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Catherine Mavrikakis, Ça va aller

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Mavrikakis, Catherine

Titre : Ça va aller

Éditeur : Leméac

Collection :

Année : 2002

Éditions ultérieures :

Désignation générique : roman (page de garde)

Quatrième de couverture : « L'avenir du Québec sera turbulent ou ne sera pas et je vais leur montrer, moi, ce que c'est que la fierté. C'est pas la Délégation du Québec à Paris qui va sauver le Québec, bande de caves. Ce sont ceux qui fabriqueront des manifestes pétardants, des livres-bombes, des films qui feront voler en éclats toute cette belle fierté-là, tout cet établissement pourri du bon goût. Celui qui sauvera le Québec, c'est un artificier, un faiseur de terreur. C'est peut-être un Laflamme, un Laflamme-comme-on-ne-le-reconnaît-pas, un Laflamme-pas-encore-défiguré-par-l'idée-de-la-grande-littérature-québécoise-exportable-à-travers-le-monde, un Laflamme-avant-que-vous-l'ayez-neutralisé. Parce qu'au Québec, il faut hurler. Il faut que cela ait peur pour que cela se réveille… Et j'espère qu'un jour, bandes de caves, vous aurez peur, peur de moi, Sappho-Didon Apostasias. » [tiré du roman]

Notice biographique de l’auteur : « Catherine Mavrikakis est née àChicago en 1961 et vit à Montréal. Professeure à l’Université Concordia, elle a publié un essai sur le langage, ainsi qu’un roman, Deuils cannibales et mélancoliques, unanimement salué pour la force de sa voix et de son propos. Avec ce percutant roman-pamphlet, Ça va aller, elle explore sur tous les registres la question de la différence. Un texte iconoclaste et politiquement incorrect, porté par l’amour et la rage. »

II - CONTENU ET THÈMES

Résumé de l’œuvre : Le roman est divisé en neuf chapitres. 1 : La narratrice, Sappho-Didon Apostasias se fait dire qu’elle ressemble à Antigone Totenwald, héroïne du roman de Robert Laflamme intitulé Allez, va, alléluia. Comme elle hait ce personnage tout autant que son auteur, elle refuse d’y être identifié. Elle réussit alors à dénicher l’adresse de l’écrivain (qui vit caché, même s’il habite seulement au nord de la ville de Montréal) et va le voir pour qu’il démente l’idée qu’elle est Antigone. Lorsqu’elle arrive, Laflamme est en train de pelleter son entrée de garage et l’héroïne l’invective. Il n’en faut pas plus pour que Laflamme lui déclare qu’elle est Antigone devenue adulte et lui avoue qu’il a envie de lui faire l’amour. Insultée, la narratrice file chez son amie Lazare, une voyante qui la pousse à résister à son destin puisque c’est tout ce qu’elle sait faire – ce qui n’empêchera pas son destin d’arriver précise-t-elle. 2. Elle va rencontrer un spécialiste de Laflamme, Harold C. McQueen et tombe en quelque sorte sous le charme. Elle couche avec lui et, pendant un moment, veut devenir Antigone parce que c’est le personnage préféré de l’universitaire (43). Elle déclare alors « Laflamme a gagné » (44) 3. Elle va rejoindre son amie Éva qui est psychanalyste car elles s’en vont toutes deux voir un concert de Matt Lesprit, un artiste que Sappho-Didon adore. Dans le cabinet, elle croise Laflamme : « Je crois qu’il va crever, là sous mes yeux et je me dis que ce serait peut-être une bonne chose pour l’avenir de la littérature. » (54) S’ensuit un cours dialogue vraiment explosif où Laflamme refait des avances à « Antigone » qui, pour le dire poliment, l’envoie sur les roses… (54-55) 4. Umberto, écrivain italo-québécois avec qui la narratrice avait une relation mais qu’elle laisse tomber violement, se suicide, comme elle le lui avait suggéré. Il se fait enterrer avec le livre de Laflamme. Puis Sappho va à Paris pour faire du doublage. Là-bas, un ami québécois l’amène à la Délégation du Québec à Paris pour le lancement d’un nouveau livre de Laflamme qui s’intitule, curieusement, Ça va aller et qui raconte la rencontre de Laflamme avec son Antigone devenue adulte… [La description du roman est donnée p.103] Sappho revoie Harold C. McQueen au lancement (mais ce sera sans conséquence). 5. Dépressive, fatiguée de haïr le Québec qu’elle a tant aimé, la narratrice se demande si elle doit en finir. Elle va voir son amie Lazare qui lui dit qu’elle doit d’abord faire son devoir, accomplir sa destinée, avant de rejoindre son « Aquin mythique » (101). Après un rêve où elle tue sa mère (après avoir avoué à quel point elle l’aimait mais que cet amour n’était pas réciproque), elle « va vers son destin », vers Laflamme, vit sa relation avec lui et tombe enceinte comme elle le voulait. 6. Ce chapitre est dédié à sa grossesse, après avoir quitté Laflamme. Sa grossesse est vécue comme « une lente agonie », l’enfant, dont le nom sera Savannah-Lou-Marine est vue comme une « chose immonde ». 7. Ce chapitre tend davantage vers le pamphlet; la narratrice va chercher sa fille à la garderie et c’est l’occasion d’une réflexion sur le rapport à l’héritage. 8. Le suicide lui apparaissant comme la seule façon d’en finir avec le Québec (143), elle écrit ici une lettre d’adieu à sa fille. 9. Description de son suicide, raté. Mais « ça va aller »…

Thème principal : Héritage (historique, familial, littéraire) problématique.

Description du thème principal : Il est difficile sans doute de trouver des romans qui problématisent autant le rapport à l’histoire, au passé, à la filiation, à la tradition. Le roman ne semble s’articuler qu’autour de ces idées toujours discutées en forme de critique virulente. La narratrice ne peut voir les choses qu’en noir ou blanc, comme elle le dit elle-même (67) et est dominée par la rage. « Je ne cède pas » revient comme un refrain. Ne pas céder revient en quelque sorte à accepter la médiocrité ambiante et à souscrire aux idées communes, dont celle du « grand écrivain » Laflamme est la plus symbolique.

Thèmes secondaires : la littérature québécoise (Laflamme est un avatar de Réjean Ducharme et l’ombre d’Hubert Aquin plane sur le récit) ; l’histoire du Québec ; la question politique ; la maternité ; les relations mère-fille ; etc.

III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE

Type de roman (ou de récit) : récit de filiation ; récit de l’héritage ; biographie fictive d’écrivain

Type de narration : autodiégétique

Personnes et/ou personnages mis en scène : Réjean Ducharme (sous le pseudonyme de Robert Laflamme) ; Hubert Aquin (pas directement mis en scène toutefois)

Lieu(x) mis en scène : Montréal, Paris

Types de lieux : Ville, banlieue

Date(s) ou époque(s) de l'histoire : période contemporaine (non nommé avec précision) : décennie 1990.

Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : entre le récit et l’essai pamphlétaire ; intertextualité explicite avec l’œuvre de Réjean Ducharme, en particulier L’Avalée des avalés, et avec l’œuvre et la pensée d’Hubert Aquin, en particulier Prochain épisode.

Particularités stylistiques ou textuelles : écriture pamphlétaire.

Auteur(e) de la fiche : Manon Auger

fq-equipe/mavrikakis_catherine_2002_ca_va_aller.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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