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- Mise à l'épreuve de la grille (exemples) - [[Chevillard journalistique]], [[Chevillard académique]] | - Mise à l'épreuve de la grille (exemples) - [[Chevillard journalistique]], [[Chevillard académique]] |
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**À titre indicatif** : Si la grille a été élaborée en repérant les notions narratives et les stratégies rhétoriques récurrentes dans l’ensemble de la critique, elle a également été influencée par trois propositions glanées au hasard de lectures, qui trouvent un certain écho dans la critique de Chevillard : | **À titre indicatif** : Si la grille a été élaborée en repérant les notions narratives et les stratégies rhétoriques récurrentes dans l’ensemble de la critique, elle a également été influencée par trois propositions glanées au hasard de lectures, qui trouvent un certain écho dans la critique de Chevillard : |
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Plus loin, toujours à propos de Chevillard, Jouve écrit : « Dans la plupart des récits actuels, il y a en effet trop de détails, trop de digressions, trop de pièges pour qu'on puisse être sûr de tenir le fil conducteur autour duquel reconstruire un enchaînement logique. //La nébuleuse du crabe// est ainsi composé de 52 textes qui nous présentent un personnage - Crab - dont les actions n'obéissent à aucune logique apparente (sauf parfois, celle du jeu de mots [...]) et s'enchaînent sans autre principe que la fantaisie du narrateur. Ayant le sentiment d'être confronté à une collection d'énoncés, le lecteur à tendance à pratiquer une lecture séquentielle plus //intensive// qu'//extensive// : le paragraphe, érigé en objet d'art, devient le lieu privilégié de son attention » (157). Là encore, c'est un réflexe que l'on remarquera abondamment du côté de la critique journalistique / culturelle qui, à défaut de pouvoir reconstituer une trame narrative unifiée, livre des parcelles de l'histoire en citant ici et là des passages du roman qui échouent à donner une idée cohérente de l'ensemble, avec comme résultat une critique aussi morcelée que son objet d'étude. | Plus loin, toujours à propos de Chevillard, Jouve écrit : « Dans la plupart des récits actuels, il y a en effet trop de détails, trop de digressions, trop de pièges pour qu'on puisse être sûr de tenir le fil conducteur autour duquel reconstruire un enchaînement logique. //La nébuleuse du crabe// est ainsi composé de 52 textes qui nous présentent un personnage - Crab - dont les actions n'obéissent à aucune logique apparente (sauf parfois, celle du jeu de mots [...]) et s'enchaînent sans autre principe que la fantaisie du narrateur. Ayant le sentiment d'être confronté à une collection d'énoncés, le lecteur à tendance à pratiquer une lecture séquentielle plus //intensive// qu'//extensive// : le paragraphe, érigé en objet d'art, devient le lieu privilégié de son attention » (157). Là encore, c'est un réflexe que l'on remarquera abondamment du côté de la critique journalistique / culturelle qui, à défaut de pouvoir reconstituer une trame narrative unifiée, livre des parcelles de l'histoire en citant ici et là des passages du roman qui échouent à donner une idée cohérente de l'ensemble, avec comme résultat une critique aussi morcelée que son objet d'étude. |
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**Note pour la mise à l'épreuve de la grille :** Être attentif à l’ordre dans lequel sont traitées les différentes composantes du récit abordées par la critique. Par exemple, parle-t-on de la composante discursive à défaut de pouvoir dire quelque chose de l’histoire (dont on a d’abord tenté, justement, de rendre compte)? Se rabat-on sur le personnage à défaut de pouvoir établir la cohérence de l’ensemble?... | **Note pour la mise à l'épreuve de la grille :** Être attentif à l’ordre dans lequel sont traitées les différentes composantes du récit abordées par la critique. Par exemple, parle-t-on de la composante discursive à défaut de pouvoir dire quelque chose de l’histoire (dont on a d’abord tenté, justement, de rendre compte)? Se rabat-on sur le personnage à défaut de pouvoir établir la cohérence de l’ensemble?... |
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| =====Réflexions.......===== |
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| Je collige ici des infos glanées au hasard de lectures, pour mémoire, qui trouveront peut-être leur pertinence au cours de la réflexion [VA]... |
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| Sur l'**action** : « L'action, c'est-à-dire l'enchaînement des événements qui constitue une histoire, a paru longtemps indissociable de la nature même de la fiction romanesque. **Des tendances nouvelles ont cependant, à notre époque, proposé d'autres formes d'organisation du récit.** Ainsi, dans les années 50, le courant du Nouveau Roman à [sic] remplacer le développement linéaire du “sujet” par des moyens indirects d'expression : le monologue intérieur (Claude Simon, Nathalie Sarraute) ou une écriture descriptive (Alain Robbe-Grillet) à l'origine de ce que Rolan Barthe a appelé “une école du regard”. » |
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| FOREST, Philippe et Gérard CONIO, //Dictionnaire fondamental du français littéraire//, Paris, Pierre Bordas et Fils, 1993, p. 11-12. (Bilan narrativité) |
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| ''Par rapport à Chevillard : la critique n'ira pas jusqu'à dire franchement que son oeuvre propose d'autres formes d'organisation du récit - du moins la journalistique, pour qui le personnage et ses actions semblent organiser - ou désorganiser - le récit. La critique académique est sans doute plus éclairée (il faudrait vérifier, trouver des exemples...).'' |
