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ranx:poule_pas_de_tete

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 __Sam dans //Sam// de François Blais ;__ __Sam dans //Sam// de François Blais ;__
-Sam dresse, dans son journal, des tonnes de listes et fait des descriptions de son environnement. Se laissant guider spontanément par ce qui l'entoure, elle fera, par exemple, la liste des catégories de vidéos porno en streaming sur keandra.com (p. 73-82), des descriptions exhaustives de l'édition des PUM d’//Angéline de Montbrun// (p. 63-64), du papier à lettres moche de l’hôpital (p. 97), etc. Ses motivations restent floues, voire inexistantes. Parfois, elle abandonne un projet en cours (elle fait la description d'une seule Église au lieu de deux, comme elle l'avait prévu, par exemple). L'ennui pourrait être la cause de ces entreprises, mais il semble surtout que Sam soit guidée par ses impressions du moment, sans d'autre but plus précis.+Sam dresse, dans son journal, des tonnes de listes et fait des descriptions de son environnement. Se laissant guider spontanément par ce qui l'entoure, elle fera, par exemple, la liste des catégories de vidéos porno en streaming sur keandra.com (p. 73-82), des descriptions exhaustives de l'édition des PUM d’//Angéline de Montbrun// (p. 63-64), du papier à lettres moche de l’hôpital (p. 97), etc. Ses motivations restent floues, voire inexistantes. Parfois, elle abandonne un projet en cours (elle fait la description d'une seule Église au lieu de deux, comme elle l'avait prévu, par exemple). L'ennui pourrait être la cause de ces entreprises, mais il semble surtout que Sam soit guidée par ses impressions du moment, sans autre but plus précis.
  
 François Blais, //Sam//, Québec, L'instant même, 2014, 192 p. François Blais, //Sam//, Québec, L'instant même, 2014, 192 p.
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 __Jean, Georges, Paul et Louise dans //En ville// de Christian Oster ;__ __Jean, Georges, Paul et Louise dans //En ville// de Christian Oster ;__
-Jean, Georges, William, Paul et sa femme Louise, tous dans la cinquantaine ou la soixantaine, sont cinq amis qui partent en vacances ensemble depuis trois ans. Personne dans ce petit groupe ne connaît la ou les raisons qui les poussent à partir en vacances ensemble. De grands bouleversements frappent les amis - Jean apprend qu'il va être père, Georges se fait laisser, William meurt, Paul et Louise se séparent - mais ils maintiennent leur projet de vacances. Jean, le narrateur, est en proie à un je-m’en-foutisme quasi maladif. Tous ces événements ne semblent pas le déranger. Il traverse sa vie sans y penser. Menant une vie active, il ne se questionne jamais à son sujet et fait preuve d'une passivité à toute épreuve : « J'ai regardé les gens autour de moi et sur le trottoir, qui passaient avec des airs affairés un peu déconcertants pour un dimanche. D'autres avaient l'air libres, en quelque sorte, mais je les ai trouvés tout aussi déconcertants. J'ai repensé à Morsang-sur-Orge et par association à la maison de ma grand-mère et je me suis senti désarmé, poreux. J'ai envisagé difficilement la fin de l'après-midi. J'ai appelé Agnès, qui était sur répondeur et dont il m'est revenu qu'elle était partie en Corse. J'ai appelé Roberta, mais j'ai interrompu mon appel. Je suis allé au cinéma voir une comédie française qui s'est révélée plutôt bonne et même par endroits subtile, et, quand je suis sorti, j'ai cherché une boutique de DVD ouverte. J'ai trouvé une, j'ai acheté trois DVD et je suis rentré chez moi, où j'en ai regardé deux. Ils n'étaient pas très bons, sans être mauvais, et j'ai hésité à regarder le troisième. Finalement, j'ai regardé le troisième, qui était mauvais. Je me suis levé pour aller voir la voie rapide [depuis sa fenêtre] et je suis allé me coucher sans dîner» (165)+Jean, Georges, William, Paul et sa femme Louise, tous dans la cinquantaine ou la soixantaine, sont cinq amis qui partent en vacances ensemble depuis trois ans. Personne dans ce petit groupe ne connaît la ou les raisons qui les poussent à partir en vacances ensemble. De grands bouleversements frappent les amis - Jean apprend qu'il va être père, Georges se fait laisser, William meurt, Paul et Louise se séparent - mais ils maintiennent leur projet de vacances. Jean, le narrateur, est en proie à un je-m’en-foutisme quasi maladif. Tous ces événements ne semblent pas le déranger. Il traverse sa vie sans y penser. Menant une vie active, il ne se questionne jamais à son sujet et fait preuve d'une passivité à toute épreuve : « J'ai regardé les gens autour de moi et sur le trottoir, qui passaient avec des airs affairés un peu déconcertants pour un dimanche. D'autres avaient l'air libres, en quelque sorte, mais je les ai trouvés tout aussi déconcertants. J'ai repensé à Morsang-sur-Orge et par association à la maison de ma grand-mère et je me suis senti désarmé, poreux. J'ai envisagé difficilement la fin de l'après-midi. J'ai appelé Agnès, qui était sur répondeur et dont il m'est revenu qu'elle était partie en Corse. J'ai appelé Roberta, mais j'ai interrompu mon appel. Je suis allé au cinéma voir une comédie française qui s'est révélée plutôt bonne et même par endroits subtile, et, quand je suis sorti, j'ai cherché une boutique de DVD ouverte. J'ai trouvé une, j'ai acheté trois DVD et je suis rentré chez moi, où j'en ai regardé deux. Ils n'étaient pas très bons, sans être mauvais, et j'ai hésité à regarder le troisième. Finalement, j'ai regardé le troisième, qui était mauvais. Je me suis levé pour aller voir la voie rapide [depuis sa fenêtre] et je suis allé me coucher sans dîner » (p. 165).
  
