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ranx:deuils_cannibales_et_melancoliques [2013/04/25 19:42] – mylenetruchon | ranx:deuils_cannibales_et_melancoliques [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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**IV – TYPE DE RUPTURE | **IV – TYPE DE RUPTURE** |
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Validation du cas au point de vue de la rupture | ** Validation du cas au point de vue de la rupture****Emphase forte (gras)** |
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**a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.** | **a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc. |
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Il y a, dans //Deuils cannibales et mélancoliques//, absence totale d'intrigue et ainsi absence totale de résolution. | Il y a, dans //Deuils cannibales et mélancoliques//, absence totale d'intrigue et ainsi absence totale de résolution. |
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| **b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.** |
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| Le personnage, comme on l'a vu, semble paradoxalement vivre dans la mort. Cependant, elle a de la difficulté à comprendre ce que signifie la mort : "Je suis une cancre, une abrutie de la mort ; je suis bouchée." (13) |
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| Vivant constamment dans le deuil, elle mentionne qu'elle tend à perdre la mémoire des morts, comme ce fût le cas pour l'un des Hervé : "L'image d'Hervé s'efface, comme mangée par un acide photographique. [...] Le prénom "Hervé". C'est tout. Le nom de famille d'Hervé n'est déjà plus dans ma mémoire et pourtant Flora n'a cessé de le répéter depuis le début de cette conversation." (14) |
| Elle mentionne pourtant, à la page 30, avoir une bonne mémoire. Mais ce n'est pas la seul fois où, à cause de son état, celle-ci lui fait défaut. À la page 22, il est écrit qu'elle a même, à un certain moment, oublié comment dire le mot "téléphone". |
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| Toutes les raisons pour lesquelles ces gens décèdent lui échappent. "Il y avait Hervé que j'aimais et qui est mort du sida, lui aussi sans que je sache, sans que je comprenne"(86), dit-elle. Et non seulement ne réalise-t-elle pas ce qui se produit avec ses amis morts, mais aussi avec ses amis mourants : "Hervé m'avait donc dit beaucoup et je n'ai rien compris. Je me suis contentée d'enregistrer. Je fus un répondeur automatique, rien de plus pour lui." (88) |
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| Toutefois, malgré cela, elle comprend plus la mort qu'elle comprend la vie. Elle mentionne que loin des cimetière, elle est déboussolée (80). |
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| Étonnamment, malgré cela, sa vision se montre souvent très juste et réfléchie. Elle semble régulièrement comprendre des événements lié à la mort que d'autres ne comprennent pas (par exemple, pourquoi l'homme vivant dans son immeuble s'est-il réellement suicidé). Une fois de plus, sa personnalité est paradoxale. |
**b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.** | |
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Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)** | Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)** |
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| Il n'y a aucune intrigue. Les chapitres, également, s'enchaîne excessivement rapidement, parfois en étant liés aux précédents, parfois non. Leur longueur varie sans cesse, mais ils sont tous très courts (pas plus que 3-4 pages). |
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Ignorance de ce qu'est la mort : "La mort est un scandale. Je n'y peux rien. C'est comme ça. Je suis une cancre, une abrutie de la mort ; je suis bouchée." (13) | |
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Disparition des morts : "L'image d'Hervé s'efface, comme mangée par un acide photographique. [...] Le prénom "Hervé". C'est tout. Le nom de famille d'Hervé n'est déjà plus dans ma mémoire et pourtant Flora n'a cessé de le répéter depuis le début de cette conversation." (14) | |
--> Bonne mémoire (30) | |
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dans le deuil, oubli du mot "téléphone" (22) | |
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vision réaliste de la mort, du suicide, etc. | |
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déboussolée loin des cimetières (80) | |
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"Il y avait Hervé que j'aimais et qui est mort du sida, lui aussi sans que je sache, sans que je comprenne." (86) | |
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"Hervé m'avait donc dit beaucoup et je n'ai rien compris. Je me suis contentée d'enregistrer. Je fus un répondeur automatique, rien de plus pour lui." (88) | |
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a oublié son livre (amnésique de ce qu'elle écrit) | |
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