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**Poule-pas-de-tête** | **Poule-pas-de-tête** |
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__Tess et Jude dans //Document 1// de François Blais ;__ | __Tess et Jude dans //Document 1// de François Blais ;__ |
Les deux jeunes gens ont un objectif clair, obtiennent les moyens de le faire, puis font tout sauf le réaliser. « Jude et moi on veut aller à Bird-in-Hand – sans aucune raison valable, mais on y tient – et, comme je disais, on est pauvres : je fais des sous-marins et lui ne fait rien du tout. On s'est creusé la tête pour essayer de trouver un moyen de faire apparaitre quinze mille dollars, mais on est trop lâches pour économiser, on est trop pleutres pour dévaliser une banque et on est trop cons pour monter une arnaque, ça fait qu'on a décidé de se tourner vers l'État… » (p. 75). Ces quelques démarches semblent faire preuve d'une intentionnalité claire qui guide leurs actions. C'est à ce moment que tout ce gâte. L'argent que Tess et Jude reçoivent finalement du gouvernement pour écrire le récit de leur voyage, ils le dépenseront une tonne de choses, mais jamais pour le voyage. Il célèbrent en grand l'obtention de la subvention, s'achètent une voiture dispendieuse et en mauvais état (menant à des réparations coûteuses), dépensent de l'essence pour des voyages incessants aux villages des alentours, soignent à grand frais le chien qu'ils adoptent en cours de route et jettent le reste par inadvertance. Après une telle énumération, il semble superflu de dire que Tess et Jude posent des actions incohérentes avec leur projet, guidés par les pulsions du moment. | Les deux jeunes gens ont un objectif clair, obtiennent les moyens de le faire, puis font tout sauf l'atteindre. « Jude et moi on veut aller à Bird-in-Hand – sans aucune raison valable, mais on y tient – et, comme je disais, on est pauvres : je fais des sous-marins et lui ne fait rien du tout. On s'est creusé la tête pour essayer de trouver un moyen de faire apparaitre quinze mille dollars, mais on est trop lâches pour économiser, on est trop pleutres pour dévaliser une banque et on est trop cons pour monter une arnaque, ça fait qu'on a décidé de se tourner vers l'État… » (p. 75). Ces quelques démarches semblent faire preuve d'une intentionnalité claire qui guide leurs actions. C'est à ce moment que tout se gâte. L'argent que Tess et Jude reçoivent finalement du gouvernement pour écrire le récit de leur voyage, ils le dépenseront pour une tonne de choses, mais jamais pour le voyage. Ils célèbrent en grand l'obtention de la subvention, s'achètent une voiture dispendieuse et en mauvais état (menant à des réparations coûteuses), dépensent de l'essence pour des voyages incessants aux villages des alentours, soignent à grand frais le chien qu'ils adoptent en cours de route et jettent le reste par inadvertance. Après une telle énumération, il semble superflu de dire que Tess et Jude posent des actions incohérentes avec leur projet, guidés par les pulsions du moment. |
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François Blais, //Document 1//, Québec, L’instant même, 2012, 182 p.\\ | François Blais, //Document 1//, Québec, L’instant même, 2012, 182 p.\\ |
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__L'homme dans //Anima motrix// d'Arno Betina ;__ | __L'homme dans //Anima motrix// d'Arno Betina ;__ |
