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ranx:fiche_de_lecture [2013/01/25 07:37] – créée dominique | ranx:fiche_de_lecture [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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__**Résumé**__ | __**Résumé**__ |
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Les propos de Pavel sur le personnage s'inscrivent dans une réflexion plus générale sur la fiction; il tente de caractériser la //fictionalité//. Il examine plusieurs propositions concernant les statuts référentiels et fictifs des personnages, et plaide en faveur d'une approche intégrée : Jojo et Napoléon Bonaparte évoluent dans le //même// univers. Les considérations sur le personnage devaient se faire selon cette prémisse et exclure le réel comme mesure-étalon. C'est donc moins l'agir et l'interprétation du personnage qui sont traités ici que ses « degrés d'être ». | Les propos de Pavel sur le personnage s'inscrivent dans une réflexion plus générale sur la fiction; il tente de caractériser la //fictionalité//. Il examine plusieurs propositions concernant les statuts référentiel et fictif des personnages, et plaide en faveur d'une approche intégrée : Jojo et Napoléon Bonaparte évoluent dans le //même// univers. Les considérations sur le personnage devaient se faire selon cette prémisse et exclure le réel comme mesure-étalon. C'est donc moins l'agir et l'interprétation du personnage qui sont traités ici que ses « degrés d'être ». |
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La figure du « modèle en panne » : 1. affirmer que la littérature forme une sous-classe d'un champ plus vaste 2. présenter un modèle de ce champ 3. démontrer que les phénomènes littéraires ne peuvent pas être saisis à partir des distinctions offertes par le modèle proposé. Le modèle en panne et la conviction que la fiction n'est pas un acte de langage comme les autres fondent les théories de John Searle et Gottfried Gabriel, plutôt axées sur les problèmes de démarcation. | La figure du « modèle en panne » : 1. affirmer que la littérature forme une sous-classe d'un champ plus vaste 2. présenter un modèle de ce champ 3. démontrer que les phénomènes littéraires ne peuvent pas être saisis à partir des distinctions offertes par le modèle proposé. Le modèle en panne et la conviction que la fiction n'est pas un acte de langage comme les autres fondent les théories de John Searle et Gottfried Gabriel, plutôt axées sur les problèmes de démarcation. |
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**Searle** : Un auteur de roman fait semblant d'énoncer les assertions, les actes de langage sont feints, imaginaires, mais les affirmations peuvent être sérieuses, et vraies. L'intérêt de cette théorie, dit Pavel, c'est qu'elle attire l'attention sur les propriétés pragmatiques de la fiction et qu'elle considère la fiction comme une « activité » plutôt qu'une suite de propositions. Pavel met en doute cependant un certain nombre d'éléments fondamentaux de la théorie des actes de langage : la correction des règles d'assertion; le locuteur comme point d'origine du discours de fiction (le locuteur, membre d'une communauté langagière, commande moins la teneur de ses propos qu'on pourrait le croire; jeu des voix dans le discours littéraire); la notion de simulation en rapport avec la fiction (dans une fiction, le mélange d'affirmations authentiques et feintes est parfait; la fiction produit du sens en tant que système, difficile de suivre à la trace les affirmations authentiques ou feintes). | **John Searle** : Un auteur de roman fait semblant d'énoncer les assertions, les actes de langage sont feints, imaginaires, mais les affirmations peuvent être sérieuses, et vraies. L'intérêt de cette théorie, dit Pavel, c'est qu'elle attire l'attention sur les propriétés pragmatiques de la fiction et qu'elle considère la fiction comme une « activité » plutôt qu'une suite de propositions. Pavel met en doute cependant un certain nombre d'éléments fondamentaux de la théorie des actes de langage : la correction des règles d'assertion; le locuteur comme point d'origine du discours de fiction (le locuteur, membre d'une communauté langagière, commande moins la teneur de ses propos qu'on pourrait le croire; jeu des voix dans le discours littéraire); la notion de simulation en rapport avec la fiction (dans une fiction, le mélange d'affirmations authentiques et feintes est parfait; la fiction produit du sens en tant que système, difficile de suivre à la trace les affirmations authentiques ou feintes). |
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La théorie des actes de langage (une forme de S, un modèle en panne) marginalise arbitrairement les phénomènes qui n'entrent pas dans la grille; tient pour acquis l'existence et la stabilité des conventions linguistiques, ce faisant, elle néglige la dynamique de leur apparition et leur fluidité intrinsèque. Une approche intégrationniste considèrera que la norme et la marginalité forment un continuum; elle encourage à voir les comportements marginaux comme des manifestations du côté créateur des comportements sociaux. La fiction cesse d'être une anomalie. | La théorie des actes de langage (une forme de S, un modèle en panne) marginalise arbitrairement les phénomènes qui n'entrent pas dans la grille; tient pour acquis l'existence et la stabilité des conventions linguistiques, ce faisant, elle néglige la dynamique de leur apparition et leur fluidité intrinsèque. Une approche intégrationniste considèrera que la norme et la marginalité forment un continuum; elle encourage à voir les comportements marginaux comme des manifestations du côté créateur des comportements sociaux. La fiction cesse d'être une anomalie. |
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**L'ontologie de Meinong** (I): À chaque liste de propriétés possible correspond un objet, qu'il soit existant ou non. Par exemple, la liste (dorée, montagne) correspond à l'objet montagne dorée, dépourvu d'existence mais ayant le statut d'objet. | **L'ontologie de Meinong** (I): À chaque liste de propriétés possible correspond un objet, qu'il soit existant ou non. Par exemple, la liste (dorée, montagne) correspond à l'objet //montagne dorée//, dépourvu d'existence mais ayant le statut d'objet. |
Parsons reprend ce modèle et le spécifie, en distinguant les propriétés nucléaires (doré, humain, grand...) des propriétés extranucléaires (ontologiques (existe, est mythique); modales (possible ou non); intentionnelles et logiques). Dans le système de Parsons les objets de fiction possèdent les propriétés que nous leur attribuons et n'en jouissent que dans le texte auquel ils appartiennent. Les propriétés nucléaires décrivent leurs qualités à l'intérieur de la fiction, les extra se chargent de garder les objets en-dehors du monde réel. | Parsons reprend ce modèle et le spécifie, en distinguant les propriétés nucléaires (doré, humain, grand...) des propriétés extranucléaires (ontologiques (existe, est mythique); modales (possible ou non); intentionnelles et logiques). Dans le système de Parsons les objets de fiction possèdent les propriétés que nous leur attribuons et n'en jouissent que dans le texte auquel ils appartiennent. Les propriétés nucléaires décrivent leurs qualités à l'intérieur de la fiction, les extranucléaires se chargent de garder les objets en-dehors du monde réel. |
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a. Personnages et objets autochtones : inventés ou créés par l'auteur du texte | a. Personnages et objets autochtones : inventés ou créés par l'auteur du texte |