Colloque: Littérature et dispositifs médiatiques: pratiques d'écriture et de lecture en contexte numérique
- Date : 25 et 26 mai 2017
- Lieu : UQÀM
- Horaire: 9h à 17h (2 jours)
- Description et but de l'événement: La question posée par ce colloque est avant tout celle des pratiques et non celle des développements technologiques. Comment les écrivains se servent-ils des nouveaux médias et dispositifs numériques? Comment les conduire à se servir des dispositifs numériques pour écrire, proposer des textes, les diffuser et rejoindre leurs lecteurs? De la même façon, comment se servir des dispositifs numériques comme tremplins pour discuter de littérature, la mettre en scène et en jeu, imaginer de nouvelles formes littéraires? Il ne suffit pas qu'il y ait des technologies pour que des pratiques naissent, il faut des milieux pour les encadrer. Il s'agit d'examiner l'impact des modifications des supports de l'écrit sur les pratiques littéraires, tant du point de vue de l'écriture que de la lecture. Pour ce faire, trois axes sont proposés qui exploitent les divers versants de la pratique littéraire, mais aussi les dispositifs de conservation et de diffusion des textes, de même que les institutions contemporaines qui encadrent la pratique. Le colloque est divisé en quatre séances: Recadrages, Narrer les flux, Art numérique et Dramaturgies numériques. Une table ronde intitulée “Mobiliser les formes narratives” viendra également clore la deuxième journée de colloque (le 26 mai 2017).
- Commentaires: Colloque très intéressant regroupant plusieurs acteurs pertinents dans le milieu de la création et de la recherche sur les formes d'écriture numériques. Ce fût l'occasion pour René et moi-même (Charles) de présenter une communication sur le projet transmédiatique VVV. Les notes que j'ai prises lors des exposés se retrouvent ici et ont conduit à la création de nouvelles fiches de lecture.
Notes prises lors des communications
Bloc 1: Recadrages
Jan Baetens: Dire ou effacer le texte? Les migrations sonores de Ce monde sur la toile
Point de départ : le support (quel qu’il soit) n’est jamais un support neutre et transparent. Dès le début, on a intérêt à intégrer la spécificité du support. Dimension transmedia de notre époque : tout doit circuler d’un support à l’autre. Cette transmediation ne fonctionne pas du tout en poésie contemporaine. Pratique de la lecture de poésie pose problème pour lui, car c’est dangereux du point de vue de la qualité littéraire (on passe du support papier à la voix). Le problème : on fait comme si ce passage était innocent, sans conséquence. La poésie moderne s’intéresse à l’œil, au regard et souffre de cette transmediation. Baetens a écrit un livre qui est fait pour une lecture à voix haute, c’est donc une œuvre mixte. Il a intégré 2 contraintes à son écriture pour pouvoir permettre la migration : 1) Respecter la règle de base du vers libre traditonnel (faut que chaque vers donne une idée) 2) Il faut que le texte puisse se terminer à n’importe quel moment (après n’importe quel vers, le public devra avoir l’impression que le poème pourrait s’arrêter à ce moment). Pour lui, ces contraintes sont fondamentales pour qu’il puisse y avoir migration du support textuel au support oral (voix). Que se passe-t-il quand on veut faire passer un texte à l’écran? L’artiste Vincent Tolomé a conçu l’œuvre Ce monde, qui est en fait une réinterpréation d’un texte par un bruiteur sonore. Il n’abuse pas des gadgets technologiques. Il a choisi de casser la linéarité du texte (par exemple, en superposant des vers à l’oral, des vers inaudibles, d’autres hurlés). On ne peut pas retranscrire les vers à l’écran, car on ne voit pas le moment où on passe au prochain vers. Il a tenté de construire, d’élaborer un paysage sonore (ondulation). Conclu : Autant pour une mise en voix sur scène ou sur la toile, il est capital de transformer le texte pour que ça marche. Car il faut tenir compte de la spécificité du support utilisé. Migration d’un support à l’autre ne doit pas être pensé de manière linéaire (plus de l’ordre du déploiement d’une œuvre en plusieurs médias). Dans cet éventail médiatique, il faut abandonner l’idée de hiérarchie. Ce n’est pas un dérivé, c’est une œuvre nouvelle ayant le même statut que l’œuvre originale. Il s’agit plutôt d’une appropriation. Malgré l’aspect dé linéariser, la tension narrative est augmenté par ses fluctuations déstabilisantes.
