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ranx:espaces
I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Olivia Tapiero

Titre : Espaces

Éditeur : XYZ

Collection : Romanichels

Année : 2012

Éditions ultérieures :

Désignation générique : Roman

Cote : 1

Quatrième de couverture :

« Petite, je pleurais en voyant l’ombre qui me suivait en rampant, en m’agrippant par les chevilles, je criais et, malgré mes jambes engourdies par la peur, je courais aussi vite que je pouvais, talonnée par cette masse étrangère qui voulait m’engloutir. Ce jour-là, sur le trottoir, elle était devenue la seule preuve de mon existence, cette plaque noire et sans relief qui me traînait derrière elle. Sur le chemin du retour je ne l’ai pas quittée du regard, pour être bien certaine qu’elle ne partirait pas, qu’elle était là, que j’étais là.

C’est à ce moment-là, avec mes épaules penchées, ma tête basse et mon regard obstiné par terre, oui, je pense que c’est à ce moment que j’ai entamé ma vie à l’ombre du monde.

Après un événement traumatisant, une jeune femme va passer plusieurs mois à chercher un point d’ancrage. Espaces est l’histoire de son errance, portée par le souffle de l’écriture poétique de la romancière.»

II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :

La jeune femme qui raconte ce récit vit au gré de ses errances, dans la recherche d'un lieu apte à lui servir de refuge. En effet, peu de temps après avoir retrouvé sa colocataire pendue dans leur chambre, elle cesse complètement d'assister à ses cours et passe ses journées à ne rien faire, ou à vagabonder dans la ville. Habitée par le visage de la jeune suicidée ainsi que par la chambre et le silence qu'elles partageaient avant ce drame, la narratrice se réfugie d'abord chez l'un de ses professeurs devenu son amant, puis chez Thalie, une jeune artiste étudiant aussi à l'université et enfin, chez “la femme de l'audition” qui l'accueille chez elle sans ne rien demander en échange. Dans ce récit qui se veut la quête d'un abri contre le monde, tout devient une question d'espace.

Thème(s) :

espaces et errances

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix :

Comme le dit la narratrice elle-même, celle-ci vit “à l'ombre du monde”. Elle se positionne en marge, instaurant de ce fait une rupture entre elle et le monde. Dès lors, son parcours n'est constitué que d'errances.

Appréciation globale :

Ce roman m'interpelle. Sa façon de tout ramener à la question de l'espace attire particulièrement mon intérêt. Ici, le temps n'a plus d'importance, toute programmation est délaissée. Après deux lectures, je continue de me questionner sur le contenu et la portée de ce roman. “Il n'y avait pas de temps ici, seulement de l'espace.” (p. 60).

IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture :
a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.
b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.

a) rupture actionnelle : La narratrice semble avoir perdu son identité et même son intériorité. À ses yeux, la seule preuve de son existence est son ombre, sur le sol ou sur les murs. Comme dépossédée d'elle-même, elle finit par ne devenir qu'un regard (p.96), un regard “étranger, extérieur, en retrait du monde” et de soi (p. 107), puis va jusqu'à perdre son regard, pour ne continuer à voir que ce qui la hante.

À certains moments la narratrice erre dans la ville, sans but, n'allant nulle part. À d'autres, elle se réfugie chez des gens (elle passe d'ailleurs deux semaines entières dans le lit de son amant). Lorsque Thalie qui ne la voit plus à l'université lui demande ce qu'elle fait de ses journées, la narratrice répond qu'elle flotte et qu'elle ne veut pas être dérangée (p.64). Elle se déplace, quitte ou va à la rencontre des gens de façon intuitive, sans préméditation et sans justification. Elle semble totalement déconnectée, dépourvue de tout programme, de toute motivation. Elle ne figure vraisemblablement pas du côté des personnages s'imaginant pouvoir transformer le monde. Au contraire, elle ne cherche qu'à trouver l'espace suffisant et nécessaire pour s'en abriter.

b) rupture interprétative : Rien de spécifique à signaler.

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

Narration autodiégétique. Roman faiblement configuré, sans intrigue ni résolution, mais toutefois linéaire.

ranx/espaces.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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