L'homme, fin quarantaine, marié et père d'un garçon, est en fuite depuis environ trois mois. Il roule en voiture de luxe en Italie sans trop savoir où il compte aller, avec un Pakistanais retenu contre son gré dans sa valise d'auto, sans savoir s'il s'agit réellement d'un homme à sa recherche. Il affirme qu'on le pourchasse, car on l'accuse d'être lié au terrorisme. Il sait que ses poursuivants savent où il se trouve. Perdu, il découvre une demeure où il rencontre une femme et son homme à tout faire, un Chinois. Quelques jours plus tard, il fuit encore, accompagné par le Chinois et le Pakistanais, toujours retenu prisonnier dans la valise. Ensemble, ils roulent jusqu'à ce que la voiture rende l'âme. La voiture est échangée dans un garage contre deux motos, laissant derrière le Pakistanais. Le Chinois et l'homme se rendent dans une maison perdue dans la nature. Là-bas, ils vivent plutôt bien, mais l'homme se blesse et la fatigue et la fièvre le font délirer. Il finit par partir et se mêle aux sans-abris d'une ville italienne. Il y fait la connaissance de Xénia, une prostituée avec qui il se lie d'amitié et qui lui fait oublier sa femme. Avec elle et une duchesse qu'il connaissait déjà, il voyage jusqu'à Bari. Il passe quelques jours aux côtés d'un homme inconnu, avec qui il n'échange presque rien, vivant dans une cabane près de la mer. Poule-pas-de-tête, l'homme enchaîne des actions complètements farfelues et délirantes, acceptant toujours passivement de se laisser guider par les gens qu'il rencontre et par le cours des événements, dans une perpétuelle fuite en avant. Si cette suite de péripéties décousues a un sens, l'homme ne le transmet jamais au lecteur. | L'homme est en fuite depuis environ trois mois. Il roule en voiture de luxe en Italie sans trop savoir où il compte aller, avec un Pakistanais retenu contre son gré dans sa valise d'auto, sans savoir s'il s'agit réellement d'un homme à sa recherche. Il affirme qu'on le pourchasse, car on l'accuse d'être lié au terrorisme. Il sait que ses poursuivants savent où il se trouve. Perdu, il découvre une demeure où il rencontre une femme et son homme à tout faire, un Chinois. Quelques jours plus tard, il fuit encore, accompagné par le Chinois et le Pakistanais, toujours retenu prisonnier dans la valise. Ensemble, ils roulent jusqu'à ce que la voiture rende l'âme. La voiture est échangée dans un garage contre deux motos, laissant derrière le Pakistanais. Le Chinois et l'homme se rendent dans une maison perdue dans la nature. Là-bas, ils vivent plutôt bien, mais l'homme se blesse et la fatigue et la fièvre le font délirer. Il finit par partir et se mêle aux sans-abris d'une ville italienne. Il y fait la connaissance de Xénia, une prostituée avec qui il se lie d'amitié et qui lui fait oublier sa femme. Avec elle et une duchesse qu'il connaissait déjà, il voyage jusqu'à Bari. Il passe quelques jours aux côtés d'un homme inconnu, avec qui il n'échange presque rien, vivant dans une cabane près de la mer. Poule-pas-de-tête, l'homme enchaîne des actions complètements farfelues et délirantes, acceptant toujours passivement de se laisser guider par les gens qu'il rencontre et par le cours des événements, dans une perpétuelle fuite en avant. Si cette suite de péripéties décousues a un sens, l'homme ne le transmet jamais au lecteur. |
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Arno Bertina, //Anima motrix//, Paris, Verticales, 2006, 416 p. | Arno Bertina, //Anima motrix//, Paris, Verticales, 2006, 416 p. |
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__Wax dans //Ormuz// de Jean Rolin ;__ | __Wax dans //Ormuz// de Jean Rolin ;__ |
Wax a décidé de traverser à la nage le détroit d’Ormuz, décision qui semble assez arbitraire, et s'est lancé dans le projet sans avoir les outils nécessaires pour le mener à bien. Il est constamment distrait, ne peut se concentrer sur une activité très longtemps. Il se complait dans le ludisme et le jeu, étant constamment détourné de ses buts par des éléments banals. Même son grand projet, celui de traverser le détroit d’Ormuz, relève du rêve, du fantasme irréalisable : « Depuis son échouage sur le rocher d’al-Makhruq, il n’a pas repris son entraînement, si tant est qu’il l’ait jamais commencé » (p. 208). Loin de travailler