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ranx:la_mort_de_blaise

FICHE DE LECTURE

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Mercure, Luc

Titre : La mort de Blaise

Éditeur : Leméac

Collection : -

Année : 2008

Éditions ultérieures : -

Désignation générique : roman (page de grand titre)

Quatrième de couverture :

Solitaire, sensible jusqu'à l'écorchure, un homme en arrive à l'éclatement psychique lorsque meurt son chat. Professeur de piano, collectionneur de musique yéyé française, le narrateur sait bien que sa douleur est futile à côté de celles des réelles victimes du siècle. Mais futile ou pas, elle n'en est pas moins réelle, et comment y faire face? Il s'abîmera dans la fascination de son élève Alexandre, ce petit prince qui quitte l'enfance, l'innocence et la pureté, et dont il tentera de faire, en vain, l'instrument de sa propre mort. 

 Sur une musique presque légère qui donne du tonus aux notes basses d'un coeur épuisé, La mort de Blaise raconte la solitude, mais aussi l'incroyable désir d'aimer qui pousse à vivre, malgré tout.

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

Un musicien particulièrement sensible, amateur de chats et collectionneur de musique populaire française des années soixante, jamais parvenu à percer dans le milieu musical, devient professeur de piano. Il s'attache particulièrement à un de ses élèves, Alexandre, dont l'innocence enfantine permet au professeur de garder un lien avec le monde ou, plutôt, avec les humains. Mais la mort de Blaise, un chat du musicien, bouleverse celui-ci (qui semble l'être en permanence, il faut le préciser, mais pas autant). Dans une scène plutôt étrange, il se tranche une partie du poignet avec le couteau qu'Alexandre tient à la main. Il survit et part en France pour rencontrer Thierry, un collectionneur de musique populaire québécoise des années soixante avec lequel il correspondait électroniquement et échangeait des vinyles par la poste depuis des années. Malheureusement, il reste au seuil de la porte de Thierry, sans jamais se résoudre à entrer et se rendre compte de la tristesse qui affecte aussi son ami. Puis, il revient chez lui et retrouve, avec ses neuf autres chats, la vie détachée du monde qui est la sienne.

Thème(s) : Musique, solitude, chats, suicide.

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : La rupture du personnage n'est pas spectaculaire, elle se manifeste plutôt petit à petit, comme une berceuse un peu triste. Pour cette raison, il est difficile de la définir précisément, de distinguer l'actionnel de l'interprétatif. Violent contraste avec les romans de Catherine Mavrikakis, notamment. Mais je crois que ça vaudrait la peine de le relire. Il me semble que j'ai manqué quelque chose dans ce roman.

Appréciation globale : Je n'ai pas trouvé ça assez violent justement, en tout cas pas assez violent pour que les problèmes du personnage principal soient facilement circonscrivables (?).

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

** Surtout actionnelle : logique du sensible prédominante, pas de résolution, incapable de s'imaginer transformer le monde.

Son existence lui semble à lui-même très futile, à l'instar de ses passions : « Ria Bartok, Jocelyne, José Salcy (chanteuses et chanteur des années soixante) et des dizaines d’autres auraient pu ne jamais exister. Les livres qui tentent de tracer l’histoire exhaustive de la chanson auraient eu simplement quelques lignes en moins et les collectionneurs, un peu plus d’argent dans leurs poches. » (p. 36)), et on sent que couvent en lui d'anciennes blessures, dont on ne connaîtra jamais vraiment la nature, qui exacerbent sa sensibilité.

Autrement que par le lien qu'il entretient un temps avec le petit Alexandre, le musicien n'a pas de contact durable ou profond avec les autres humains. Rien ne le lie étroitement aux gérants de magasins de disques, à sa soeur Louise, ni même à Thierry, avec lequel il correspond pourtant depuis longtemps, mais dont il ne sait à peu peu près rien de tangible et auquel il ne parlera jamais de vive voix. De plus, il oppose souvent la douleur qu'il ressent à la mort de Blaise aux tragédies qui secouent l'ensemble du monde, comme si les deux étaient incompatibles. Le musicien sait que la mort de Blaise n'est qu'un drame individuel qui n'a, à l'échelle planétaire, aucune conséquence ni aucune gravité, mais cela n'a pour effet que d'accentuer la sensation de déconnexion qu'il ressent, sa solitude et sa petitesse devant le monde: « Nous ne savions pas qu’il [Blaise] allait mourir. Nous pensions aux femmes musulmanes qui déchirent leurs voiles en pleurant leurs fils arrachés prématurément à la vie. Cela n’atténue en rien notre douleur. » (p. 51)

Son extrême sensibilité, dont l'origine demeure en partie inconnue, complique également ses rapports avec le monde et mène même à des actes autodestructeurs inexpliqués comme sa tentative de suicide.

De plus, à partir de la page 27 fait irruption un personnage qui semble habiter avec lui, mais cet autre n'est qu'une sorte d'ami imaginaire qui ne sert qu'à peupler la solitude, à accompagner les jours: “Chacun de nous est l'ombre rassurante de l'autre, qui tend la main au même moment que soi, prend ses assises dans les mêmes fondements, et ne vous quitte jamais, même au plus fort du midi, ou quand le soleil couchant vous fait face. Mais on n'arrive jamais à étreindre son ombre.” (p. 28). À partir de cette révélation, il parlera souvent de lui au “nous”.

Enfin, il n'y a pas de résolution à la fin du roman. Sa rencontre avec Thierry est décevante et son retour chez lui le fait se replonger dans la même vie sans amarres qui était la sienne, apparemment toujours aussi convaincu de sa propre insurmontable inutilité.

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

La mort de Blaise - Ancienne fiche

ranx/la_mort_de_blaise.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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