I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Olivier Adam
Titre : Poids léger
Éditeur : Points
Collection :
Année : 2002
Éditions ultérieures :
Désignation générique : Roman
Cote : 2
Quatrième de couverture :
“Le jour, il enterre des inconnus. Le soir, il boxe. Solitaire, paumé, à bout de nerf, Antoine encaisse mal. Les coups, le chagrin des autres, la mort de son père, le départ de son entraîneur… tout le met à terre. Alors il boit, fume, baise et cogne. Mais la vie n’est pas un ring. S’il n’y prend pas garde, il risque de tout perdre : son travail, ses amours. Et sa liberté.”
II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :
Antoine n'a aucun véritable projet de vie. En dehors de son ring de boxe, il se montre peu actif. Son travail ne lui plaît pas vraiment. Une seule chose semble lui tenir à coeur : sa petite soeur qu'il aime énormément et qui va se marier avec un homme qu'il connaît à peine.
Un soir, Antoine rencontre Su, avec qui il entame une liaison bien qu'il n'en soit pas amoureux. Su tombe en enceinte et souhaite garder l'enfant. Antoine, mal à l'aise à l'idée de devenir père, la demande tout de même en mariage. Mais la famille de Su refuse cette union et menace Antoine afin qu'il ne s'approche plus d'elle.
Enfin, Antoine est contraint d'assister au mariage de sa sœur, ce qu'il vit très mal. IL quitte la cérémonie de façon épouvantable, en gueulant. Il part alors rejoindre Su, mais les frères de celle-ci l'en empêche. Au cours d'un démêlé avec eux, Antoine met la main sur le couteau d'un de ses agresseurs et cause la mort d'un homme.
Ayant besoin d'air, il quitte son emploi en menaçant son patron et part rejoindre son ami (l'ancien propriétaire du club de boxe) dans le sud de la France où il entame une nouvelle vie. Or, au moment où se termine le roman, les policiers ont retrouvé sa trace et semblent s'apprêter à l'arrêter.
Thèmes :
Amour, alcool, laisser-aller, liberté.
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix :
Antoine est plutôt dur à suivre, tant sur le plan actionnel qu'affectif. Aucun but, aucun projet ne semble l'animer. Pourtant, quand il s'anime, il s'amine de façon retentissante, avec éclats. Un peu comme une bombe à retardement. Impuissant face au monde qui l'entoure, il semble réagir par insatisfaction, mais ses sentiments ne sont jamais nommés clairement. La plupart du temps, il se contente de fuir.
Appréciation globale :
J'ai apprécié la lecture de ce roman au sein duquel le personnage-narrateur se présente dans toute son humanité. Celui-ci est entièrement fait de contradictions : il est à la fois simple et compliqué, fragile et fort, actif et passif, courageux et trouillard, honnête et malhonnête, etc. Il semble extrêmement impuissant et pourtant, capable de tout commettre. Mais il ne gagne que sur le ring de boxe, et seulement s'il est sobre.
IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture :
a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.
b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.
a) Comme mentionné plus haut, Antoine n'a pas de forte intentionnalité. Il n'a aucun but. Ce qui lui arrive n'est nullement programmé; chaque fois, il agit sur le coup, de façon impulsive et peu raisonnable, poussé par ses affects. IL est donc à la fois actif et passif : peu déterminé, il se laisse entraîner par les événements et les actes qu'il pose sont généralement imprévus, non-intentionnels ou commis à l'encontre de ses désirs.
Ainsi, Antoine n'est pas du genre à s'imaginer transformer le monde. Il se contente de fuir. La boxe est une fuite : quand il boxe, il ne pense plus à rien, il devient un simple corps en mouvement, plus rien d'autre ne compte. Quand il ne boxe pas, il fuit dans l'alcool. Et enfin, au pire de sa vie, il décide de fuir en tentant une nouvelle vie (nouvelle ville, nouvel emploi, nouvelle copine, etc).
Son mal être semble venir de l'amour qu'il voue à sa soeur Claire. Chez lui, il y a plein de photos d'elle. Il n'a jamais été véritablement amoureux d'une femme. Avant même de porter son enfant, Su lui fait remarquer qu'il ne pourra jamais être en amour avec une femme parce qu'il aime trop sa soeur. D'ailleurs, son comportement envers le futur mari de Claire n'est nullement sensé. De plus, à l'annonce du mariage, il achète un coûteux cadeau à Claire même s'il ne lui reste pas assez d'argent vivre plus d'un mois. Il semble demander Su en mariage par dépit ou par imitation, on ne sait pas trop, mais ce que l'on sait, c'est qu'il n'est pas en amour avec Su et qu'il ne veut pas réellement devenir père. À partie du mariage de Claire, tout devient insoutenable pour Antoine et celui-ci commet de plus en plus d'actes irrationnels et répréhensibles sur le plan social et éthique.
b) Il n'y a pas grand-chose à dire sur le plan interprétatif.
V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)
Narration autodiégétique. Roman faiblement configuré.