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Discours et pratique du narratif au Québec et en France depuis 1980

PLAN DÉTAILLÉ DE L’INTRODUCTION

(document de travail)

« Pour avoir une signification, le contemporain ne peut en rester au factuel de la simultanéité. L’auteur étiqueté contemporain doit dire, consciemment ou pas, quelque chose sur le temps présent. » (F. Noudelmann, 2010 : 65)

« Les Grands Récits ne sont pas morts, ils ont seulement changé. Il ne content plus l’histoire par le commencement, perdu dans la nuit des temps, mais par la fin, souvent, ou par le milieu, collant bout à bout bras et jambes, coudes et genoux, les yeux dans le dos et le cœur au milieu du visage. Collage et recollage, l’Histoire n’apparaît plus que sous les multiples formes ou ses morceaux s’agencent : dans l’ordre et le désordre. » (P. Ouellet, 1993 : 112)


Résumé : Ce document n’est pas un rapport de recherche mais plutôt une synthèse des idées, compte rendu de lecture et citations regroupés autour des quatre points sur lesquelles il avait été entendu que l’introduction se penche, soit : 1- Le concept de « contemporain » (et les notions avoisinantes) 2- Notre thèse, notre méthode, notre angle d’approche (un résumé) 3- Le « début » et la « fin » du contemporain (donc notre objet et champ d’investigation) 4- Le contexte socio-historique et éditoriale (la mise en place). Il est toutefois à noter que nous avions pris la décision que ces deux points ne seraient pas séparés dans la rédaction même de l’introduction. Toutefois, c’était plus clair ici de les séparer. J’ai ajouté, en dernier, un complément sur la notion de « valeur » qui pourra servir à la rédaction de la conclusion.

Pour chacun de ses aspects, je donne la « ligne directrice », quelques idées-clés et un résumé de mes principales observations. Je joins aussi des tableaux dans lesquelles on retrouve les renvois à des articles et réflexions importantes (d’où la longueur du document). En bref, il s’agit d’un document de travail pour aider à la rédaction de l’introduction.

On peut aussi consulter le PDF plan_et_notes_de_taille_es_de_l_intro.pdf

I- LE CONCEPT DE « CONTEMPORAIN »

Ligne directrice : Réfléchir au concept problématique de « contemporain », à son archéologie, à sa difficile appré¬hension, aux problèmes méthodologiques que cela suppose (notamment sur le plan historique, mais aussi sur le plan terminologique), l’interroger par rapport à la notion de modernité, de postmodernité, mais aussi d’extrême contemporain et d’ « actuel ».

À l’origine de cet ouvrage, se trouve l’hypothèse que le contemporain n’est plus un déictique pur, qu’il est une notion, un objet construit, particulièrement à l’intérieur du champ littéraire et que, par ailleurs, il y a une spécificité de la narrativité contemporaine repérable tant dans le discours critique que dans les pratiques littéraires.

A) La notion de contemporain :

B) La notion de modernité :

C) Notion de postmodernité :

D) Notion d’ « actuel » et d’ « extrême contemporain »

II- NOTRE THÈSE, NOTRE MÉTHODE, NOTRE ANGLE D’APPROCHE

« Où j’ai moins voulu, en somme, avoir la prétention de “penser la littérature contemporaine” (ambition toujours suspecte de dogmatisme) que, plus précisément, penser à partir d’elle – ou mieux, penser avec elle. » (Scarpetta, 1985 : 23)

[Je trouve pertinente cette posture de Scarpetta, car il me semble qu’elle rejoint ce que nous-mêmes, implicitement, nous souhaitons faire.]

I- On s’intéresse ici, d’une part, au discours qui construit la littérature comme contemporaine, à ce par quoi le contemporain peut exister parce que le discours critique (au sens large) a un caractère opératoire (partie I).

II- D’autre part, on se penche sur les œuvres produites dans la période contem¬poraine (pour l’instant : 1980 et après), en France et au Québec, pour repérer certaines mises en œuvre es¬thétiques et poétiques d’un nouvel art narratif (partie II).

→ Ruffel signale qu’il faut prendre en compte « un contemporain de la réception tout autant que de la création » (2010b : 14).