à réaliser son but, Wax évite, assiste à des réceptions, raconte des souvenirs d'enfance, etc. | Wax a décidé de traverser à la nage le détroit d’Ormuz, décision qui semble assez arbitraire, et s'est lancé dans le projet sans avoir les outils nécessaires pour le mener à bien. Il est constamment distrait, ne peut se concentrer sur une activité très longtemps. Il se complait dans le ludisme et le jeu, étant constamment détourné de ses buts par des éléments banals. Même son grand projet, celui de traverser le détroit d’Ormuz, relève du rêve, du fantasme irréalisable : « Depuis son échouage sur le rocher d’al-Makhruq, il n’a pas repris son entraînement, si tant est qu’il l’ait jamais commencé » (p. 208). Loin de travailler à réaliser son but, Wax évite, assiste à des réceptions, raconte des souvenirs d'enfance, s'occupe de mille façons. |
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Jean Rolin, //Ormuz//, Paris, P.O.L., 2013, 224 p. | Jean Rolin, //Ormuz//, Paris, P.O.L., 2013, 224 p. |
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__Aïcha dans //Et au pire on se mariera// de Sophie Bienvenu ;__ | __Aïcha dans //Et au pire on se mariera// de Sophie Bienvenu ;__ |
Il est très difficile de saisir les motivations de Aïcha, 13 ans. L'adolescente se croit déjà femme. Elle est assez active et entretient de nombreuses relations conflictuelles. Elle vit avec sa mère qu’elle déteste, elle passe ses journées à traîner dans le parc avec ses deux seules amies, deux prostituées transsexuelles, elle tombe amoureuse d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle (Baz) et pose des actions irrationnelles pour tenter de le séduire,, essayant même de se convaincre de la normalité de celles-ci. Ses réactions sont disproportionnées : elle tue la femme que fréquente Baz par pure jalousie (ou tente de se prendre le blâme pour protéger le jeune homme). | Il est très difficile de saisir les motivations de Aïcha, 13 ans. L'adolescente se croit déjà femme. Elle est assez active et entretient de nombreuses relations conflictuelles. Elle vit avec sa mère qu’elle déteste, elle passe ses journées à traîner dans le parc avec ses deux seules amies, deux prostituées transsexuelles, elle tombe amoureuse d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle (Baz) et pose des actions irrationnelles pour tenter de le séduire, essayant même de se convaincre de la normalité de celles-ci. Ses réactions sont disproportionnées : elle tue la femme que fréquente Baz par pure jalousie (ou tente de se prendre le blâme pour protéger le jeune homme). |
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Sophie Bienvenu, //Et au pire on se mariera//, Montréal, La mèche, 2011, 151 p. | Sophie Bienvenu, //Et au pire on se mariera//, Montréal, La mèche, 2011, 151 p. |
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__L'homme dans //Pour une dernière fois, je m'abaisserai dans tes recoins// de Patrick Drolet ;__ | __L'homme dans //Pour une dernière fois, je m'abaisserai dans tes recoins// de Patrick Drolet ;__ |
L'homme est taraudé par la phobie de sa propre mémoire. Il vit dans un perpétuel délire inexplicable qui mène à un comportement impulsif. Par exemple, il enferme dans un confessionnal un vicaire à qui il venait demander de l'aide. L'homme n’est pas en contrôle des ses actions; il est impulsif et violent. Il décrit une espèce de force extérieure qui le pousserait à poser ces gestes irrationnels : « Il y a quelques nuits… Ma nausée me dirigeait… ou ma mémoire… Il y avait quelqu'un qui me dictait mes actions… Je me souviens des gestes, mais pas de la personne qui les déclenchaient… » (p. 66), « j'avais un acouphène qui dictait mes pas […]. Je ne sentais plus mes jambes, je n'avais aucun contrôle sur celles-ci. » (p. 95). Les gestes que pose l'homme hanté par sa mémoire ne sont