Lendemains, « Les Mutations esthétiques du roman français contemporain », Viart, Dominique (dir.), n°107/108, 2002.
Écrivains étudiés : Bon, Echenoz, Toussaint, N’Diaye, Deville, Oster, Volodine, Bon, Bergounieux, Millet, Michon, Modiano, Ernaux, Simon, Rouaud, Vigouroux, Germain, Djebar, Houellebecq, Beigbeder, Carrère
Viart, D, « Les inflexions de la fiction contemporaine », p. 9-24.
Années 80 : ré-écritures ludiques : Echenoz minimalisme, impassibilité : Toussaint, Oster, Echenoz, Deville. littérature des ruines (camps, destructions) : Volodine, Bon, Bergounieux, Millet (p. 10) 1984 – autofiction – Michon, Bergounioux, Modiano, Ernaux, Simon, Rouaud, Vigouroux. nouveaux « mythiques » : Germain
Le retour au sujet (années 75-80) précède le retour au récit (autour de 1980).
« Dans le domaine narratif particulièrement, se sont affirmées quelques grandes perspectives que subsume une posture essentielle : rendre à la littérature sa vocation transitive, lui redonner une prise légitime sur l’évocation de ces objets que la critique structuraliste et les dernières avant-gardes avaient reléguée au ranf d’illusion “subjective” ou “réaliste”. Sans abandonner la conscience critique que lui ont léguée deux décennies d’exigence envers le texte, la littérature narrative s’est ainsi ressaisie des questions du réel et du sujet, a renoué avec les modalités du récit. Ce n’est toutefois pas sans scrupule que les écrivains, héritiers du soupçon, s’avancent désormais vers de tels objets et tentent d’en rendre compte. » (p. 9)
« ce dossier nous alerte sur l’insuffisans de toute vision globale du contemporain qui se limiterait à en poser l’origine historique (le début des années 80), la caractéristique générale (la transitivité de l’oeuvre littéraire), le principal pari (écrire avec/malgré le soupçon) et les postures essentielles : incredulité, désenchantement, dérision, mais aussi : souci critique, interrogation de l’héritage culturel, dialogque avec les sciences humaines et sociales. (p. 11)
–fictions critiques
Sheringham, M. « La figure de l’archive dans le récit autobiographique contemporain », p. 25-41.
Djebar, Ernaux Modiano
« La figure de l’archive et le champ lexical de la trace, du document et de l’empreinte, constituent un fil important dans l’écriture de soi de ces dernières années en France. » (p. 25)
« ces ouvrages prennent leur distance par rapport à la mémoire personnelle sur laquelle l’autobiographie s’est surtout pensée jusque-là, pour trouver des moyens d’accéder à cet espace instable, hanté, et pourtant incontournable, celui des rapports entre le sujet et l’histoire » (p. 40)
Asholt, W. « Deux retours au réalisme ? », p. 42- 55.
Bon, Houellebecq, Beigbeder
« Ces interrogations-constatations [ceux de Viart] me semblent s’appliquer de manière idéale à l’oeuvre de François Bon. » (p. 42)
(Au moins il constate qu’il ne fait qu’appliquer Viart à une oeuvre, ce que pleins font sans l’avouer.)
Mecke, J, « Le roman nouveau : pour une esthétique du mensonge », p. 97-116.
Consensus sur la date de « renouveau » : 1980 (Viart, Mabin, Salgas) Années 80 : Bon, Echenoz, Toussaint, N’Diaye, Deville : « nouvelle génération de Minuit », il propose de les appeler plutôt les « romanciers nouveaux » pour marquer à la fois leur proximité et distance des Nouveaux Romanciers. Avec la publication et succès de L’Amant, l’abîme entre la littérature l’avant-garde et celle du grand public s’est fermé. Le changement opéré au début des années 80 « correspond à une rupture importante avec le fondement de la modernité même… Car il ne s’agit point d’une rupture avec certaines techniques littéraires, avec une esthétique devenue obsolète ou bien avec des principes de construction tombés en désuétude, tels que le nouveau roman les a pratiqué, mais d’une rupture avec le principe de la rupture même, ou avec les motifs de cette rupture. Selon la thèse développée dans les pages qui suivent, il s’agit du passage d’une esthétique de l’authenticité à une esthétique du mensonge. » (p. 99)