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La réticence

Quatrième de couverture
C’est une très petite chose qui m’est arrivée. Qui aurait très bien pu vous arriver. Vous êtes en vacances à l’hôtel avec votre fils dans un petit village et vous vous apprêtez à aller voir des amis, mais quelque chose vous arrête, une réticence mystérieuse qui vous empêche d’aller les trouver. C’est le roman de cette réticence, minuscule et ponctuelle, et de l’inquiétude qu’elle va peu à peu fomenter. Car, non seulement vos amis ne sont pas là quand vous vous décidez à aller les trouver, mais, quelques jours plus tard, vous découvrez un chat mort dans le port, un chat noir qui flotte devant vous à la surface de l’eau.

Justification
Le roman semble marier le minuscule et l'inimportant à l'enquête et le policier, jouant du statut de l'événement, prenant le sentiment pour indice.

« Le voyage entrepris depuis Paris est destiné, explique le narrateur, “ en quelque sorte ” à rencontrer des connaissances, les Biaggi. Cet “ en quelque sorte ”, sera repris ultérieurement, comme pour placer d'emblée l'“action”, de la même manière que le lieu, dans les zones ambiguës de l'incertitude et du flou. Une semaine durant, exactement délimitée par une période de mauvais temps, de menus incidents à répétition vont progressivement mettre l'homme dans un état de malaise, avec l'impression grandissante que les mailles d'un filet tenu par des mains inconnues se referment sur lui. À l'origine de cette dérive un tout petit grain de sable : une hésitation. L'homme, venu passer quelques jours de vacances à l'hôtel et soudain retenu par une gêne incompréhensible, n’est pas allé saluer les Biaggi à son arrivée. Dès ce moment tout se noue à l'égal d'un roman noir et les indices s'accumulent, laissant penser que les Biaggi, pour quelque obscure raison, en retour l'évitent et même le font surveiller. Sa position devient à la fois celle du chasseur et celle du gibier, puisque ses efforts tardifs pour établir le contact avec les Biaggi devenus bizarrement introuvables – un véritable travail de filature – s'accompagnent d'une permanente sensation de surveillance. Comme si l'hésitation du départ, la réticence, avait mis en branle un double mécanisme de suspicion. Comme si tout depuis concourait à mettre le narrateur en alerte d'un côté, en défaut de l'autre. Comme si un enchaînement de vétilles déclenchait une logique de soupçon, mais aussi de culpabilité et de persécution. Jusqu'à faire s'interroger le narrateur sur sa propre identité, voire son existence, comme en ce matin encore humide des pluies nocturnes, où, tel Peter Schlemihl son ombre, lui-même semble avoir perdu son reflet. »
Jean-Claude Lebrun, « Monsieur et son bébé », Révolution, 12 octobre 1991.

ranx/la_reticence.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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