pas régis par ses intentions et ses désirs, mais bien par cette force mystérieuse qui le contrôle. | L'homme est taraudé par la phobie de sa propre mémoire. Il vit dans un perpétuel délire inexplicable qui mène à un comportement impulsif. Par exemple, il enferme dans un confessionnal un vicaire à qui il venait demander de l'aide. L'homme n’est pas en contrôle de ses actions; il est impulsif et violent. Il décrit une espèce de force extérieure qui le pousserait à poser ces gestes irrationnels : « Il y a quelques nuits… Ma nausée me dirigeait… ou ma mémoire… Il y avait quelqu'un qui me dictait mes actions… Je me souviens des gestes, mais pas de la personne qui les déclenchaient… » (p. 66), « j'avais un acouphène qui dictait mes pas […]. Je ne sentais plus mes jambes, je n'avais aucun contrôle sur celles-ci. » (p. 95). Les gestes que pose l'homme hanté par sa mémoire ne sont pas régis par ses intentions et ses désirs, mais bien par cette force mystérieuse qui le contrôle. |
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Patrick Drolet, //Pour une dernière fois, je m'abaisserai dans tes recoins//, Montréal, Druide, 2013, 128 p. | Patrick Drolet, //Pour une dernière fois, je m'abaisserai dans tes recoins//, Montréal, Druide, 2013, 128 p. |
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__Sam dans //Sam// de François Blais ;__ | __Sam dans //Sam// de François Blais ;__ |
Sam dresse, dans son journal, des tonnes de listes et fait des descriptions de son environnement. Se laissant guider spontanément par ce qui l'entoure, elle fera, par exemple, la liste des catégories de vidéos porno en streaming sur keandra.com, des descriptions exhaustives de l'édition des PUM d’//Angéline de Montbrun// (p. 63-64), du papier à lettres moche de l’hôpital (p. 97), etc. Ses motivations restent floues, voire inexistantes. Parfois, elle abandonne un projet en cours (elle fait la description d'une seule Église au lieu de deux, comme elle l'avait prévu, par exemple). L'ennui pourrait être la cause de ces entreprises, mais il semble surtout que Sam soit guidée par ses impressions du moment, sans d'autre but plus précis. | Sam dresse, dans son journal, des tonnes de listes et fait des descriptions de son environnement. Se laissant guider spontanément par ce qui l'entoure, elle fera, par exemple, la liste des catégories de vidéos porno en streaming sur keandra.com (p. 73-82), des descriptions exhaustives de l'édition des PUM d’//Angéline de Montbrun// (p. 63-64), du papier à lettres moche de l’hôpital (p. 97), etc. Ses motivations restent floues, voire inexistantes. Parfois, elle abandonne un projet en cours (elle fait la description d'une seule Église au lieu de deux, comme elle l'avait prévu, par exemple). L'ennui pourrait être la cause de ces entreprises, mais il semble surtout que Sam soit guidée par ses impressions du moment, sans autre but plus précis. |
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François Blais, //Sam//, Québec, L'instant même, 2014, 192 p. | François Blais, //Sam//, Québec, L'instant même, 2014, 192 p. |
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__Jean, Georges, Paul et Louise dans //En ville// de Christian Oster ;__ | __Jean, Georges, Paul et Louise dans //En ville// de Christian Oster ;__ |
