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I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Julien Bouissoux

Titre : Une odyssée

Éditeur : Éditions de l'Olivier

Collection :

Année : 2006

Éditions ultérieures :

Désignation générique : Roman (description en quatrième de couverture)

Quatrième de couverture :

« Considérant le chaos qu'est devenue sa vie quotidienne depuis qu'un renne égaré en plein centre-ville y a fait fait irruption, un homme comprend qu'il est temps de partir, de rendre les clés à son propriétaire et de s'abandonner à la route qui doit les conduire jusqu'à la mer.

Ce conte philosophique en forme d'épopée burlesque raconte l'errance d'un homme dans un monde trop rationnel. Comme Juste avant la frontière, ce roman est le livre d'un rôdeur élégant, oscillant entre marche à pied et désertion. »

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

À l'heure du déjeuner, dans le centre-ville de Besançon, le narrateur découvre un renne du Canada affamé. Profondément touché par la détresse de l'animal, le narrateur l'invite à manger des huîtres dans un café, puis à passer chez lui le soir venu s'il a besoin d'un gîte. À son retour du travail, le narrateur se réjouit de voir que le renne est là, mais au bout de quelques jours, il doit bien se rendre à l'évidence : la ville n'est pas un endroit pour un animal sauvage. Il décide donc de gagner la mer à pied avec le renne. À part la gloutonnerie de l'animal qui est un véritable problème, le voyage se déroule assez bien jusqu'au jour où, tout près du but, les deux compagnons croisent une autoroute. Alors que le narrateur contemple la mer au loin, le renne disparaît. Peu après, l'homme aperçoit un animal sur la route, fauché par les voitures, aplati, effacé; il avait pourtant mis le renne en garde sur les dangers des voies rapides…

Malgré la tristesse et l'abattement,le narrateur poursuit sa route jusqu'au Havre et prend un bateau vers l'Amérique. Arrivé aux États-Unis, il reste quelques temps sur le bateau abandonné par l'équipage et les touristes, mais est forcé de rester à terre au moment où le navire repart. Le narrateur entreprend un voyage vers le nord pour retrouver le renne, s'il est encore vivant. Au terme d'un rude voyage, le narrateur retrouve le renne et continue son périple vers le Nord où il trouve enfin le calme.

Thème(s) : voyage, désertion, exil, solitude, quête de sens.

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix :

Le thème central de la fuite du quotidien, ainsi que l'attitude surprenante du narrateur (il abandonne tout pour suivre un caribou quand même!)semblaient prometteurs et porteurs d'une réflexion sur le sens de la vie moderne.

Appréciation globale :

Difficile de me faire une idée nette de mon appréciation du roman… Quelques éléments inusités, comme la présence du renne, d'arbres qui poussent sur le pont du bateau amarré et la vague énorme devant laquelle se retrouve le personnage à la fin du roman apportent une touche de merveilleux au récit et poussent à lire le roman comme un conte philosophique (ainsi qu'il est qualifié sur la quatrième de couverture).

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

a) actionnelle :

Remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation) : au début du roman, le personnage présente son double emploi de rédacteur de slogan et de romancier, et l'absurde quantité de slogans et de romans produits par son bureau (quantité dont le patron tire une immense fierté). Le bureau accorde une telle importance à la productivité que, malgré son écran d'ordinateur brisé,on demande au narrateur de rédiger sans voir ce qu'il écrit…

Le narrateur souligne à plusieurs reprises qu'il ignore si lui et ses collègues étaient les meilleurs ou tout simplement les seuls à effectuer un tel travail. On sent que le narrateur cherche le sens,la motivation qui soutient une telle productivité mais qu'il ne la trouve pas, ce qui contribue à provoquer son départ.

Le personnage principal pose quelques gestes dont on ne saisit pas vraiment la logique; par exemple, il va acheter un gros paquet d'allumettes puis, en sortant du magasin, jette les allumettes dans le fossé, donne le papier d'emballage à manger au renne et garde la boîte pour commencer enfin une collection de coquillages (p. 61). Il a aussi pour habitude dormir tout le week-end, du vendredi soir au lundi matin, jusqu'à ce que son patron le réveille par téléphone (p. 16).

Présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution : l'intrigue est à peu près absente : on se demande bien un peu si l'homme retrouvera le renne, mais le roman ne s'articule pas autour de cette question. C'est plutôt le voyage en lui-même, la progression de l'homme vers le nord, qui est important. Ainsi, l'issue du voyage, la résolution de l'intrigue potentielle, est aussi absente.

b) interprétative : Difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde.

L'énigmaticité du monde pour le narrateur est très profonde; il a de la difficulté à trouver un sens à l'existence : « Pour moi, la vie était comme une couverture étendue par terre et sur laquelle on aurait jeté des seaux de sable. Ni plus ni moins. Une sorte de chaos légèrement prévisible où la seule question que je me posais parfois était de savoir qui avait fourni les seaux. Et d'où venait tout ce sable. » (p. 14.)

De plus le personnage a l'impression de vivre dans un monde aux composantes incompatibles (p.22); il ne peut concilier son travail et son désir impérieux d'aider le renne. Ainsi, dans un sens, son départ est une prise de position…

p. 84 : « J'ai gardé mon carnet ouvert et j'ai attendu encore un peu avant d'éteindre les lumières. Sur le lit, j'ai repensé à tous les évènements de ma vie, plus particulièrement à ceux des dernières semaines, et alors il m'est apparu que l'unique fil qui les reliait tous, c'était moi. Sans moi pour les vivre, tous ces petits et grands faits n'auraient jamais eu la moindre cohérence entre eux. »

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

Comme je l'ai mentionné plus haut, la présence de certains éléments ajoute une touche de merveilleux à un roman plutôt réaliste, brouillant un peu le registre de la fiction.

Hormis ces détails, le texte est assez traditionnel. Seules quelques insertions des écrits du narrateur (p. 84, 108, 131, 160, 203, etc.) brisent la narration linéaire.

ranx/une_odyssee.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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