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fq-equipe:verlaine_par_goffette

Fiche Goffette Guy Goffette, Verlaine d’ardoise et de pluie, Paris, Gallimard, 1996, coll. Paris, Gallimard,1992, coll. « L’un et l’autre », 243 p.

1. Informations paratextuelles - collection « L’un et l’autre » - autres ouvrages de l’auteur - texte sur le rabat de Goffette (le lecteur découvrira que c’est un extrait du livre) signale par son ton, la teneur poétique du projet. - aucune information sur le genre de l’ouvrage, mais le nom de Verlaine dans le titre laisse deviner une certaine teneur biographique.

2. Pacte de lecture - plusieurs indices entraînent le lecteur dans le champ de la poésie et donc dans une attitude de lecture poétique : - auteur est poète - titre est de facture poétique - l’ouvrage est dédicacé à Jacques Réda, poète (dont des ouvrages où textes de prose qui se tiennent à la frontière de récit factuel/ récit poétique (L’Herbe des talus). En somme, un auteur qui mélange les genres). - exergues de deux poètes et les citations au contenu poétique font référence à Verlaine : « Verlaine : c’est fragile et allumé comme un coquelicot dans le brouillard. » (Claudel) « Verlaine? Il est caché parmi l’herbe, Verlaine. » (Mallarmé)

  1. sur le rabat de la couverture, extrait de l’ouvrage (p. 28-29) de Goffette est reproduit. Il y est question de : homme comme un pays sans frontière, pays rêvé, rêve d’un pays et poète comme un pays qui marche. Le projet, là encore, se définit à travers ces images comme poésie.

avant le récit proprement dit (six parties titrées), un texte poétique (« Le schiste est un soleil refroidi, enfermé dans la pierre. C’est une fleur aussi […]») de deux pages sur le paysage d’ardoise, de schiste et de pluie qu’est l’Ardenne, sorte d’entrée en scène du personnage de Verlaine. En effet, cela se termine par ce lever de rideau sur Verlaine : « c’est toute l’Ardenne en rêve descendant la Meuse ; c’est Verlaine qui passe. Silince! Silince! » (12).

  1. Verlaine et pays de L’Ardenne, ça s’équivaut, et puis, aubaine, Verlaine rime avec Ardenne!

3. Les relations et mode de présence auteur/ narrateur/ biographe/ personnages le narrateur : le narrateur est présent, tiraillé entre deux postures : le narrateur-poète ( de deux façons : c’est un récit poétique et le narrateur est aussi un poète) et le narrateur-biographe (c’est le récit de la vie de Verlaine). Il en connaît plus que son personnage. - s’adresse parfois à Verlaine « Allons, Verlaine, ce n’est pas le moment de flancher. Il y a toute cette route devant toi, bien droite et tu n’as qu’à monter » (16). Goffette reprend ici un vers du poète, qu’il cite un peu plus loin: « La route est droite et tu n’as qu’à monter » (18). Voir autres exemples p. 19, 22. - s’adresse quelquefois à son auditoire, directement : « N’était cette jambe qui tire, et tout ce soleil d’incendie il vous en remontrerait, jeunes gens, il vous en remontrerait. » (20) ou l’inclut dans un nous : « C’est un tableau de campagne comme nous en avons tous connu » (17).

le travail du biographe : - récit de la vie de Verlaine convoquant les diverses personnes qui ont été près de lui, famille, amis, et aussi les ancêtres. Mais sans références à d’autres biographies, les seules citations étant les vers de Verlaine, écrits en italique dans le texte. - mentionne quelquefois la Vulgate (On connaît la suite). Problème de raconter ce qui a déjà été largement diffusé. La pertinence du projet se trouve donc ailleurs, dans ce cas-ci, certainement dans la cohérence poétique que l’auteur (s’éloigne du projet du biographe en tant que tel) va donner au récit de Verlaine = pays = Ardenne.

la présence de l’auteur (et du poète): - dans ce projet ci-haut mentionné de cohérence poétique. Sous le titre de la première partie, cette citation de Verlaine « La route est bonne et la mort est au bout ». Métaphores vie-route et poète-pays seront conservées tout au long de l’ouvrage dont les dernières phrases sont : « Pays qu’on est, pays qu’on reste. Le 8 janvier 1896, Verlaine, pour de bon, arrête la route en travers de son corps » (158) - plutôt exceptionnel, cet investissement dans l’écriture où Goffette, poète signale sa présence par l’écriture de poèmes : p. 44-47, 75-75 (vers de 9 pieds), 117-118 - Goffette poète encore, s’amusant des mots et des signes : sur Verlaine : « parlez-lui de ce vert qui roule dans son nom et qu’il cherche en vain dans la lumière de l’absinthe, et tout en lui, en un instant, redevient doux comme la laine. » (130). Aussi, la troisième partie est titrée Une infusion de Verlaine, (dans le texte il est question du grand-père mort en buvant une infusion de verveine, qui se disait aussi verlaine). Et ailleurs dans le texte (page ?), Goffette fait mention d’un petit village nommé Verlaine près duquel le poète du même nom est déjà passé, mais sans jamais y aller.

4. Ancrage référentiel univers référentiel, marqueurs de réalité : - faits véridiques, pas d’inventions apparentes, ni élision d’événements importants - pas de sources identifiées, de références bibliographiques (mais les nombreux extraits de l’œuvre de Verlaine sont vraisemblablement tous en italique.) - choix de quelques événements peut être surprenant (il faudrait aller voir les autre biographies): la deuxième partie intitulée Les bocals traite des trois fœtus des grossesses ratées de la mère de Verlaine que celle-ci gardait dans des bocaux et que Verlaine aurait vu et détruit lors d’une chicane (41-42) bien qu’il n’en fasse pas mention dans ses écrits.

indices de fiction d’ordre thématique : - à noter que le récit débute avec l’agonie de Verlaine : « Paris, 7 janvier 1896. Celui qui vient de rouler nu sur le carreau glacé de sa chambre, au 39 de la rue Descartes, ne sait pas qu’il est entré en agonie. » (15)

5. Thématisation de l’écriture, de l’oeuvre - la vie de Verlaine rapportée à ses vers (la citation du début), comme si elle venait confirmer sa poésie. - vers écrits par Goffette comme thématisation de l’écriture du poème?, comme insistance sur le travail du poète? Une façon de rapprocher l’un et l’autre, tel étant le projet de la collection? Par exemple le poème des pages 45-46, on pourrait croire au départ qu’il s’agit de la parole de Verlaine (« Je n’oublierai jamais, Élisa, vos grands yeux »), mais plus loin adresse à Verlaine : « Je n’oublierai jamais, / Verlaine, ton émoi ni cet essoufflement dans la tempête ».

6. Hybridation, transposition, différentiation

fq-equipe/verlaine_par_goffette.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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