* Description officielle : «Christine de Pisan (1364-v. 1430) fut la première femme de lettres d'Europe ayant vécu de sa plume. Née à Venise, élevée en France, veuve à vingt-cinq ans, elle se lança dans l'écriture pour subvenir à ses besoins. Auteur prolifique, elle rédigea poèmes, écrits en prose, commentaires politiques et critiques littéraires. Elle est particulièrement célèbre pour son ouvrage historique //La Cité des Dames//, et pour sa réponse à la misogynie du //Roman de la rose// de Jean de Meung, qui amorça le débat sur leur statut dans la société. Sur ce parchemin, Christine de Pisan présente son ouvrage à Isabeau de Bavière, reine de France, entourée des dames de la cour. L'artiste, maître de l'atelier de //La Cité des Dames//, offre un aperçu de ce qui semble être la chambre à coucher privée de la reine. Isabeau (1371-1435), épouse de Charles VI, joua un rôle politique majeur en raison des fréquents accès de folie de son mari. Reine impopulaire pendant une période troublée, elle se montra néanmoins bonne protectrice des arts et apporta son soutien à Christine. Des siècles plus tard, l'œuvre de cette dernière continue d'inspirer la pensée féministe.» - Carol King, //Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans sa vie//, p. 659 | * Description officielle : «Felice Casorati (1886-1963), peintre italien, exposa pour la première fois à la biennale de Venise en 1907. De naturaliste à ses débuts, son style évolua ensuite vers le symbolisme. Après avoir servi sous les drapeaux au cours de la Première Guerre mondiale, il se lia au mouvement métaphysique et s'intéressa à la Renaissance. C'est de cette période que date //Double Portrait//, dont le titre fait allusion aux //Époux Arnolfini// de Jan Van Eyck. Comme son prédécesseur, Casorati montre un homme et une femme (en robe verte) dans un intérieur, une fenêtre ornant la partie gauche de la toile. Ce tableau est aussi énigmatique que celui de Van Eyck. Étant donné la différence d'âge évidente du couple et la façon dont la femme passe un bras protecteur autour des épaules de l'homme, on peut présumer qu'il s'agit là d'un père et de sa fille. Le peintre nous offre une vision sur les relations entre les sexes, où la femme, plutôt que l'homme adopte un rôle protecteur et dominant : elle fixe directement le spectateur tandis que l'homme porte le regard en direction d'un univers plus large. On devine à son expression sa nostalgie de ce monde. Il serre contre lui un grand livre, dont on ne voit pas le titre. On aperçoit derrière le couple un troisième personnage caché dans l'ombre, peut-être une garde-malade, à moins que ce ne soit le fantôme d'une épouse ou encore la mère décédée. Avec une touche d'humour, et jouant sur le titre de l'œuvre, Casorati montre des portraits aux murs et suggère ainsi la prospérité des personnages et indique peut-être aussi que son portrait survivra à ses modèles.» - Carol King, //Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans sa vie//, p. 659 |