→ Samir Badir estime que notre contemporain est pensé sous deux « grandes figures » qui ne seraient que des « préjugés historiques » : répétition et régression (les « retours » et la « fin des avant-gardes », par exemple) : « Or, ces figures marquent l’échec à saisir la spécificité du contemporain, puisqu’elles le vouent en quelque sorte à une non-histoire, à une figure du “vide” historique, semblable à celle par laquelle on s’est longtemps figuré […] l’époque du haut Moyen Âge. » (1999 : 244)

Notre thèse (concentration autour du narratif) :

Partant du présupposé que ce qu’il y a de contemporain est autant dans le discours que dans les œuvres, il s’agira de montrer comment le narratif balise fortement la littérature contemporaine, non via l'hégémonisme du roman comme au 19e siècle, mais par la transversalité et la portée du narratif dans l'écriture contemporaine. Cette transversalité du narratif serait ainsi une des voies privilégiée par la littérature contemporaine afin de retrouver sa transitivité. Donc, la spécificité du narratif contemporain = ??

En résumé, nous proposons dans un premier temps une saisie du discours sur le narratif contemporain – dans la mesure où il participe de la construction de celui-ci en insistant sur certains phénomènes, en mettant d’autres de côté, construisant notre regard et notre appréhension de cette production –pour voir ce qui ressasse mais aussi ce qui échappe dans ces discours. Dans un deuxième temps, nous proposons une saisie des productions narratives contemporaines afin d’identifier cette fois certains éléments de ces productions qui, jusqu’à maintenant, ont échappés à la critique.

Certains postulats guideront la réflexion : 1ère partie : Il nous semble que c’est par une autre voie que celle du discours sur la postmodernité que le discours critique cherche à établir cette spécificité du narratif contemporain 2e partie : Qu’il y a un maillage singulier du narratif et de la littérature contemporaine et que cela se traduit par certains usages contemporains du narratif – et vice-versa : certains usages contemporains du narratif traduisent un maillage singulier du narratif et de la littérature contemporaine.

Notre méthode :

Afin d’envisager comment le contemporain s’est construit, nous avons choisi de privilégier une posture métacritique. On s’intéresse ici, dans un premier temps, au discours qui construit la littérature narrative comme contemporaine, à ce par quoi le contemporain peut exister parce que le discours critique (au sens large) lui accorde une certaine valeur. On s’intéresse, dans un deuxième temps, aux œuvres narratives contemporaines elles-mêmes pour saisir ce qui, dans leur poétique et leur esthétique, fonde les grandes orientations thématiques et stylistiques de la littérature narrative contemporaine. Nous postulons, en effet, que le contemporain c’est aussi bien un discours sur la production littéraire qu’une production qui s’élabore au dehors de ces discours.

[À discuter :] Dans cette optique, nous pour¬sui¬vons deux objectifs (sous-jacents), liés à l’idée de « valeur » du contemporain :

1) Questionner les mécanismes de valorisation qui ont cours au sein des diverses instances institutionnelles en identifiant les balises, les caractéristiques, mais aussi certaines apories, points aveugles et frictions du discours critique qui s’attache à définir cette période afin d’apercevoir, entre autres, les biais qu’introduisent les choix théoriques et méthodologiques des diverses critiques.

2) Questionner les enjeux esthétiques et poétiques soulevés par les œuvres narratives contemporaines afin de mettre en relief les mécanismes de valorisation d’une certaine conception « contemporaine » de l’écriture, de la création, de la représentation, de la littérature, etc.

* Ainsi, la « valeur », c’est ce qui permet de comprendre la structuration du champ sous le rapport de l’esthétique : (1) qu’est-ce qui est valorisé, qu’est-ce qui échappe dans le discours critique et en constitue la marge ? (2) Qu’est-ce qui est valorisé, qu’est-ce qui échappe dans la démarche esthétique des auteurs contemporains ? En contrepartie, on se demande : est-ce que ces choix sont validés par l’institution (prix, anthologie, collections, éditions) ?

→ La confrontation sera donc discursive dans la première partie et mobilisera les œuvres dans la seconde partie. Deux précisions sont toutefois à apporter en ce qui a trait à notre façon d’envisager le con¬tem¬porain : la relation France/Québec ; la restriction au champ du narratif.

