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Élise Turcotte (2002), //La maison étrangères//

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Turcotte, Élise

Titre : La maison étrangère

Éditeur : Leméac

Collection : —

Année : 2002

Éditions ultérieures : -

Désignation générique : roman (page de garde)

Quatrième de couverture : « Cette maison étrangère, c’est le corps d’Élisabeth, dans laquelle elle vit hors temps, partagée entre un présent qui lui échappe et un Moyen Âge qui pourrait, au bout de ses recherches, répondre à ses questions fondamentales. En explorant l’impasse dans laquelle elle se trouve, Élisabeth plonge dans les abysses insoupçonnés de l’amour : l’autre est-il notre avenir, et permet-il une meilleure connaissance de soi ? Le corps peut-il devenir le livre de la révélation des choses, un fébrile art poétique en même temps qu’une sorte d’apocalypse ? Comment dès lors traverser le miroir de la chair et accéder à la réalité de soi, par delà la forêt des sens et les silences d’un monde en disparition ? »

Notice biographique de l’auteur : « Saluée comme poète dans les années 1980, Élise Turcotte a remporté à deux reprises le prix Émile-Nelligan, ainsi que le Grand prix du festival international de la poésie de Trois-Rivières en 2002. Avec son premier roman, Le Bruit des choses vivantes, publié en 1991 et traduit en anglais et en catalan, elle a apporté un souffle original et remarqué. Après le recueil de nouvelles Caravane et un second roman, L’Île de la Merci, la maturité de sa voix trouve ici un accomplissement profond. »

II - CONTENU ET THÈMES

Résumé de l’œuvre : Élisabeth est professeure au collégial et elle écrit une thèse portant sur l’art de l’amour et le corps au Moyen Âge. Son amoureux des six dernières années, Jim, l’a quittée, hanté par son passé. Commence alors un deuil pour Élisabeth, renforcé par ses lectures médiévales, ses interrogations quant à soi et à autrui, ses rencontres et les souvenirs de son passé. Parallèlement à cela, Élisabeth fréquente son père, de qui elle est proche, Lorraine, une bibliothécaire instable mentalement, et Marc, son nouvel amant rencontré dans un bar.

Thème principal : Deuil

Description du thème principal : Le roman est traversé par le thème du deuil. Le mot renvoie à la fois à la douleur d’Élisabeth par rapport à sa rupture amoureuse, à son affliction quant à son corps et à son travail de médiéviste, et à sa résignation à vivre malgré tout. En ce sens, l’intrigue peut être rapprochée du temps durant lequel le deuil se fait; à la toute fin de l’œuvre, Élisabeth semble donner un sens à sa perte de façon symbolique.

Thèmes secondaires : Amour (filial et entre un homme et une femme; amitié; sexualité) Corps (la maison en est la métaphore; désir; vieillesse) Rapport à l’Autre Relation père-fille Enfance

III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE

Type de roman (ou de récit) : roman (lyrique)

Type de narration : autodiégétique (Élisabeth étant à la fois la narratrice et le personnage principal)

Personnes et/ou personnages mis en scène : Elizabeth I (Cate Blanchett) : Le long-métrage de S. Kapur, Elizabeth : The Virgin Queen (1998), trouve un écho chez Élisabeth. Elle est fascinée par la séquence de la préparation au trône. Le nom de l’actrice qui interprète la reine est précisé. William Faulkner : Élisabeth s’imagine passer devant la « Suite Faulkner » et entendre « la voix de l’écrivain noyée dans l’alcool et la chaleur » (p. 174), tandis qu’elle apprend que Jim est à La Nouvelle-Orléans.

Lieu(x) mis en scène : [Lieux principaux] Appartement d’Élisabeth (notamment deux pièces : sa chambre et son bureau) Bibliothèque de l’université (où Élisabeth consulte des livres médiévaux et où elle rencontre Lorraine) Bars (l’un près du collège, l’autre se nomme Tokyo et se trouve en banlieue) Classe de collège (celui où Élisabeth enseigne) Résidence pour personnes âgées (où habite le père d’Élisabeth) Maison de Lorraine Boston (une ville où Élisabeth se sent bien et où elle a rencontré Jim) Fleuve (et, plus généralement, « eau », omniprésente dans l’œuvre)

Types de lieux : Appartement Bars Bibliothèque Collège Fleuve Maison Résidence pour personnes âgées Villes (Boston, une banlieue, une ville non nommée, mais encadrée par un fleuve et des ponts)

Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Époque contemporaine. Il faut tout de même remarquer les nombreuses références au Moyen Âge. Cette époque est vue de façon positive par Élisabeth (amour courtois, littérature et arts), et de façon négative par Lorraine (proximité de la peste, de la guerre et de la folie).

Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité :

Intergénéricité Élisabeth écrit son propre livre d’heures : des passages sont cités et se repèrent dans le texte par l’utilisation des italiques.

Intertextualité Bible, Livres d’Heures, Livre de Kells, Maître Eckart, Ophélie Bestiaire d’amour, de Richard de Fournival Bestiaire d’amour, de Jean Rostand Cantique des cantiques (citation tirée de l’œuvre) Carmina Burana Les Causes et les remèdes, de Hildegarde de Bingen (citations tirées de l’œuvre) Kama-Sutra (citation tirée de l’œuvre) La Nef des fous, de Sébastien Brant La petite Sirène, de Hans Christian Andersen (citation tirée de l’œuvre)

Intermédialité - Musique Messie, de Georg Friedrich Haendel Te Deum, d’Arvo Pärt (citation tirée de l’œuvre)

- Cinéma Le cinéma occupe un rôle référentiel important dans l’œuvre. La narratrice compare sa réalité à celle(s) vue(s) dans des films (notamment historique – Elizabeth : The Virgin Queen —, romantiques et pornographiques). Élisabeth projette des affects dans des images vues et revisionne ou s’invente des scènes mentales. Ce « cinéma mental » lui permet aussi de prendre une distance quant aux événements difficiles qu’elle vit. L’intimité sexuelle est souvent liée au cinéma (jeu et interrogation portant sur la réalité et la fiction, la vie quotidienne et les prouesses sexuelles, les amours tragiques). Élisabeth dévoile l’ambivalence qui l’habite en disant sa fascination à la fois pour l’Elizabeth du film et pour une actrice de porno sadique, Eva B. Il faut remarquer une utilisation de techniques cinématographiques (effets de rythme – ralentis —, de montage et de découpage de plans – gros plans et caméra subjective).

- Télévision La télévision est présente par le biais des nouvelles, de l’actualité, toujours négatives, que des personnages commentent. Un fait divers traverse l’œuvre : des jeunes tirent dans des écoles. La courte description qu’en fait Élisabeth peut rappeler la fusillade du Columbine High School.

Particularités stylistiques ou textuelles : Quelques tournures de phrases plus lyriques ou évocatrices que d’autres (par exemple, « Ce n’était ni tout à fait sauvage, ni tout à fait violent. Le soir arrivait avec ses aspérités silencieuses. », p. 61, ou « […] il y avait des hypothèses de fuite et de refus, il y avait le visage de Mathieu, apaisé, amoureux, dormant dans les bras d’une femme ayant tout abandonné, et j’étais bien ainsi. Doux chaos. », p. 171). Il faut remarquer l’importance du corps (surtout féminin) dans l’œuvre. Quelques rêves d’Élisabeth sont détaillés.

Auteur(e) de la fiche : Karine Bissonnette

fq-equipe/turcotte_elise_2002_la_maison_etrangere.1336683154.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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