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| ''Par rapport à l'idée d'un colloque éventuel : les narrativités contemporaines se distingueraient par « d'autres formes d'organisation du récit » - lesquelles? En élire une seule?'' |
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| Sur la **cohérence** : « Au-delà des conventions de composition et d'harmonie, ou contre elles, cette notion définit l'unité de l'œuvre de manière pragmatique, par l'association étroite de ses divers éléments. Cette stricte liaison relève du jeu causal ou de la continuité logique, fût-t-elle paradoxale. Elle est adéquate à l'esthétique réaliste, et à son contraire, l'esthétique fantastique. » |
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| (Jacques Demougin, //Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures//, Paris, Larousse, 1985) - bilan narrativité |
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| ''Par rapport à Chevillard : cohérence rendue problématique par les digressions. La critique, de façon générale, semble faire reposer cette cohérence sur l'unité de l'oeuvre - ou, plutôt, l'incohérence sur la non-unité de l'oeuvre de Chevillard. C'est là une posture théorique implicite qui guide leur propos ; les critiques tendent à parler d'incohérence en raison des digressions, mais ils avouent du même souffle que le travail sur le langage, l'agencement du discours, semblent assurer une certaine unité à l'oeuvre (trouver exemples concrets...).'' |
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| Sur l'**histoire** : « Exposé d'événements, de récit réel ou fictif. » |
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| (//Axis. L'univers documentaire//, Paris, Hachette, 1993, p. 1476) - bilan narrativité |
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| ''Chez Chevillard : problématique selon la critique (encore faudrait-il pouvoir définir « événements »).'' |
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| « En référence à l'Histoire qui en fournit le modèle, Benveniste définit ainsi l'énonciation concurrente du “discours”. Dès lors le terme ne désigne plus un contenu événementiel mais la manière – présumée objective – dont celui-ci est traité par le texte et le narrateur. Quant à Genette, il maintient contre vents et marrées histoire en l'opposant à récit qui signifie la relation discursive et narrative de l'histoire et à diégèse qui désigne un simulacre d'univers et non une trajectoire d'événements. Pourtant, la plupart de ses confrères ès structuralismes qualifie l'histoire de récit… » |
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| (Gérard-Denis Farcy, Lexique de la critique, Paris, Presses universitaires de France, 1991, p. 55-57.) - bilan narrativité |
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| ''D'où l'interchangeabilité des termes chez certains critiques ? Il semble que cette interchangeabilité soit surtout le fait de la sémiotique narrative (la narratologie considérant le récit comme énonciation narrative). Ce serait donc là le signe d'une orientation implicite de la sémiotique...?'' |
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| C'est l'« occasion de poser la question de la définition même de l'histoire. Faut-il s'en tenir à sa définition figurative ou fondamentale? à l'écume événementielle ou à la narrativité? Dans le second cas qui a les faveurs de la sémiotique, l'histoire se réduit à un processus de transformation (univers troublé - univers rétabli, disjonction-conjonction). » |
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| (Gérard-Denis Farcy, Lexique de la critique, Paris, Presses universitaires de France, 1991, p. 55-57.) - bilan narrativité |
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| ''Perçoit-on cette différence de posture - narrato VS sémio - chez la critique?'' |
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| Sur l'**intrigue** : « la mise en intrigue recèle un dynamisme intégrateur et elle transforme un “divers incidents” en une histoire une et complète ». |
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| (Gérard-Denis Farcy, Lexique de la critique, Paris, Presses universitaires de France, 1991, p. 59-60.) - bilan narrativité |
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| ''Toutes ces notions problématisées (ici l'absence de dynamisme intégrateur chez Chevillard, du moins sur la base d'un divers d'incidents), finalement, et relevées par la critique en des termes X, doivent bien dire quelque chose de la théorie implicite qui oriente le discours de la critique. Il faudrait être plus attentif''. |
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| Sur la **narrativité** : « Ensemble des traits qui font des mots une histoire. Construite sur l'interaction entre quatre composantes : la communication, la pertinence, la cohérence et la progression temporelle. » |
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| Hendrick, VAN GORP, et al., Dictionnaire des termes littéraires, Paris, Honoré Champion (Champion Classiques), 2005 [2001]. - bilan narrativité |
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| ''Si les mots ne forment pas une histoire, c'est dire qu'il y aurait absence de narrativité? De l'histoire semblent dépendre plus d'une notion narrative, d'où que la critique de Chevillard y accorde une relative importance (plus journalistique qu'académique, sans doute). C'est là un signe de son horizon théorique, qu'il faudrait cerner de façon plus serrée.'' |