Hélène Crombet: Phallaina, une lecture hallucinatoire à travers une bande défilée numérique
Caractère poétique de ce voyage imaginaire. C’est une fiction mimétique semble s’articuler dans un cadre. Principe d’écart minimal. L’histoire mythologique des phallainas reposent sur une fiction. (phallainas : animaux marins envoyés su terre pour apprendre à nager aux hommes). Histoire est entremêlé par des perspectives neurologiques
Bande dessinée est un genre hybride, qui a été exploité par le numériques par diverses manifestations. Phallaina est une bande défilée numérique. Elle se déploie sur un téléphone ou une tablette. Phallaina : prend en charge la crise psychologique d’un personnage. Elle explore les mécanismes de lecture. 1ere partie : enjeux techniques et formels liés au dispositif. Cette bande défilée doit être téléchargée sur smartphone et tablette. Au début, on demande un nom d’utilisateur. L’architecture du récit : temps de lecture est de 1h30 à 2h (16 chapitres qui s’enchainent pouvant être lu d’une traite ou non. Technique de scrolling horizontal (images, + son). Il n’y a aucune case (bulle), il fait éclater (on sent donc que le lecteur est dans un flux continu) pas d’isolement iconique propre à la bd. Effets de parallaxe. Possibilité donc d’une fluidité dans la lecture (principe de persistance). Impression de continuité se développe aussi par un principe de répétition. Esthétique en noir et blanc. Dans les moments de tension narrative, l’oui et le visuel participe à l’expérience. Dispositif multisensoriel remet en question les règles de la bande dessinée (faveur d’une impression de fluidité) Enjeux narratologiques : Narration se démarque par sa discontinuité. Grace à des plans de plus en plus rapprochées, le lecteur va prendre la focalisation du personnage. Espace devient sinueux, images contorsionnées montrent la tension narrative. Espace est submergé par les flots, le champ visuel est saturé d’mages mouvantes, des phallainas. Cela crée un sentiment d’oppression chez le lecteur (moment de crises hallucinatoires) Il y a aussi diachronie entre temps du récit et temps de l’histoire. Exemple où un cas du passé vient contaminer le temps présent.
Conclu : histoire ouvre un imaginaire de la fluctuation (voyage ondulatoire dans les méandres du cerveau.) Expérience multisensoriels. C’est inédit, car enlève les règles habituelles de la bd (notion de vignette n’est plus opératoire). (Ya pas de case, c’est un flot) Question : Y’a des bandes défilées sur le web, mais plutôt verticalement. Qu’est-ce qui fait la spécificité d’un type d’œuvre sur tablette ou sur ordinateur? 3e forme de Phallaina : fresque murale. Valeur de l’application versus le site web. Baetens réfute Crombet en disant que Phallaina n’a rien à voir avec la BD, mais que c’est plutôt un dessin animé. Pour lui, c’est juste une question d’institutionnalisation. Elle se défend en disant que c’est la manière dont l’auteure présente l’œuvre. Mais Baetens dit que c’est faux, l’œuvre, dès qu’elle est rendu publique, appartient au lecteur, n’appartient plus à l’auteure.
Laurence Perron : Mutations numériques du biographique : docu-twitter et filatures facebook
Usage des réseaux sociaux permett d’explorer la question de la mémoire. Elle explore 2 l’œuvres : « Madeleine projet » et « The Unsecret Life of Samantaha C ».
The Unsecret Life of Samantaha C.: Pendant une période d’un an et demi, elle suit les publications sur facebook de Samantha, une inconnue. Livre est issu d’une exposition, donc plusieurs types de discours se mélangent. Approche collective de la création (collage, faire émerger un sens en apposant des éléments isolés). Ce n’est pas un ensemble de micro-récit, mais c’est plutôt un macro-récit (une mosaïque) L’auteure reproduit tel quel les commentaires Facebook. Narration est fragmentée. On reproduit la cacophonie de Facebook. On cherche à resingulariser les images, mais aussi à leur donner un nouveau contexte. Convocation de plusieurs 2 langues, pour passer à deux modes de lecture différents (droite-gauche, gauche-droite). Le texte est donc assez opaque. Il faut connaître l’anglais et l’arabe. Les réseaux sociaux produit donc un obscurcissement, plutôt qu’une lumière sur la personne (c’est donc l’effet contraire recherché par FB).