Jean, Georges, William, Paul et sa femme Louise, tous dans la cinquantaine ou la soixantaine, sont cinq amis qui partent en vacances ensemble depuis trois ans. Personne dans ce petit groupe ne connaît la ou les raisons qui les poussent à partir en vacances ensemble. De grands bouleversements frappent les amis - Jean apprend qu'il va être père, Georges se fait laisser, William meurt, Paul et Louise se séparent - mais ils maintiennent leur projet de vacances. Jean, le narrateur, est en proie à un je-m’en-foutisme quasi maladif. Tous ces événements ne semblent pas le déranger. Il traverse sa vie sans y penser. Menant une vie active, il ne se questionne jamais à son sujet et fait preuve d'une passivité à toute épreuve : « J'ai regardé les gens autour de moi et sur le trottoir, qui passaient avec des airs affairés un peu déconcertants pour un dimanche. D'autres avaient l'air libres, en quelque sorte, mais je les ai trouvés tout aussi déconcertants. J'ai repensé à Morsang-sur-Orge et par association à la maison de ma grand-mère et je me suis senti désarmé, poreux. J'ai envisagé difficilement la fin de l'après-midi. J'ai appelé Agnès, qui était sur répondeur et dont il m'est revenu qu'elle était partie en Corse. J'ai appelé Roberta, mais j'ai interrompu mon appel. Je suis allé au cinéma voir une comédie française qui s'est révélée plutôt bonne et même par endroits subtile, et, quand je suis sorti, j'ai cherché une boutique de DVD ouverte. J'ai trouvé une, j'ai acheté trois DVD et je suis rentré chez moi, où j'en ai regardé deux. Ils n'étaient pas très bons, sans être mauvais, et j'ai hésité à regarder le troisième. Finalement, j'ai regardé le troisième, qui était mauvais. Je me suis levé pour aller voir la voie rapide [depuis sa fenêtre] et je suis allé me coucher sans dîner. » (165) | Jean, Georges, William, Paul et sa femme Louise, tous dans la cinquantaine ou la soixantaine, sont cinq amis qui partent en vacances ensemble depuis trois ans. Personne dans ce petit groupe ne connaît la ou les raisons qui les poussent à partir en vacances ensemble. De grands bouleversements frappent les amis - Jean apprend qu'il va être père, Georges se fait laisser, William meurt, Paul et Louise se séparent - mais ils maintiennent leur projet de vacances. Jean, le narrateur, est en proie à un je-m’en-foutisme quasi maladif. Tous ces événements ne semblent pas le déranger. Il traverse sa vie sans y penser. Menant une vie active, il ne se questionne jamais à son sujet et fait preuve d'une passivité à toute épreuve : « J'ai regardé les gens autour de moi et sur le trottoir, qui passaient avec des airs affairés un peu déconcertants pour un dimanche. D'autres avaient l'air libres, en quelque sorte, mais je les ai trouvés tout aussi déconcertants. J'ai repensé à Morsang-sur-Orge et par association à la maison de ma grand-mère et je me suis senti désarmé, poreux. J'ai envisagé difficilement la fin de l'après-midi. J'ai appelé Agnès, qui était sur répondeur et dont il m'est revenu qu'elle était partie en Corse. J'ai appelé Roberta, mais j'ai interrompu mon appel. Je suis allé au cinéma voir une comédie française qui s'est révélée plutôt bonne et même par endroits subtile, et, quand je suis sorti, j'ai cherché une boutique de DVD ouverte. J'ai trouvé une, j'ai acheté trois DVD et je suis rentré chez moi, où j'en ai regardé deux. Ils n'étaient pas très bons, sans être mauvais, et j'ai hésité à regarder le troisième. Finalement, j'ai regardé le troisième, qui était mauvais. Je me suis levé pour aller voir la voie rapide [depuis sa fenêtre] et je suis allé me coucher sans dîner » (p. 165). |
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Christian Oster, //En ville//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2013, 180 p. | Christian Oster, //En ville//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2013, 180 p. |
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__Tanguy Rouvet / Hadrien Hadray / Michael dans //Le culte de la collision// de Christophe Carpentier ;__ | __Tanguy Rouvet / Hadrien Hadray / Michael dans //Le culte de la collision// de Christophe Carpentier ;__ |
