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ranx:fugueuses

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I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Suzanne Jacob

Titre : Fugueuses

Éditeur : Boréal

Collection : aucun

Année : 2005

Éditions ultérieures : aucun

Désignation générique : roman

Quatrième de couverture : Nathe et Alexa ont saisi l'occasion de la mystérieuse maladie de leur mère, Émilie, pour mener leur barque et s'aventurer, chacune à sa manière et à l'insu de l'autre, au-delà des limites de Carouges, le villae où elles vivent, au bord du fleuve. Le départ d'Émilie pour un séjour en clinique déclenche l'ébranlement des fausses vérités et des vrais mensonges qui courent à travers quatre générations, de l'aïeule Blanche à ses arrière-petites-filles. Les deux adolescentes prendront la route pour le Nord, jusqu'au pays de l'autre versant, là où les eaux des rivières coulent vers un autre océan. Le nouveau roman de Suzanne Jacob est une saga familiale condensée où la conscience du destin, de l'amour, du désir, de l'échec et de la liberté est traduite dans une langue limpide qu'éclaire un irrésistible humour. La romancière qui nous a donné L'Obéissance et Rouge, mère et fils évoque ici les jeux mystérieux, souvent cruels, de la transmission. Fugueuses montre comment certains de ces sortilèges de la filiation peuvent être rompus.

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre : Émilie, mère de deux adolescentes (environ 13 et 16 ans), est submergé par l'émotion lorsqu'elle aperçoit les attentats du 11 septembre 2001 à la télévision. Dès lors, une étrange maladie la frappe: elle semble absente et s'évanouit régulièrement. Cela l'oblige par la suite à quitter le foyer familial pour se rendre en clinique. Le reste du livre nous plonge dans des “flashback” où l'on découvre le passé d'Émilie et de sa famille. Par la suite, elle décide de se rendre à Aiguebelle pour voir sa mère qui, comme on le découvre, a une vision plutôt morne de la vie (elle se décrit comme une personne anormale).

“Fugueuses” renvoie tout autant à la fuite qu'à la désunion.

Thème(s) : la filiation, la maladie (dépression)

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : le personnage d'Émilie, personnage autour duquel l'histoire tourne en grande partie, souffre à un certain moment d'une étrange maladie (qui s'apparente à la dépression). Cela traduit son état de lassitude.

Appréciation globale : J'ai sincèrement détesté lire ce livre (et je dois avouer que pour les cent dernières pages, j'ai fait une lecture rapide). Il peut toutefois être relativement intéressant pour le projet, plus particulièrement à cause du personnage d'Émilie. La rupture est présente surtout au début.

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.

Émilie souffre d'une étrange maladie. Elle s'évanouie régulièrement et a des symptômes qui s'apparentent à ceux de la dépression. Elle est très peu motivée, tout comme le montre cet extrait: “Ma mère veut toujours qu'on en finisse. Quoi qu'on entreprenne, désormais, depuis son évanouissement, c'est pour en finir.” (17) Son état de santé fait en sorte qu'elle “[est] là sans y être.” (22)

Son état psychique se traduit également par son corps, qu'elle semble parfois ne plus maîtriser (surdité (80) et vue (98)).

Bref, une seule phrase suffirait à la décrire : “la peur que maman ne sorte jamais du coma : elle est née dans le coma et elle va mourir dans le coma” (93)

Bien que son cas ne soit pas aussi marqué que celui d'Émilie, Nathe présente aussi quelques signes de rupture actionnelle. Elle dit, par exemple, qu'elle est “la cellule dormante de [s]on propre destin, au contraire d'Alexa qui a reçu sa mission dès sa naissance, trois ans avant la [s]ienne.” (15)

Elle parle aussi d'une certaine folie qu'elle et contre laquelle elle ne peut rien faire:“C'est ma nature qui le veut.” (27) Elle mentionne que ladite folie lui vient en fait d'une autre vie, d'où son caractère irrémédiable (54).

Elle subit également un viol et finit par cesser de se battre. Elle se laisse toucher sans rien dire. (56-57 ; 65).

b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.

Le rupture interprétative est aussi présente chez Émilie. Dès la première page, on dit qu'elle ne parvient pas à “à assimiler la disparition du fil [de téléphone].”(19) Cette situation illustre bien sa difficulté de compréhension. Le moindre petit changement risque de la déstabiliser.

Elle souffre aussi de problème de mémoire. Le monde qu'elle connait lui échappe constamment:“Un an après son premier évanouissement, ma mère ne sait plus comment elle s'appelle, elle ne sait plus rien de nous, elle a pris congé des colonnes de chiffres, elle a passé l'année à errer entre l'écran de télé et sa chambre, à jouer toute seule au scrabble et au boogle et à rêver qu'elle s'inscrivait à un cours de yoga.” (14) Nathe, sa fille, dit : “Ma mère ne sait rien de moi[,][…]ma mère m'a embrassée, mais elle a aussitôt oubliée qu'elle l'avait fait, elle a voulu m'embrasser une deuxième fois” (19)

Elle fuit la réalité en vivant par procuration grâce à la série télé General Hospital, qu'elle écoute sans cesse. Elle dit d'ailleurs souvent que la vie est un cinéma duquel on ne peut pas se sortir.

Chez les autres personnages, la rupture n'est pas nécessairement notable. Il est toutefois intéressant de noter qu'Alexa mentionne à plusieurs reprises à quel point son passé lui échappe (ses souvenirs se mélangent et sont souvent faussés).

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

Les narrateurs changent constamment. En fait, il semblerait que le narration soit à la troisième personne, mais qu'elle soit presque toujours plongée dans la tête des personnages (un peu comme la technique du flux de conscience en fait).

La temporalité est elle aussi sujette à changements. On alterne sans cesse entre le passé et le présent des personnages.

ranx/fugueuses.1365268590.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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