Madeleine project Auteur s’interroge sur une femme, Madeleine. Le texte renforce l’illusion d’une communication vers Madeleine (même si c’est dans un seul sens). Le livre imprimé exige d’arrêter le temps, d’arrêter le flux. Les tweets sont des captures d’écran, cherchant à fixer le temps fluctuant sur twitter. Le lecteur doit quitter l’objet livre.
Caractère biographique des 2 œuvres. La première produit un récit depuis le numérique, l’autre du numérique pour produire. Dimension biographique semble à première vue inconciliable avec le numérique, mais leur alliage est souhaitable car le numérique reproduit la fragmentation, la narration éclatée des formes narratives contemporaines. On trouve ici peut-être une réponse partielle à l’alliage numérique-biographie.
Sophie Marcotte : Roman québécois et textualités numériques : transposition, amplification, parodie
On voit de plus en plus des pratiques textuels numériques (textos, courriel, power point…) mis dans les livres papier. Donc le texte littéraire est ouvert l’esthétique numérique (par la forme, par exemple). Un récit de voyage virtuel : Document 1 Le lien avec le numérique est différent, le web devient l’espace d’un voyage. Google comme un voyage virtuel vers le monde entier. La quête virtuelle du bonheur : Parodie du récit de voyage : le perso. Principal n’est pas au cœur du voyage, ils se rendent sur Google Maps pour choisir une destination. Errance ou la navigation sur le web rappelle à certains égards la déroute des personnages du roman. Le web permet d’être n’importe où et nulle part à la fois. Trop plein d’informations : autre problématique lié au web. C’Est illustré par les protagonistes du roman. Ils se moquent de ce phénomène, de tout connaître. Ex de Wikipedia comme source pas toujours fiable et aussi que certaines informations sont non pertinentes. Renseignements inutiles, il faut faire le tri, il faut avoir un esprit critique, sans cela, on régresse, on croit à tout. Amplification de l’aspect superficiel, de l’inutilité du web. Autre niveau de critique du web : critique de la médiocrité. Narratice se moque de Bryan Perro, autres auteurs. On accorde par exemple autant d’importance à des romans moins bien vus, que des classiques. On appelle n’importe quoi des romans de nos jours, dit la protagoniste du roman. Google devient ainsi le narrateur-dieu, fait des liens, suit les traces, leur fabrique une personnalité. Conclu : récit de voyage de nouveau genre (canapé). Le roman Document 1 critique certains aspects du numérique. Réflexion sur les nouvelles formes d’habitudes propres au web. On se moque du web. Un retour pourrait être bien envisageable du papier (retour de l’origami versus Facebook (métaphore), métaphore d’ouvrir une page vierge (sans le numérique).
Bloc 2: Narrer les flux
Françoise Chambefort : Raconter la vie, l’utilisation des flux de données en littérature numérique
La donnée comme matériau d’origine. Data art : courant artistique. L’art du flux a pour l’instant été peu capable de raconter des histoires. Travail de recherche : explorer la potentialité narrative des flux de données. Pour ses créations, une image s’est imposée : la rivière. La métaphore du moulin (flux de données c’est la rivière) De ce moulin sort un autre flux : l’œuvre Œuvre : Lucette, garde de Clichy Flux provient de la base de données et permet d’engendrer un personnage Tension entre matière et sens et tension avec écriture programmée Train= métaphore sociale 16 personnages Lien de cause à effet,. Tension entre processus et objet : écriture découle du processus, elle ne le précède pas (le flux provoque des écrits en direct), flux des données est discontinu (elle récupère les données toutes les minutes) esthétique du fragment (dispositif de moulin à données) écrivain se trouve en situation de passibilité, pas de prise sur le flux de données Liberté du lecteur est un leurre Œuvre d’une certaine façon, adopte le point de vue du spectateur Intrigue devient donc une expérience dynamique indéterminée Écriture est donc très contrainte
Pierre Ménard : La narration combinatoire : l’écriture en mouvement
Crée le site « Liminaires »