Adolescent à tendance psychopathique, le jeune homme s'embarque dans un périple qui durera plusieurs mois et le conduira à Dijon, Chamonix, Toulon et El Elijo en Espagne. Ces déplacements (et changements de nom) sont attribuables aux nombreuses pulsions violentes du personnage, qui le poussent souvent à commettre le pire : il étrangle sa mère, égorge un homme et met le feu à un camp en Espagne, par exemple. Ses pulsions le poussent à poursuivre une perpétuelle fuite. Cette vie lui convient toutefois, il ne recherche pas du sens, mais bien de l'intensité (p. 66). Rouvet ne cherche pas la cohérence, mais les chocs perpétuels : « Il sait qu'il mène la seule existence qu'il mérite de vivre, parce que nulle autre existence ne lui conviendrait mieux que celle-ci, précaire et affligeante, horrifiante et cynique, qui ressemble à une collision permanente, une collision à laquelle il voue un culte sans bornes, ce culte de la collision qui seul est capable de mobiliser de façon optimale son énergie physique et psychique afin de se nourrir en continu de cette formidable cruauté qui fait battre le coeur du monde » (p. 279). | Adolescent à tendance psychopathique, le jeune homme s'embarque dans un périple qui durera plusieurs mois et le conduira à Dijon, Chamonix, Toulon et El Elijo en Espagne. Ces déplacements (et changements de nom) sont attribuables aux nombreuses pulsions violentes du personnage, qui le poussent souvent à commettre le pire : il étrangle sa mère, égorge un homme et met le feu à un camp en Espagne, par exemple. Ses pulsions le placent dans une perpétuelle fuite. Cette vie lui convient toutefois, il ne recherche pas du sens, mais bien de l'intensité (p. 66). Rouvet ne cherche pas la cohérence, mais les chocs perpétuels : « Il sait qu'il mène la seule existence qu'il mérite de vivre, parce que nulle autre existence ne lui conviendrait mieux que celle-ci, précaire et affligeante, horrifiante et cynique, qui ressemble à une collision permanente, une collision à laquelle il voue un culte sans bornes, ce culte de la collision qui seul est capable de mobiliser de façon optimale son énergie physique et psychique afin de se nourrir en continu de cette formidable cruauté qui fait battre le coeur du monde » (p. 279). |
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Christophe Carpentier, //Le culte de la collision//, Paris, P.O.L., 2013, 288 p. | Christophe Carpentier, //Le culte de la collision//, Paris, P.O.L., 2013, 288 p. |
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__Christophe Hostier dans //One man show// de Nicolas Fargues ;__ | __Christophe Hostier dans //One man show// de Nicolas Fargues ;__ |
Christophe Hostier est auteur qui entretient son narcissisme d'auteur. Il est de plus en plus distant avec sa femme Estelle, fait semblant d'avoir tout son temps à consacrer à sa famille alors qu'en fait, il ne voudrait que le silence revendiqué du créateur. Poule-pas-de-tête, Hostier l'est surtout par son caractère indécis et impulsif, principalement dans sa vie amoureuse. Il tombe sous le charme de la frêle et un tantinet maniaque Sidonie. Une fois à Montréal, il lui envoie un billet d'avion pour New York. Or, leurs retrouvailles sont plutôt froides et Hostier, face à son fantasme, se met à regretter sa femme. | Christophe Hostier est un auteur qui entretient son narcissisme d'auteur. Il est de plus en plus distant avec sa femme Estelle, fait semblant d'avoir tout son temps à consacrer à sa famille alors qu'en fait, il ne voudrait que le silence revendiqué du créateur. Poule-pas-de-tête, Hostier l'est surtout par son caractère indécis et impulsif, principalement dans sa vie amoureuse. Il tombe sous le charme de la frêle et un tantinet maniaque Sidonie. Une fois à Montréal, il lui envoie un billet d'avion pour New York. Or, leurs retrouvailles sont plutôt froides et Hostier, face à son fantasme, se met à regretter sa femme. |
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Nicolas Fargues, //One man show//, Paris, P.O.L., 2002, 240 p. | Nicolas Fargues, //One man show//, Paris, P.O.L., 2002, 240 p. |