Table des matières
FICHE DE LECTURE
I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Nicolas Fargues
Titre : One Man Show
Éditeur : POL
Collection : –
Année : 2002
Éditions ultérieures : –
Désignation générique : Roman (couverture)
Quatrième de couverture :
« Bonjour. Je ne voudrais pas me vanter mais si la lâcheté masculine, le petit monde de la télévision française et l'Amérique du Nord vous intéressent, ce roman devrait vous plaire. Je vous le dis avec d'autant plus de simplicité que, de même que le héros ne cherche pas à jouer les héros dans ce livre, je n'ai pas cherché, moi, en l'écrivant, à y faire de la littérature. »
II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :
Christophe Hostier est auteur, un auteur qui entretient, sans que ses proches s'en doute, son narcissisme d'auteur. Il est de plus en plus distant avec sa femme Estelle, fait semblant d'avoir tout son temps à consacrer à sa famille alors qu'en fait, il ne voudrait que le silence revendiqué du créateur. Bref, il est lâche et ne peut assumer son narcissisme ou le fait qu'il n'aime plus sa femme -rêvant même d'idylles avec des admiratrices ou la belle Sidonie, l'assistante de production de l'émission « Ça vous regarde », projet télévisuel pour lequel Christophe doit se déplacer à Paris avant de se rendre à Montréal pour assister à la première de l'une des ses pièces.
Alors que le pilote de l'émission - trop insolent pour les monuments de la télé (comme Thierry Ardisson) qui y sont interviewés - déplaît aux producteurs, Christophe découvre les réalités du monde pas très glamour de la télé et tombe sous le charme de la frêle et un tantinet maniaque Sidonie. Une fois à Montréal, il lui envoie même un billet d'avion pour New York. Or, leurs retrouvailles sont plutôt froides et Hostier, face à son fantasme, se met à regretter sa femme.
Thème(s) : Création, monde littéraire, mythe de l'Amérique, amour.
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix :
Le personnage est à la fois très lucide (notamment par rapport à ses propres travers) et excessivement impressionnable (surtout en ce qui a trait à l'Amérique, dont il ne connaît que ce qu'il a vu dans les films). Bien qu'il déplore son narcissisme, toutes ses actions renforcent ce narcissisme.
Appréciation globale :
Très amusant, mordant et critique, mais le personnage n'est peut-être pas le meilleur cas à étudier dans le projet puisqu'il est très bien inscrit et en phase avec le monde. La rupture réside plutôt, selon moi, entre sa vision critique du monde et ses actions - par exemple, il cite souvent des livres qu'il n'a même pas lus.
IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture
a) actionnelle :
Remise en question de l’intention : je ne sais pas si on pet véritablement parler de rupture dans le cas de ce personnage, mais il y a bien une espèce de flou autour de ses réelles intentions. Le personnage ne cesse de s'autocritiquer et d'analyser les gens autour de lui et son roman porte sur un homme mauvais qui veut devenir bon. La question de l'authenticité est donc importante, mais le protagoniste est très hypocrite, veut paraître en phase avec l'environnement (passer pour un Américain en Amérique, par exemple).
V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)
Rien de majeur à signaler; il y a de nombreux dialogues et les descriptions sont très nombreuses et très précises, voire quelques fois froides.
Extraits :
« J'ai toujours pensé qu'un écrivain ne pouvait faire un héros crédible de roman. C'est même souvent le propre des romanciers qui n'ont rien à dire que de céder à cette tentation quand, pour faire diversion, ils ne déguisent pas leur héros écrivain en peintre, en musicien, en critique littéraire, en éditeur, en journaliste ou en prof de fac. Il y en a un peu marre des héros écrivains. D'abord, un écrivain passe bien trop de temps à se satisfaire d'être un écrivain, et à mal s'en cacher, pour vivre avec naturel des choses dignes d'êtres racontées aux autres. » (p. 7)