Projet d’application mobile : Les lignes de désir. Parle de la narration combinatoire et de son projet : les lignes de désir (application) En quoi le non-linéaire a dû sens aujourd’hui. Le récit numérique, reste encore souvent dans le linéaire : début a fin. Narration combinatoire : ensemble strucutré qui se combinent, mais ça reste prévu par l’auteur. C’est plus dans les expériences artistiques numériques que c’est intéressant pas un simple copié-collé du livre papier. Lignes de désir : projet éditoriale protéiforme (livre numérique classique, application, dispositif sonore, C’est un récit interactif (encore sous la forme de prototype) qui permettra plusieurs trucs, dans le déplacement du lecteur, il va enclencher le texte. Il aura à la fin un audio+texte. Le sens devient donc différent tout dépendant des personnes. Mais le texte est déjà écrit à l’avance. Ainsi, le texte devient une base de données
Anaïs Guilet : Des petites madeleines et des tweets : le Madeleine project de Clara Beaudoux
Clara Beaudoux est une journaliste. Il s’agit d’un récit entre journalisme et littérature (Madeleine Project). C’est un tweet-project. 4 saisons transmédias : Twitter, Facebook, pages storify, un site web et le livre. L’archivage comme une mise à nu. Articulation entre mémoire et trace (archives de madelein et madeleine project comme performance). Performance : Twitter. Événement journalistico-littéraire. Madeleine Project est : désir de récit. Work in progress -4 saisons publiés sur Twitter Plateforem : Storify (outil de storytelling). Les tweets sont mis en livre. Livre fait un effet tweeter, mais ne sont que des traces, on ne peut pas cliquer. Potétique de la trace est décontextualisé puis recontextualiser. L’ejeu du projet : rafraichir la trace de Madeleine. Le journaliste narratif articule l’expérience viscérale de notre temporalité
Servanne Monjour et Marcello Vitali-Rosati : Pour une écriture littéraire de l’espace : éditorialiser la transcanadienne
Ont fait un voyage entre Montréal et Calgary. Envisager l’espace entre Montréal et Calgary. Mais (espace numérique) était plein. Se sont interrogés avec l’espace numérique et espace non-numérique. (google propose d’emblée d’y aller en avion). Rôle de la transcanadienne. Infrastructure réelle se mêle à des discours dont le discours littéraire. (imaginaire de autoroute transcanadienne) Transcanadienne est un espace littéraire par le road-trip et la francophonie. Permis de mettre au jour un corpus littéraire pas vraiment étudié. Ils étudiaient l’espace et tentaient de voir où avait vécu des auteurs québécois ou canadiens actuelles. Imaginaire numérique a influence texte littéraire autant numériques que papier. Problématique plus général de l’espace. La présence forte de google dans la construction de l’espace les a fortement défié. (est-ce que ces infrastructures numériques font que les lieux les appartiennent? Comment peut-on se réapproprier les espaces. L’espace numérique avec des valeurs de connaissances d’algorithmes (c'est le meilleur chemin). Ils ont écrit, ils ont tenu un carnet de voyage. Se sont interrogés sur les captures d’écran de street view. Ils ont proposé leur propre conception de l’espace (géolocaliser leur écriture et les livres, endroits trouvées). Pour relocaliser. But : éditorialiser nos espaces.
Bloc 3: Arts numériques
Corentin Lahouste : Dépeindre l’existentialité
Désordre : site internet développé par Philippe de Jonckheere au début des années 2000. Journal polyphonique en ligne. Souvent des projets en contrainte. Il eut mettre en lumière l’esthétique anarchique de Désordre. (traits anarchiques) 1er trait : s’opposer au grand homme. Il diffuse des extraits de textes littéraires sur le site. Se donne à voir comme un homme normal (on le voit faire la vaisselle). Sans un concepteur web (informaticien), le travail n’aurait pas été possible sans cette collaboration (brise l’idée de l’artiste solitaire). Site est lieu de rencontre avec d’autres, artistes, d’autres œuvres. Une place est laissé au lecteur : investie des hyperliens, jeux, memories : lectature 2e trait : Rendre comte d’un art en situation. L’art est marqué par la spontanéité. Il donne aussi accès a des lignes de codes. (work in progress) logique du processus plutôt que la fixité de l’œuvre 3e trait : Valoriser le mouvement, le changement. Il est peu probable qu’un utilisateur voit 2 fois la même chose. C’est donc une œuvre de flux. Fluence permanente et multidirectionnelle. Il souhaite que le visiteur de ce site se perdre. Dispositif de dérive. Perpétuel métamorphisme. 4e trait : Mise à mal de l’imposé, du conventionnel et des catégories. Patchwork de 1000 et un éléments. Texte hybride. Expérience de désorientation, labyrinthe, structure hétérogène, fragmentées. Principe rhizomatique. Lieu d’expérimentations : tenter de s’engager vers de nouvelles formes. Plasticité et malléabilité des contenus. 5e trait : Refuser toute hiérarchie esthétique. Bric-à-brac, décloisonnement des pratiques artistiques. Principe aléatoire (perspective horizontale). Comparable à une constellation 6e trait : Promouvoir le réel. Quotidien, le journal, le pas grand-chose, la vie comme elle va. 7e trait : abolition entre art et vie. Le cadre de l’œuvre est dissous, (logique de l’hyperliens, non-clos) mais aussi grâce à l’intégration du quotidien (lien avec la vie de l’auteur)
Karine Bissonnette : « Notulie de proximité » : un partage du quotidien à l’ère du numérique
Notules de Didion : Recension critique hebdomadaire des livres lus pendant la semaine, accompagnée d'un aperçu sur certains chantiers en cours et de quelques considérations plus ou moins inintéressantes sur ma trépidante existence. Cette forme persiste plus au moins hebdomadairement. Ce sont des régularités hebdomadaires. Relance de l’écriture du quotidien.Ce sont des petites notes toujours titrés qui portent sur des choses essentielles pour les yeux de l’auteur seulement. Principe de diffusion principal de l’entreprise (Notulie) : message courriel. Tire profit des outils numériques pour faire ses fiches. Ses notulies s’inscrivent dans l’imaginaire de exhaustivité. Œuvre archive mosaïquée. Entreprise notulienne se développe dans un environnement numérique. Font appel à la stratification. Éléments ont un lien entre eux (pratique est donc structurante). Déploiement par courriel avec une formule d’abonnement. Courriel favorise les formes brèves, comme la liste. Mais il pourrait s’en passer, car le site existe. Il pourrait publier sur des réseaux sociaux, faire faire automatiquement les envois (mais ses notules sont plus intimistes, donc il préfère envoyer lui-même des courriels). http://pdidion.free.fr/ Didion ne semble pas motivé par une nostalgie des lettres papier. Notulie sont l’occasion de partir à l’aventure. Lecteur participe d’un rituel. Autant le lecteur peut être engagé autant il peut être saturé, se désengageant de l’aventure. Notules n’est pas qu’un exposé de la vie quotidienne.
Alexandre Saemmer : La littérature numérique est-elle un art du dispositif?
La notion de dispositif sera introduit comme une problématique, il en sera autant pour le numérique. Elle tachera de montrer en quoi le numérique est un art du dispositif. Œuvres littéraires en mouvement laisse de côté la dimension transitoire. Pour le lecteur les couplages entre texte et le corps donne lieu à des créations littéraires en réalité augmentée, jeux vidéos , … La littérature numérique court le risque d’être instrumentalisée, (appartenir au populaire), mais donne lieu à plusieurs expérimentations. On met sous silence l’effet du dispositif sur le texte Texte a toujours été inséparable de son dispositif. Il ne prend sens qu’avec lui. Dimension technologique du dispositif amène l’Obligation d’une mise en ordre technologique choisie qui affecte le texte. Le triomphe de la technologique peut être souhaitable seulement si le dispositif choisi peut être perçu comme neutre. Dispositif : des stratégies de rapports de force qui doivent supporter le texte et être supporté par le texte. Google ne peut être vu comme étant neutre. « Dream life of letters »
Consciemment prévu le fait que la vitesse d’augmentation exécution allait augmenté : « Tramway » Mort du logiciel (pas de flash) sur les téléphones, donc cela à entraîner la mort des textes numériques avant. Donc texte est pris dans son dispositif Tablette : geste du toucher. Occultation des enjeux techniques (on offre des modèles pour faire sa propre appli) mais on fait pas le code. Donc l'oeuvre est prise en charge d’un bout à l’autre au profit d’une volonté marchande. Facebook est-il un danger pour la démocratie? (Enterprise Facebook, collecte, exploite les données, Facebook est un dispositif de surveillance de masse (voir Serge Proulx) Facebook : présence de filtre contraignant Autre expérimentation littéraire se greffe sur « Un monde incertain » de Balpe. But : augmenter la pression sur le joug marchand. IL faut Foucault définit le dispositif : comme structures de pouvoir, de savoir, et du plaisir (triple conception du dispositif chez Foucault) La contrainte peut être source de plaisir Dans le détournement, y’a une volonté anarchique.
Arnaud Regnauld: Grégory Chatonsky : l’art sans histoire?
