Viart, Dominique & Franck Baert (dir.), La Littérature française contemporaine, questions et perspectives, Louvain, Presses universitaires de Louvain, 1993.
Le dernier chapitre – « Tendances actuelles » - porte sur la littérature d’après les années 80.
Baetens, J. « Littérature expérimentale : les années 80 », p. 141-152. À la fin des années 70/début des années 80 on remarque un discours anti-moderne, la disparition des avant-gardes. Cependant des projets d’écriture moderne continuent à s’annoncer : de hyperconstruction (prolonger indirectement, « sans jamais s’en réclamer et sur un mode beaucoup plus humoristique, les récits excessifs du premier Nouveau Roman » (p. 147) ; déplacement ou destruction du langage ; minimalisme. La modernité doit soit disparaître complètement, soit être repensée pour devenir intégrale ; ne plus se confondre avec le neuf pour le neuf, accepter de se concevoir sur le mode de l’approfondissement et de la complexification - ne pas dissocier lisibilité (agréable ou stimulant à lire) et lecturabilité (déchiffrable et analysable quant aux techniques mises à contribution), réintroduire des va-et-vient entre théorie et pratique.
Viart, D, « Le Récit postmoderne », p. 153-164. Cet article constitue un bon point de départ pour les concepts de retour au récit, nouvelle fiction, retour au sujet, autobiographie, autofiction, mais pour des définitions plus précises et des analyses plus profondes, nous suggérons que le lecteur se réfère à des ouvrages plus récents du même auteur, tel Le Roman français au XXe siècle. « Biographie, roman » : Apparaissant aux années 1980, ces biographies sont « reconstituées par la puissance de l’imagination autant que grâce à la compulsion de documents. […] Ces livres qui offrent une sorte de trajet mental subjectif à partir de la vie, réelle, d’autrui, semblent reconquérir un peu d’espace abandonné aux historiens qui s’étaient emparés, on l’a dit, du roman au profit de la vulgarisation de leurs travaux. » p. 160