tenir ensemble. D’ailleurs, c’est un livre dont on peut ressentir l’hétérogénéité. »
  • Extrait du résumé de la communication d’Alice Richir « Posture narrative dans Le Black Note de Tanguy Viel : diffraction littéraire de l'identité »
  • « Plus précisément, il s’agira de montrer comment la subversion de la posture énonciative mise en scène dans Le Black Note, dont l’univocité est immédiatement démentie par l’incursion de voix venues hanter la parole du narrateur, épingle l’incapacité du sujet à dire « la vérité » de son être. Ce traitement particulier de l’identité narrative donne paradoxalement lieu à une expérience du réel élaborée autour des fantasmes du sujet. C’est désormais la récurrence des constructions fantasmatiques qui impose son rythme à la narration, en rendant obsolètes les règles de progression de la fable classique et en déjouant de la sorte notre horizon de lecture. La diffraction de l’énonciation ainsi déployée sur l’ensemble du roman tâche de révéler quelque chose de l’identité du sujet tout en conservant son caractère indécidable. »

Patrick Chamoiseau (2007), Un dimanche au cachot, Paris, Gallimard.

  • Catégorie : Feuilleté «La multiplication des points de vue, des narrateurs, des temporalités, des versions de récit contribue à provoquer un effet de saturation, au point parfois où le principe ordonnateur est difficile à saisir »
  • MILNE, Lorna, « Patrick Chamoiseau, mise en abyme et « diffraction », dans Samia KASSAB-CHARFI (dir.), dossier « Tracées de Patrick Chamoiseau », Interculturel Francophonies, n° 22 (novembre-décembre 2012).
  • The article shows how Chamoiseau's technique of mise en abyme contributes to a poetics of 'diffraction' by examining imbricated narratives and the homodiegetic narrator in the 2007 novel 'Un Dimanche au cachot'. The analysis nuances previous evaluations and descriptions of Chamoiseau's poetics and demonstrates that this particular novel marks a turning point in his development by presenting the homodiegetic narrator fully for the last time, and by enacting a mechanism of 'diffraction' that attracts, or entraps, the attention of the reader towards one 'récit' or narrator, only to deflect it outwards again towards others in a movement that owes everything to Glissantian 'Relation'.

Eugène Savitzkaya (œuvres de 1982 à 2002 ; Marin mon cœur déjà dans le corpus)

Julia Deck (2012), Viviane Élisabeth Fauville, Paris, Éditions de Minuit, 155 p.

  • disponible au bureau
  • Catégorie : feuilleté → «La multiplication des points de vue, des narrateurs, des temporalités, des versions de récit contribue à provoquer un effet de saturation, au point parfois où le principe ordonnateur est difficile à saisir »
  • Fiche d’Ann-Élisabeth sur le RANX : « Narrateur extradiégétique et autodiégétique (soit Viviane, soit Élisabeth, soit les deux). Cette multitude de voix rend le récit parfois un peu confus. Le lecteur s’y perd et récent la même chose que le personnage dans l’univers du récit. Aucun n’a de prise sur les évènements. La plupart du temps, pourtant, la narration est au «vous». C’est comme si le narrateur s’adressait directement à Viviane (ou à Héloïse, à un moment). »

Pascal Quignard, Le Salon du Wurtemberg (1986), L’Occupation américaine (1994), Villa Amalia (2006)

Claude Simon (1997), Le Jardin des Plantes; Renaud Camus (2003), L’Inauguration de la salle des Vents, Pascal Quignard (2000), Terrasse à Rome

  • Voir Chiara Falangola, « Le roman à images. Description et fragmentation dans Le Jardin des Plantes de Claude Simon, L’Inauguration de la salle des Vents de Renaud Camus et Terrasse à Rome de Pascal Quignard », thèse de doctorat, University of British Columbia (Vancouver), 2013.
  • Pour Jardin des plantes, voir aussi l’article de K. Gosselin
diffraction/ajouts_novembre_2016.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki