Six degrés de liberté
Présentation de l'éditeur
Où l’on raconte l’histoire d’une jeune fille qui désire repousser les limites de l’expérience humaine, d’un hacker qui veut optimiser la circulation mondiale des bananes et des coussins, d’une employée de la GRC qui rêve d’en finir une bonne fois pour toutes avec la géographie, d’un septuagénaire qui perd un boulon, d’une acheteuse compulsive bipolaire, de six perruches et d’un chat intermittent, tous unis dans un jeu de société à l’échelle planétaire dont personne ne connaît les règles.
Justification
Dans Six degrés de liberté, deux histoires se chevauchent, celle de Lisa et de son ami Éric qui l'aidera à réaliser son rêve de faire le tour du monde à bord d'un conteneur en hackant les systèmes informatiques des compagnies de transport et des autorités portuaires, et celle de Jay, une fraudeuse informatique qui purge sa peine auprès de la GRC en tant qu'analyste de données et qui s'acharnera à retrouver le conteneur disparu. Ne se recoupant jamais complètement, ces deux fils narratifs montrent surtout un rapport au monde influencé par la mondialisation, les technologies de l'information, le numérique, etc. Plutôt geeks et asociaux, ces personnages évoluent dans un monde qui ne forme qu'une seule et immense communauté à la Big Brother « où l’individu est constamment gardé à vue et assujetti aux puces et numéros. » Dans ce monde où le numérique devient contrôlant, « il suffit de pianoter quelques touches sur le clavier et nous pouvons sur-le-champ être informés de ce qui se passe à l’autre bout de la Terre. En contrepartie, jamais n’avons-nous été si surveillés, fichés, listés et catégorisés. Le monde se décline maintenant en calculs et réseaux et se prolonge à l’aide des satellites. »
Par ailleurs, « pour symbole de notre époque, Dickner choisit d’exploiter le conteneur, qu’il place dans son milieu naturel, le port industriel. Vaste, désert et bétonné, le port est un endroit de transfert où de multiples boîtes aux contenus anonymes sont substituées à d’autres, indifféremment transportées mais soigneusement répertoriées. » Les rapports avec la communauté deviennent ainsi plus anonymes, numériques, au sens où les individus perdent de leur individualité pour ne devenir que des numéros, des données enregistrées dans un ordinateur.
(Extraits tirés d'un compte rendu paru dans Lettres québécoises, n° 159 (2015), http://id.erudit.org/iderudit/81970ac)