PETILLON, Monique, « Le gardien enfermé », dans Le Monde des livres, 18 novembre 1994, p. 3. [à propos de Préhistoire]]. PDF [GD]
- Grille de pré-analyse - Chevillard
- Mise à l'épreuve - Chevillard journalistique
Note dans la mise à l'épreuve de la grille : Être attentif à l’ordre dans lequel sont traitées les différentes composantes du récit abordées par la critique. Par exemple, parle-t-on de la composante discursive à défaut de pouvoir dire quelque chose de l’histoire (dont on a d’abord tenté, justement, de rendre compte)? Se rabat-on sur le personnage à défaut de pouvoir établir la cohérence de l’ensemble?…
* Quels éléments retient la critique pour présenter le personnage? S’attache-t-elle à sa description physique ? À ses actions ? À son rôle dans le récit ? En quels termes ?
Le personnage est probablement le même que le narrateur, étant donné que c’est de ce dernier dont il est question tout au long de la chronique. On signale que son nom n’est pas mentionné et ensuite, on enchaîne avec l’énumération des événements qui fondent l’histoire du roman. On ne le présente donc pas d’emblée comme un personnage, mais plutôt comme un narrateur. Toutefois, on établit des parallèle entre les personnages de Chevillard : parfois, on les connaît, d’autres non ; ils sont rêveurs ; et font penser aux personnages de Beckett : « Ses personnages dont les noms, quand on les connaît – Plock, Crab, Furne – rappellent l’univers de Beckett, sont des rêveurs qui, dans leur folie sauvage et déductive, essayent de modifier la réalité. » À défaut de saisir l’étrangeté du personnage de Préhistoire, on semble tenter de faire des comparaisons pour parvenir à une compréhension d’ensemble des personnages de Chevillard.
* Comment réagit-elle au traitement du personnage chez Chevillard ?
* De ces informations, quelle conception du personnage est véhiculée par la critique ?
* Quels éléments retient la critique pour proposer un résumé de l’histoire ?
* Comment réagit-elle au traitement de l’histoire chez Chevillard ?
* De ces informations, quelle conception de l’intrigue / histoire est véhiculée par la critique ?
* [VA : Il y a un narrateur, des personnages, des événements (voire des histoires), tous problématisés à des degrés divers mais, si la critique conclut à l' « absence » d'un récit, c'est en raison essentiellement des nombreuses digressions qui en gênent la construction et le cours. C'est dire que, pour cette critique, le récit se définit par une intrigue forte, vectorialisée, dont la cohérence des parties assure la cohérence de l'ensemble. C'est bien là une conception conventionnelle du récit, qui rappelle Ricoeur.]
* Quels éléments retient la critique de la figure du narrateur et/ou de son discours ?
* Comment réagit-elle au traitement de la figure du narrateur et/ou du discours chez Chevillard ?
* De ces informations, quelle conception du discours, dans son rapport au récit et/ou à l’histoire, est véhiculée par la critique ?
…
[VA : peut-on déduire des commentaires de la critique si elle considère les digressions comme narratives ou discursives? À lire la citation ci-dessus, les digressions semblent proposer des énumérations, des listes, des inventaires - bref, des apartés discursifs plus que narratifs, ce qui reviendrait à dire que l'abondance du discours gênerait le geste narratif de l'ensemble en retardant l'avènement du récit.]
* Impact sur la progression de l'intrigue, sur la structure narrative ?
* Réaction de la critique
* Impact sur la progression de l’intrigue, sur la structure narrative, sur l’œuvre ?
…
* Réaction de la critique
…
…
(Par rapport aux caractéristiques indiquées ci-dessus, mais aussi de façon générale ; ces stratégies tendent à trahir les limites des théories narratives dont fait usage la critique pour tenter de saisir l’œuvre de Chevillard) :
* Reprises et citations de l’œuvre de Chevillard pour décrire celle-ci, dans un geste circulaire. Autrement dit, la critique utilise (ou transforme ?) l’œuvre de Chevillard comme matière théorique pour commenter l’œuvre.
* Recours aux entrevues de l’écrivain pour appuyer ses idées – comme figure d’autorité ou pour d’autres usages qu’il faudrait identifier, le cas échéant.
…
* Lesquel(le)s ? Vérifier si ces rapprochements intertextuels sont énoncés faute de pouvoir rendre compte de l’œuvre (incapable de décrire celle-ci, la critique se résout à comparer pour donner au moins « une idée » de l’œuvre). Vérifier si ces rapprochements sont seulement énoncés ou expliqués.
* Étrange, singulier, bizarre, incongru, déroutant, insaisissable : les qualificatifs passe-partout qui empêchent d’avoir à décrire l’œuvre.