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1. Degré d’intérêt général

C’est surtout la structure de ce texte qui le rend intéressant. Le promeneur du premier récit joue le rôle de fil conducteur pour tout le reste de l’œuvre. Chaque tableau, par la suite, se termine par une « promenade » où le promeneur, mis en scène comme l’auteur des récits présentés, revient sur ses propres histoires et interagit avec ses personnages. Cette dynamique singularise l’œuvre et lui apporte une dimension qui vaut la peine que l’on s’y attarde. Bien qu'il soit décrit comme un roman, sa structure rappelle celle d'un recueil de nouvelles.

2. Informations paratextuelles 2.1 Auteur : Noël Audet

2.2 Titre : Frontières ou Tableaux d'Amérique

2.3 Lieu d’édition : Montréal

2.4 Édition : Québec/Amérique

2.5 Collection : Littérature d'Amérique

2.6 (Année [copyright]) : 1995

2.7 Nombre de pages : 206 p.

2.8 Varia : Une précision de l’auteur précède le texte et explique son intention : « Le roman qui suit est constitué de sept tableaux narratifs sur l’Amérique et l’idée du bonheur. Je me suis inspiré de la structure de Tableau d’une exposition de Moussorgski, où chaque pièce est suivie d’une promenade musicale. » (p. 7)

3. Résumé du roman

Le roman s’ouvre sur le récit d’un homme (le promeneur) qui souhaite passer aux douanes, mais est arrêté par le douanier. En fouillant les bagages du promeneur, le douanier trouve une lettre écrite à plusieurs Marie. Le roman passe ensuite à une série de tableaux narratifs, à la fin desquels le promeneur intervient pour parler à ses personnages, commenter ses histoires et, parfois, proposer d’autres fins. Le premier s’intitule « La Glace » et traite du rapport incestueux entre Sequaluk et sa fille Mary Two-Tals. Le second tableau, « La Laine », présente Marie Agnelle qui désire le bonheur et croit le mériter. Toutefois, son fils n’est pas intelligent et son mari la quitte. Elle est finalement emportée par une tumeur au cerveau et ne comprend pas pourquoi elle échoue sa quête du bonheur. Le troisième tableau, « La Terre », met en scène Mary Smith qui vit sur une terre avec ses parents. La jeune fille s’ennuie et rêve d’une vie plus grandiose. Elle finit toutefois par marier son voisin et meurt d’un accident sur la terre. Dans le quatrième tableau, « Le Feu », Mary, une photographe, tombe amoureuse d’Ed, qui crée des personnes virtuelles. Il fabrique une Mary V et leur couple se détériore. Les deux personnages se perdent finalement dans la consommation de drogues de Mary et ils meurent. Mary Ann Jones, dans le cinquième tableau, « L’Eau », vit dans l’ombre de sa mère. Elle n’est pas attrayante et elle tient un bar que d’autres personnes, malheureuses comme elle, fréquentent régulièrement. Le tableau six, « L’Air », raconte l’histoire de María Moreno, aînée d’une grande famille, que le père désire marier à son associé José pour se sortir de la misère. Puisque José floue son père, María le quitte et se prostitue pour aider sa famille. Le dernier tableau, intitulé « Le Sang », met en scène Maria Cristobal, une adolescente vagabonde qui vole des touristes américains. Elle est violée et tuée par un policier nommé Adolfo. Dans la « Promenade finale », le narrateur raconte la rencontre de toutes ces Marie qui veulent refaire le monde ensemble et chercher le bonheur. Il termine ensuite son voyage à Mirabel et repart chez lui.

4. Singularité formelle

Le roman est divisé en deux promenades et sept tableaux. Il s'apparente au recueil de nouvelles, mais est décrit comme un roman. Les tableaux ont des titres thématiques et se déroulent dans des parties différentes de l’Amérique : le Nord, le Québec, les Prairies, New York, la Nouvelle-Orléans et l’Amérique latine, dont Rio de Janero.

5. Caractéristiques du récit et de la narration

La narration est homodiégétique dans les promenades, comme dans les tableaux, puisque le promeneur raconte sa propre histoire ou intervient dans celle de ses personnages. Il ne quitte jamais complètement le cadre diégétique, même s’il ne fait pas réellement partie des histoires de Marie.

6. Narrativité (Typologie de Ryan)

6.3- Complexe

Justifiez : L’histoire du promeneur représente le macro-niveau du roman, dans lequel s’insèrent des micros-niveaux sous forme de tableaux. Les personnages principaux de ces récits sont toutes des Marie. Le promeneur dit d’elles qu’elles « sont plusieurs, mais au fond elles sont toutes la même (p. 16). » Elles sont donc liées d’un texte à l’autre et sont réunies lors de la « Promenade finale ». Les récits prennent donc tout leur sens grâce à l’histoire principale du promeneur.

7. Rapport avec la fiction

On joue sur la limite entre réalité et fiction dans les interventions du narrateur/promeneur qu'on présente comme l'auteur des tableaux. Toutefois, les dialogues entre ce narrateur et les autres personnages rappellent la fiction. Il s'agit, en quelque sorte, d'une mise en récit du rapport entre le créateur et son œuvre.

8. Intertextualité

Il n'y a pas de référence intertextuelle marquante.

9. Élément marquant à retenir

La façon dont le narrateur/promeneur/écrivain revient sur ses textes, discute avec ses personnages et réfléchit sur ses créations. Le roman est éclaté, car il est composé de plusieurs courtes histoires. Par contre, son unité est maintenue par ce promeneur et son aventure qui ouvre et ferme le roman.

fq-equipe/noel_audet_frontieres_ou_tableaux_d_amerique_montreal_quebec_amerique_1995._gabrielle_caron.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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