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Rapport au corps, à la main droite disparue mais qui le fait souffrir. Fugueur anonyme.
« Au fond je sais pas pourquoi je suis là à faire ce que je fais et à fixer ce que je fixe. Quand je laisse mon corps bouger sans moi c’est ma main, main droite, qui plonge dans le bordel de mon bras pour remuer du vide. Autour : vacarme ambiant, les pelleteuses raclent au sol, éventrent aussi béton. Une benne bleue décharge des tonnes de merde par terre. Et des barrières qu’on traîne et des grillages qu’on plante. Voilà ce que je fixe. Voilà le panorama qui m’empêche de penser à ce que j’ai pas envie de savoir. Voilà mon divertissement. »
« Partir sans penser, Ajay, c’est tourner en rond. Tu marches et tu regardes le sol et puis tu lèves la tête et tu te rends compte que t’as pas bougé. »
« Je regarde mes pieds buter contre les marches d’escalier, spectateur je me dis, les marches défilent, je pense, elles défilent, propres et blanches. »