 Christian Oster, //En ville//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2013, 180 p. Christian Oster, //En ville//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2013, 180 p.
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 __Tanguy Rouvet / Hadrien Hadray / Michael dans //Le culte de la collision// de Christophe Carpentier ;__ __Tanguy Rouvet / Hadrien Hadray / Michael dans //Le culte de la collision// de Christophe Carpentier ;__
-Adolescent à tendance psychopathique, le jeune homme s'embarque dans un périple qui durera plusieurs mois et le conduira à Dijon, Chamonix, Toulon et El Elijo en Espagne. Ces déplacements (et changements de nom) sont attribuables aux nombreuses pulsions violentes du personnage, qui le poussent souvent à commettre le pire : il étrangle sa mère, égorge un homme et met le feu à un camp en Espagne, par exemple. Ses pulsions le poussent à poursuivre une perpétuelle fuite. Cette vie lui convient toutefois, il ne recherche pas du sens, mais bien de l'intensité (p. 66). Rouvet ne cherche pas la cohérence, mais les chocs perpétuels : « Il sait qu'il mène la seule existence qu'il mérite de vivre, parce que nulle autre existence ne lui conviendrait mieux que celle-ci, précaire et affligeante, horrifiante et cynique, qui ressemble à une collision permanente, une collision à laquelle il voue un culte sans bornes, ce culte de la collision qui seul est capable de mobiliser de façon optimale son énergie physique et psychique afin de se nourrir en continu de cette formidable cruauté qui fait battre le coeur du monde » (p. 279).+Adolescent à tendance psychopathique, le jeune homme s'embarque dans un périple qui durera plusieurs mois et le conduira à Dijon, Chamonix, Toulon et El Elijo en Espagne. Ces déplacements (et changements de nom) sont attribuables aux nombreuses pulsions violentes du personnage, qui le poussent souvent à commettre le pire : il étrangle sa mère, égorge un homme et met le feu à un camp en Espagne, par exemple. Ses pulsions le placent dans une perpétuelle fuite. Cette vie lui convient toutefois, il ne recherche pas du sens, mais bien de l'intensité (p. 66). Rouvet ne cherche pas la cohérence, mais les chocs perpétuels : « Il sait qu'il mène la seule existence qu'il mérite de vivre, parce que nulle autre existence ne lui conviendrait mieux que celle-ci, précaire et affligeante, horrifiante et cynique, qui ressemble à une collision permanente, une collision à laquelle il voue un culte sans bornes, ce culte de la collision qui seul est capable de mobiliser de façon optimale son énergie physique et psychique afin de se nourrir en continu de cette formidable cruauté qui fait battre le coeur du monde » (p. 279).
  
 Christophe Carpentier, //Le culte de la collision//, Paris, P.O.L., 2013, 288 p. Christophe Carpentier, //Le culte de la collision//, Paris, P.O.L., 2013, 288 p.
  
 __Christophe Hostier dans //One man show// de Nicolas Fargues ;__ __Christophe Hostier dans //One man show// de Nicolas Fargues ;__
-Christophe Hostier est auteur qui entretient son narcissisme d'auteur. Il est de plus en plus distant avec sa femme Estelle, fait semblant d'avoir tout son temps à consacrer à sa famille alors qu'en fait, il ne voudrait que le silence revendiqué du créateur. Poule-pas-de-tête, Hostier l'est surtout par son caractère indécis et impulsif, principalement dans sa vie amoureuse. Il tombe sous le charme de la frêle et un tantinet maniaque Sidonie. Une fois à Montréal, il lui envoie un billet d'avion pour New York. Or, leurs retrouvailles sont plutôt froides et Hostier, face à son fantasme, se met à regretter sa femme.+Christophe Hostier est un auteur qui entretient son narcissisme d'auteur. Il est de plus en plus distant avec sa femme Estelle, fait semblant d'avoir tout son temps à consacrer à sa famille alors qu'en fait, il ne voudrait que le silence revendiqué du créateur. Poule-pas-de-tête, Hostier l'est surtout par son caractère indécis et impulsif, principalement dans sa vie amoureuse. Il tombe sous le charme de la frêle et un tantinet maniaque Sidonie. Une fois à Montréal, il lui envoie un billet d'avion pour New York. Or, leurs retrouvailles sont plutôt froides et Hostier, face à son fantasme, se met à regretter sa femme.
  
 Nicolas Fargues, //One man show//, Paris, P.O.L., 2002, 240 p.  Nicolas Fargues, //One man show//, Paris, P.O.L., 2002, 240 p. 
ranx/poule_pas_de_tete.1482345935.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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