Fiction sans narration (Chatonsky cherche à explorer le sans-rapport) Logiciel va chercher des images sur Internet (Memories Center 2014) Processus semi-aléatoire. Le récit se tisse différemment. Fragments de récits oniriques apposés à des images sensées les illustrer. Notion de narrativité est mise à mal (c’est pas suite à cela, il se passe cela) Nouveau rapport au temps. Possibilité de l’archive se trouve aboli par la masse des données (paradoxe). Agencement logico temporelle et mise à mal (Donata Meneghelli) Narration à même le flux du réseau. (voir les œuvres de Chatonsky) Une fiction sans histoire
Myriam Whattee-Delmotte: Performativité et ritualité du deuil dans l’art numérique : une formalisation de la temporalité
Que peuvent ajouter les œuvres numériques à la gestion du deuil? Comment ces œuvres activent un vécu d’ordre rituel. Objectif collectif de commémoration des individuels. Œuvres prennent en charge d’autres facteur, moins rationnels, moins bureaucratiques, des pratiques funéraires habituelles. Numérique joue un rôle essentiel de publication, la socialisation est active. 2 créations hypermédiatiques sont à l'étude.
1ère oeuvre : Remembering The Dead Une voix robotique dit les noms d'individus tués par balles aux États-Unis) Ce travail est une sorte de mémorial. Les noms apparaissent à l’écran avec le lieu et la date du crime. Même neutralité de la voix et de l’esthétique. Neutre, désincarné. L’ordre des noms est aléatoires contrairement au registre officiel. Impression d’automatisation aveugle et sans fin de la mort donnée. C’est une épreuve de durée (pas de fonction pause, ça s’arrête quand le lecteur se tanne, laissant dans l’oubli des milliers d’individus.)
2e œuvre : Paroles gelées (auteur : Françoise Chambefort) Forme plus interactive et ludique. Jusqu’où l’internaute va tolérer quant à la présence des lieux, morts, envahissent l’espace. L'internaute prend davantage une place importante dans cette œuvre que dans l’autre. Ces œuvres ne cherchent pas à expliquer les faits. Y'a pas de contextualisation, pas d’explication, on est dans l’accumulation de faits (décalage des modes de commémoration des morts, et en décalage avec les médias qui annoncent des tragédies
Bloc 4: Dramaturgies numériques
Christophe Collard et Arianne Savoie : Une rencontre faustienne avec l’adaptation : le médiaturge et les dispositifs numériques mis en scène
La damnation de Faust (œuvre de Robert Lepage). Histoire sur la quête du savoir et aux changements de médias. Traverser l’intermédialité dans l’opéra de Robert Lepage. Mouvement constant des formes artistiques. Lepage utilise des dispositifs numériques. Le numérique permet de rendre compte des phénomènes pas possibles sur scène (ex un galop de chevaux), mais aussi des procédés intéressants pour illustrer les pensées, réflexions des personnages.
Claire Swyzen : De l’auteur au processeur de données : générer du texte dans le théâtre postdramatique
Transcodabilité. Technologie d’écriture qui agit comme un fournisseur d’informations. Poétique de la citationnalité (réécriture) Œuvre : A Piece of work (tuer Shekespeare)
Julie-Michèle Morin : Dramaturgie hypermédiatique : écriture théâtrale et performative en dispositifs de Réalité Virtuelle
La compagnie « Crew » (à Anvers) utilise la techno comme point de départ de la création. Elle veut créer des œuvres théâtrales de réalité virtuelle. Le spectateur doit être dans la machine plutôt que devant. Les artistes ont voulu chercher un système pouvant être une prothèse totale dans l'espace fictif. Donc la réalité virtuelle pouvait répondre partiellement à leurs interrogations. L’immergé se doit d'être dans une zone transitionnelle : l’espace où c'est le mieux (on ne cherche pas à l’immerger totalement, mais à fair une médiation avec la réalité). (entre la réalité incorporé et la réalité perçu) Spectateur a une combinaison immersive (visio-casque). L’immergé s’assis sur une chaise. Entrelacement entre éléments physiques et virtuels (le spectateur sent qu’il y a les 2). On parle donc non pas de réalité virtuelle, mais de la réalité alternée (mixte, ou augmentée) (CREW, 2016)
Autres individus présents: Catherine Cyr, Bertrand Gervais, Yannick Guéguen, Boris du Boullay, Benoit Bordeleau, Bertrand Gervais, Renée Bourassa et Tom Lebrun