FICHE DE LECTURE (Version abrégée; lecture en diagonale de l’œuvre)
INFORMATIONS PARATEXTUELLES
Auteur : VANASSE, André Titre : Émile Nelligan. Le spasme de vivre Édition : Montréal, XYZ éditeur Collection : Les grandes figures Année : 1996 Appellation générique : Biographie romancée (mention spécifiée en 4e de couverture) Bibliographie de l’auteur : Vanasse (professeur de littérature québécoise et de création littéraire à l’UQAM) est l’auteur de romans (dont certains pour la jeunesse), de nouvelles et de textes critiques. Quatrième de couverture : Bref texte où on insiste notamment sur la dimension onirique, très présente chez Nelligan, et qui sera exploitée dans l’ouvrage : rêve, poésie, folie… Rabats : Sans Cote bibliothèque UQAR : PS8477E4Z92.1996 Nombre de pages : 201 pages (ce qui inclut la chronologie de Nelligan qui occupe les 30 dernières pages, et plusieurs photos disséminées tout au long de l’ouvrage).
LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES)
Auteur/narrateur : L’auteur n’est pas présent en son propre nom; tout relève du narrateur, comme dans la forme « roman », ce qui cadre tout à fait avec la mention générique « biographie romancée ». Narrateur/personnage : Le narrateur n’apparaît pas à titre de personnage dans la diégèse. Il s’agit en fait d’un narrateur extra-hétérodiégétique. Sujet d’énonciation/sujet d’énoncé : Vanasse/Nelligan, mais sans relation l’un envers l’autre, l’accent étant mis sur le sujet d’énoncé, puisqu’il s’agit d’une biographie romancée plutôt que d’une biographie imaginaire qui impliquerait véritablement une dimension critique et autocritique. Ancrage référentiel : Fortement marqué. -De très nombreux faits avérés (concernant la famille Nelligan, les « fréquentations littéraires » du poète : Melançon, de Bussières, Lanctôt, etc., les publications littéraires de ces gens, etc., etc.). -Des notes de bas de page offrant des compléments d’information à caractère souvent très général (on précise par exemple que l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu est devenu l’hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine, p. 14; on indique le numéro que porte aujourd’hui la maison de l’avenue Laval où habitait Nelligan, p. 52, etc.). -Reproduction de poèmes (ou fragments de poèmes) dont on donne la référence exacte, comme pour les nombreuses photos qui parsèment l’ouvrage, d’ailleurs (photos le plus souvent concentrées tout à la fin des chapitres). Indices de fiction : -De nombreux passages en discours direct (dialogues entre les personnages). -La représentation des pensées des personnages (Deux exemples parmi tant d’autres : Chez Nelligan : « Et alors, il est saisi d’une grande tristesse. “J’ai perdu ma vie à me fermer les yeux, pense-t-il. Si je les avais ouverts, si j’avais osé affronter le regard de la Méduse, peut-être que je n’aurais jamais mis les pieds dans cet asile et que j’aurais pu continuer à rimer toute ma vie…”. À cet instant précis, il lui paraît absolument nécessaire de se réconcilier avec lui-même et de revoir le fil de son existence enchevêtrée » (p. 25). Chez le personnage de sœur Marie-du-Saint-Sauveur : « Elle était tout de même flattée d’être devenue la muse de Nelligan et contente de savoir que tout cela restait entre elle et lui » (p. 25)). -On (ré)imagine et raconte de façon très détaillée certains épisodes (au demeurant tout à fait plausibles, voire parfois même avérés [je pense ici entre autres aux vacances familiales à Cacouna]) de la vie de Nelligan. Topoï : Rêve, poésie et folie…le tout romancé et raconté dans un récit rétrospectif (Nelligan est mis en scène à l’agonie, revoyant sa vie). Biographé : Émile Nelligan (1879-1941), bien sûr. Pacte de lecture : Pas particulièrement original. Rendre compte d’Émile Nelligan, poète québécois le plus célébré qui « passa sa vie à rêver » et qui « sombra dans la folie » (4e de couverture) par le biais d’un récit rétrospectif. Thématisation de l’écriture et de la lecture : L’écriture du biographe ne se trouve pas thématisée. Quant à celle du biographé, on peut dire que sa thématisation est plutôt sommaire et essentiellement tournée vers les conditions (parfois strictement matérielles) de l’écriture. Un exemple parmi tant d’autres : « Des heures et des heures à écrire dans sa chambre de la rue Laval, en face du carré Saint-Louis. Parfois, quand son père, furieux de le voir noircir son cahier de niaiseries, lui coupait le gaz, c’est à la chandelle qu’Émile écrivait, la rage au cœur et une haine rentrée contre cet imbécile qui ne comprenait rien à l’art » (p. 15). Attitude de lecture : Biographie romancée, assez facile, qui présente plus ou moins d’intérêt pour le projet. La collection « Les grandes figures » chez XYZ (qui ne comprend pas seulement des écrivains) sera toutefois à mentionner puisqu’elle inclut somme toute plusieurs titres et qu’elle est réalisée au Québec. Hybridation, Différenciation, Transposition : Je ne perçois pas ici la présence de tels enjeux, du moins pas à une lecture sommaire. Autres remarques : Voir les 2 pages en annexe, qui indiquent d’autres ouvrages appartenant à la même collection. Lecteur/lectrice : Caroline Dupont