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Fiche de lecture :
1. Propriétés du personnage
Caractéristiques physiques : Léger problème de poids, calvitie galopante, cheveux gras et vêtements hideux…
Caractéristiques psychologiques (psychologie fixe ou évolutive) :
Visiblement déprimé, plein de bonne volonté mais défaitiste. Son moral est en montagnes russes : au moment où les choses semblent s'arranger, il est euphorique, puis redevient terriblement négatif quand tout tombe (immanquablement) à l'eau. Toutefois, sa psychologie évolue vers plus d'optimisme à la fin du roman, alors qu'il décide de reprendre sa vie en main et que, miraculeusement, ses projets fonctionnent. C'est le voyage en Lituanie et le bonheur de Povilas qui le motivent à améliorer son sort une bonne fois pour toutes.
Vaguement suicidaire.
Caractéristiques relationnelles :
N'a jamais été marié (p. 10). Il fantasme sur la voix de femme de sa boîte vocale et visite de temps à autres le « salon de massage » de son quartier…Il essaie bien d'entrer en contact avec une nouvelle employée (mariée) de l'usine, mais le tout tombe assez vite à l'eau puisqu'elle est bien vite renvoyée (par sa faute). Un rendez-vous organisé par sa soeur tourne aussi aussi au vinaigre dès l'entrée…
En général, les gens ne se rendent pas compte de sa présence ou l'oublient très vite : « Souvent, les instituteurs ne se rendaient compte de mon existence que le tout dernier jour de classe, lorsque je leur donnais le cadeau de ma mère pour les remercier de ne pas m'avoir complètement oublié ».
Sa mère, elle, l'appelle de temps en temps pour lui rappeler qu'il doit lui rembourser tout l'argent dépensé pour l'élever et lui rappeler qu'il est un incapable. Sa soeur, qui lui refile ses enfants (visiblement insupportables) à garder, lui rappelle elle aussi son inutilité, et va jusqu'à l'expulser totalement de la famille après que Normand ait oublié de nourrir ses chats… On en sait assez peu sur sa relation avec son père, sinon qu'il préfère passer du temps avec son gendre plutôt qu'avec son fils. « Mon père est un homme rustre, frustre, rustique, enfin, ce genre de choses. […] Sa présence est pour ainsi dire inutile. Enfants, à table, nous attendions toujours qu'il ait commencé à parler pour dire quelque chose, ainsi le repas se prenait en silence. Je ne l'a que très, très rarement entendu s'exprimer. » (p. 66)
Ne lui reste que son ami Povilas, Lituanien taciturne, alcoolique qui travaille avec lui, et qu'il ira visiter dans son pays natal. Alors que la situation de Povilas était bien pire que celle de Normand au début du roman, son retour en Lituanie en fait un homme heureux, un exemple pour le narrateur.
Il semble que tous les gens avec qui il entre en contact sont soit mal intentionnés (sa concierge, les passants, la vieille dame de l'auberge, etc.), égocentriques (le bodybuilder) ou profondément ennuyants (Louise et Robert). Tous les évènements auxquels il est invité (soupers, fêtes, etc.) sont ennuyants, désertés ou annulés.
Cadre où il évolue : Il vit dans les quartiers louches, travaille dans une usine au milieu de nulle part. Il évolue avec les autres ouvriers, fréquente les petits casse-croûte et les bars miteux ( dont « le degré de sophistication de l'appellation […] est inversement proportionnel [au] standing. » (p. 20) Un camion de goudron le suit, de son petit demi-sous-sol (p.9-11) au hangar où il déménage, ce qui fait qu'il respire toujours une odeur de goudron.
Un discours (manière de s'exprimer, contenu véhiculé, niveaux de langue, etc.) : Rien à signaler.
Une identité (onomastique, désignations) : Normand; n'a pas de nom de de famille. « Ma mère m'a nommé Normand en l'honneur d'Aznavour (elle n'a jamais été très bonne dans les noms). » (p. 12) Les gens le débaptisent assez souvent, quand ils savent qui il est.
Il se désigne lui-même comme un raté, un inutile, un incapable, un misérable, un pauvre type, etc. et les autres le lui rappellent fréquemment.
Un passé/une hérédité : Né le jour de la Saint-Valentin (!), il a vécu une enfance tranquille, sans souvenirs épiques ni tragédies… « Mon enfance a été on ne peut plus ordinaire. Je n'étais ni turbulent, ni bon élève, ni cancre, ni quoi que ce soit. […] J'aimerais écrire ici d'estivales épopées en une maison de campagne mirifique, avec courses dans les champs et rires éperdus dans les marguerites, mais tel ne fut jamais le cas. » (p. 11-12)
Il a, dans son enfance, fréquenté les livres (que son père utilisait pour mettre les tables au niveau). Il a donc une certaine culture littéraire.
Une situation/classe sociale, un métier : Employé au noir, sur appel et de nuit, dans une usine de cyanure, très endetté et pauvre. Il a fait un certificat à l'université qui ne lui a laissé qu'une dette impossible à éponger.
Il n'a aucun loisir, sauf peut-être faire toujours le même casse-tête…
2. Textualisation des procédés de caractérisation
Focalisation (point de vue, restriction de champ, intériorité) : Interne
Narration : Autodiégétique (le livre est le journal que tient Normand pour se remonter le moral).
Discours (direct, indirect, indirect libre) : Direct, indirect.
Niveaux de langue (régionalismes, accents, aspects populaires, jargon, argot) : Quelques tournures familières, plus particulièrement dans les dialogues directs.
Identification directe (nom propre, descriptions définies)/indirecte (selon ses actions, émotions) : Directe (je )
Introduction (première occurrence) : « J'habite un appartement minuscule. »