Je ne fais pas de fiche de lecture en bonne et due forme pour cette oeuvre pour deux raisons:
1. C'est plus ou moins bien écrit et, franchement, pas très bon (dialogues vides, suspense raté, fin facile, etc.).
2. La manière dont est traité le thème de la désindexation est peu pertinente du point de vue du personnage déconnecté.
Tout de même, en tant que tel, le thème de la désindexation me semble une piste (ou un détour) intéressante en ce qui concerne le personnage déconnecté. Dans un monde où on sait tout sur tous (“on” au sens De Big Brother, bien sûr, mais aussi au sens facebookien), ne pas apparaître dans les bases de données et les réseaux sociaux, ne pas laisser de traces de son existence, est-ce, à toutes fins pratiques, ne pas exister ?
Dans ce roman, le personnage principal, Lod, est “chercheur professionnel de l'information” dans un monde pas si futuriste que ça. Il part à la recherche d'une femme qu'il a rencontrée lors d'une soirée mondaine. Il se met alors à fouiller toutes les bases de données possibles, fait appel aux meilleurs du domaine, qui sont généralement capables de retrouver n'importe qui avec un minimum d'informations, mais peine perdue: la femme “n'existe pas”. En tout cas, elle n'existe pas “informatiquement”, ce qui revient à peu près au même. Pourtant, ceux qui étaient à la soirée semblent se souvenir d'elle: “Tout le monde semble même l’avoir vue, lui avoir parlé, l’avoir trouvée ravissante, sympathique et particulièrement intelligente… mais nul ne sait qui Elle est car personne n’a osé le lui demander, de peur de paraître idiot. Aucune trace dans le graphe social… Lod ne cesse de continuer à envoyer des messages comme autant de bouteilles à la mer. Tout le monde se souvient, mais personne ne sait. Elle, un souvenir, un bon souvenir. Mais se souvenir n’est pas savoir.”
Finalement, il la retrouve, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants: “Ce dont ils sont sûrs, c’est que ce qu’ils ressentent en ce moment ne pourra jamais figurer dans aucun index. Le plus beau des trésors.”