A. Choix du corpus : le discours sur le contemporain en France et au Québec

Nous choisissons de nous situer au confluent des postures de la France et du Québec sur le contemporain ; nous estimons en effet qu’un regard croisé permettra de mieux observer la construction de cet objet discursif qu’est le contemporain. Dans cette optique, nous allons évaluer, dans un premier temps, tant les discours critiques sur le contemporain qui sont développés en France et au Québec que, dans un deuxième temps, les œuvres issues de ces deux littératures.

Nous justifions la pertinence de ce regard croisé sur la base, bien sûr, de la langue commune, mais surtout sur celle d’une communauté de pensée, du point de vue des discours, des idéologies qui se développent tantôt en parallèle, tantôt en dialogue.

→ Cette dimension sera par ailleurs à interroger : la modernité au Québec s’est-elle vrai¬ment cons¬truite par rapport à la France ? Et qu’en est-il de l’américanité du Québec ? Se si¬tue¬rait-elle davantage dans les conceptions de l’écriture, dans les perceptions, dans les types de représentation que dans les œuvres elles-mêmes ?

Nous proposons ainsi que, par la circulation universitaire, par le recours aux mêmes ouvrages de référence, par le partage de certaines idéologies (d’une part, la fin des avant-gardes, la postmodernité ou modernité en réinvention ; d’autre part, la postmodernité littéraire, le structuralisme plus ou moins triomphant, le rejet des avant-gardes ou leur dérive), une certaine perméabilité des discours critiques entre la France et le Québec est perceptible, circulation qui, traditionnel¬le¬ment, allait de la France vers le Québec, mais qui, de plus en plus, se fait dans les deux sens.

D’où l’intérêt de faire dialoguer la critique et les œuvres de ces deux territoires, sur la base de l’interrogation suivante : la notion de contemporain désigne-t-elle en France et au Québec un même phénomène ? La notion recoupe-t-elle la même réalité en France et ici ? Ces acceptions « nationales » du contemporain se contaminent-elles, s’influencent-elles ?

Il ne s’agit pas ici d’une démarche strictement comparatiste, mais bien d’un regard global sur deux littératures qui présentent des phénomènes similaires mais qui, sans doute, se déclinent différemment. Il s’agira aussi, par ailleurs, de repérer les conta¬mi¬¬nations dans les œuvres, mal¬gré la diversité des réactions vis-à-vis des mêmes thèmes de réflexions (ex : les « retours à »).

Dans le même ordre d’idées, il s’agit également d’aller chercher des points de vue plus originaux, qui permettent de « traverser » les deux territoires, d’offrir de nouvelles perspectives. Ainsi, si on remarque de chaque côté une certaine homogénéité des discours critiques (et que l’on pourrait questionner d’ailleurs), il y a certainement beaucoup à apprendre d’une lecture conjointe de ces deux discours, tout comme d’une étude comparée d’œuvres françaises et québécoises réunies selon une problématique commune pour ensuite en saisir les singularités.

B. Notre angle d’approche du contemporain : le narratif

Outre la restriction à deux littératures seulement, nous nous proposons de nous restreindre aux seules œuvres narratives. Parmi les lignes de force du contemporain (aux côtés du lyrisme, du réel/fiction/virtuel, du sujet), nous élisons le narratif comme zone d’interaction privilégiée entre pratiques et discours. Dans cette optique, nous envisageons le narratif comme :

- une zone d’interaction à examiner, d’abord et avant tout, dans ses traces discursives : quels discours critiques sur ces pratiques ? (partie I) - une zone d’interaction à examiner dans ses manifestations littéraires : quelles pratiques, quelles oeuvres modelées par la rencontre de la narrativité et du contemporain ? (partie II)

* Nous posons ainsi comme hypothèse que le contexte contemporain favorise net¬te¬ment la mise en contact (et la contamination) des pratiques narratives et des discours théo¬riques en France et au Québec, mais qu’il ne laisse pas moins jaillir des sensibilités et des intérêts singuliers dont témoignent les oeuvres et les discours dans leurs traits et leurs obsessions.

