Outils pour utilisateurs

Outils du site


ranx:passivite_indifferente

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentesRévision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
ranx:passivite_indifferente [2017/01/23 10:35] virginieranx:passivite_indifferente [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
Ligne 1: Ligne 1:
 +{{ :ranx:passivite_indiffe_rente.docx |Version Word avec mise en page et couvertures}}
 +
 **Passivité Indifférente** **Passivité Indifférente**
  
Ligne 13: Ligne 15:
  
 __Jacques dans //Si j'y suis// d'Erwan Desplanques ;__ __Jacques dans //Si j'y suis// d'Erwan Desplanques ;__
-La mère de Jacques est mourante et, parti en voyage s'en changer les idées, il retrouve Marion, son ex-femme qui, depuis leur divorce, a refait sa vie. Il se remémore leur vie ensemble,mais finit par quitter la maison de Marion quand il réalise qu'elle l'a bien oublié. De retour à Paris, Jacques est seul avec sa mère qui se meurt à l'hôpital. Jacques évolue dans une sorte de brume, pris par la dégénérescence de celle-ci et le souvenir de Marion. Le dernier chapitre se déroule au Vietnam, où Jacques a décidé de prendre des vacances après le décès de sa mère. Il y fait la rencontre de May. Tous deux un peu ivres, May décide d'enterrer Jacques debout dans le sable; celui-ci se laisse faire et est tout à fait serein quand May repart en moto, le laissant paralysé alors que la marée monte. Le personnage ne fait qu'essayer de fuir pour oublier un peu la douleur de la perte de sa mère. Bien que l'intention et la motivation sous ces fuites répétées soient logiquement attribuables au deuil, le personnage ne paraît ni cohérent, ni vraiment présent aux événements. Il subit les évènements et les décisions d'autrui silencieusement. On devine qu'il souffre parce qu'il se laisse mourir, mais le roman est elliptique et peu bavard à ce sujet.+La mère de Jacques est mourante et, parti en voyage s'en changer les idées, il retrouve Marion, son ex-femme qui, depuis leur divorce, a refait sa vie. Il se remémore leur vie ensemble, mais finit par quitter la maison de Marion quand il réalise qu'elle l'a bien oublié. De retour à Paris, Jacques est seul avec sa mère qui se meurt à l'hôpital. Jacques évolue dans une sorte de brume, pris par la dégénérescence de celle-ci et le souvenir de Marion. Le dernier chapitre se déroule au Vietnam, où Jacques a décidé de prendre des vacances après le décès de sa mère. Il y fait la rencontre de May. Tous deux un peu ivres, May décide d'enterrer Jacques debout dans le sable; celui-ci se laisse faire et est tout à fait serein quand May repart en moto, le laissant paralysé alors que la marée monte. Le personnage ne fait qu'essayer de fuir pour oublier un peu la douleur de la perte de sa mère. Bien que l'intention et la motivation sous ces fuites répétées soient logiquement attribuables au deuil, le personnage ne paraît ni cohérent, ni vraiment présent aux événements. Il subit les évènements et les décisions d'autrui silencieusement. On devine qu'il souffre parce qu'il se laisse mourir, mais le roman est elliptique et peu bavard à ce sujet.
  
 Erwan Desplanques, //Si j'y suis//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2013, 112 p. Erwan Desplanques, //Si j'y suis//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2013, 112 p.
Ligne 49: Ligne 51:
 __Stanislas Courtin dans //Certainement pas// de Chloé Delaume ;__  __Stanislas Courtin dans //Certainement pas// de Chloé Delaume ;__ 
 Stanislas Courtin est très conscient de sa passivité ; il la cultive. Il vit dans l'excès de modération. Tout en nuances, il ne va jamais dans les extrêmes : « J'ai toujours détesté ça exagérer. Enfin détester j'exagère » (p. 291). C'est un homme qui semble être toujours dans la retenue et ne semble qu'avoir que deux états de pensée : aimer bien ou n'aimer pas trop. Même définir ce qu'il fait nécessite d'être modéré : Stanislas Courtin est très conscient de sa passivité ; il la cultive. Il vit dans l'excès de modération. Tout en nuances, il ne va jamais dans les extrêmes : « J'ai toujours détesté ça exagérer. Enfin détester j'exagère » (p. 291). C'est un homme qui semble être toujours dans la retenue et ne semble qu'avoir que deux états de pensée : aimer bien ou n'aimer pas trop. Même définir ce qu'il fait nécessite d'être modéré :
-« Ça peut paraître bizarre mais je crois qu'il a fallu que je me retrouve ici pour agir. Enfin agir, faire quelque chose disons, n'allons pas trop loin non plus. Agir c'est un peu fort, c'est un peu trop fort pour moi. il ne faut pas exagérer » (p. 291). Il souligne son inaction complète : « Je n'ai jamais rien fait de ma vie d'ailleurs, jamais bougé, jamais rien dit en en plus je paie mes impôts » (p. 293). La fiche le décrivant souligne explicitement son caractère passif : son principal trait de caractère est son absence, les qualités qu'il préfère chez les autres sont la placidité et la discrétion, sa principale qualité est son silence, son rêve de bonheur est un sommeil sans rêve, etc. (p. 296-299). D'ailleurs, le docteur Lenoir dit à son sujet qu'« il s'est quitté. Il y a longtemps déjà. Quitté si loin et si longtemps, oui c'est cela, depuis tellement longtemps qu'il lui est impossible de réapprivoiser le je en ses aigus contours » (p. 300).+« Ça peut paraître bizarre mais je crois qu'il a fallu que je me retrouve ici pour agir. Enfin agir, faire quelque chose disons, n'allons pas trop loin non plus. Agir c'est un peu fort, c'est un peu trop fort pour moi. Il ne faut pas exagérer » (p. 291). Il souligne son inaction complète : « Je n'ai jamais rien fait de ma vie d'ailleurs, jamais bougé, jamais rien dit en en plus je paie mes impôts » (p. 293). La fiche le décrivant souligne explicitement son caractère passif : son principal trait de caractère est son absence, les qualités qu'il préfère chez les autres sont la placidité et la discrétion, sa principale qualité est son silence, son rêve de bonheur est un sommeil sans rêve, etc. (p. 296-299). D'ailleurs, le docteur Lenoir dit à son sujet qu'« il s'est quitté. Il y a longtemps déjà. Quitté si loin et si longtemps, oui c'est cela, depuis tellement longtemps qu'il lui est impossible de réapprivoiser le je en ses aigus contours » (p. 300).
  
 Chloé Delaume, //Certainement pas//, Paris, Verticales, 2004, 360 p. Chloé Delaume, //Certainement pas//, Paris, Verticales, 2004, 360 p.
ranx/passivite_indifferente.1485185707.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki