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Dans son article, Barthes analyse la constitution d'un fait divers. Nous avons cru pertinent de faire une fiche sur l'article, puisque plusieurs ouvrages lus mentionnaient cet article. Il nous semblait donc être une référence majeure dans l'étude littéraire du fait divers.
Barthes débute en démontrant la distinction entre un meurtre politique et un fait divers. Le meurtre politique, pour être compris, nécessite une compréhension de circonstances particulières, extérieur au meurtre, à l'événement qui nous intéresse. Le fait divers, lui, se suffit à lui-même. Son histoire est entièrement comprise dans son récit.
Il poursuit en expliquant que le fait divers implique inévitablement l'articulation de deux termes « on peut présumer qu'il n'y a aucun fait divers simple, constitué par une seule notation : le simple n'est pas notable; quelles que soient la densité du contenu, sa surprise, son horreur ou sa pauvreté, le fait divers ne commence que là où l'information se dédouble et comporte par là même la certitude d'un rapport; la brièveté de l'énoncé ou l'importance de la nouvelle, ailleurs gages d'unité, ne peuvent jamais effacer le caractère articulé du fait divers : cinq mille morts au Pérou? L'horreur est globale, la phrase est simple; cependant, le notable, ici, c'est déjà le rapport de la mort et d'un nombre. » (p. 190)