** Qu’est-ce qui jaillira de l’étude de cette zone d’interaction, tant sur le versant critique que sur celui des pratiques ? → Il s’agira ici de faire des observations liées à cette zone d'interaction, de faire de cette zone le lieu d'hypothèses spécifiques (ou de points à développer en sous-texte pour les faire valoir en conclusion)

Présentation des deux parties de l’ouvrage :

Partie I : Radiographie des paradigmes des discours sur le narratif contemporain

Dans l’ensemble de cette partie, il s’agira de relire les principaux consensus du discours critique sur la production contemporaine, sous l’éclairage de la situation historique, par exemple, ou des réflexions poétiques et esthétiques. Il ne s’agit pas simplement de déblayer le terrain, mais de faire un retour sur les grands thèmes de la critique, sans exclure qu’on reprenne plus tard nous aussi les thèmes en question. En somme, il s’agira d’identifier ce qui « ressasse » dans le dis¬cours afin d’en prendre la mesure, de comprendre, de questionner la valeur de ces discours, de voir si on parle des mêmes choses quand on utilise les même mots, etc. ; mais aussi ce qui « échappe » au discours critique (ex : narrativité des femmes, écriture migrante, fictionalisation de la vie, le rapport au politique, le déclassement de l’écrivain, etc). C’est par le biais d’une discussion sur les grands « poncifs » des discussions critiques françaises et québécoises (pour les mesurer l’une à l’autre) que l’on va entrer, à notre tour, dans la discussion du/sur le contem¬porain.

Dans cette perspective, nous souhaitons identifier les « thèmes d’obsession » et montrer comment le discours critique s’engouffre dans ces thèmes. Nous mettons ainsi côte à côte divers phénomènes, mais pouvons par le fait même mettre de l’avant les forces qui mo¬bi¬lisent le discours critique. L’hypothèse, ici, est qu’il y aurait deux « versants » véhiculés par le discours critique : d’un côté, un versant négatif (deuil, crise, mort, etc.) et, de l’autre, un versant plus positif (mémoire, retour du sujet, transmission, etc.). Il s’agit donc (dans la première partie, mais aussi, de façon globale, dans l’ensemble de l’ouvrage) de déplacer les enjeux habituel¬lement repérés, de reconsidérer, le cas échéant, les mouvements de crise comme les mouvements dynamiques. [On pourra revenir sur ces questions et hypothèses en conclusion]

La première partie sera en somme plus une étude des mouvements de transformation (dyna¬mique de changement) que de leurs résultantes. Le postulat sera que le discours met en place des vecteurs de changement autour de certains pôles ; nous nous concentrerons pour notre part sur le narratif contemporain, en disant « voilà ce que le narratif contemporain a fait à l’idée de littérature ».

Objectif(s) :

Simultanément : - faire émerger les caractéristiques par lesquelles le discours critique pense le narratif con¬temporain ; - mettre en perspective les caractéristiques du narratif contemporain qui dominent dans les discours critiques sur le contemporain.

Ce qui revient, notamment, à mettre en relief : - les manifestations [critiques ?] côté France, côté Québec. - les zones de recoupement et les zones de singularités (points aveugles, apories, frictions) - les éléments caractérisés positivement, les éléments caractérisés négativement - les concepts que l’on retrouve dans les deux discours, mais qui ne caractérisent pas, de part et d’autre, les mêmes phénomènes ; et, inversement, les concepts différents qui caractérisent un même phénomène - les éléments oubliés ou négligés - les œuvres et les auteurs d’obsession

→ Et à remettre en question l’idée d’homogénéité et de représentativité du corpus privilégiée par les critiques (fixation sur certains auteurs, oubli de certains autres) en ayant recours à une ap¬proche qui soit plus englobante ; nous proposons ainsi des concepts transversaux permettant de relire les caractéristiques du contemporain à un niveau de généralité plus élevé.

Partie II : Raconter aujourd’hui : poétiques et esthétiques

Les idées défendues dans la deuxième partie sont en conjonction avec les éléments présentés dans la première. Plus spécifiquement, la deuxième partie pourrait être écrite à partir de thèmes qui permettent de proposer notre propre analyse du contemporain. En reprenant des termes poétiques et esthétiques qui permettent de mettre les œuvres en perspective, il s’agira, cette fois, de faire dialoguer des œuvres québécoises et des œuvres françaises, mais aussi de détacher les spécificités du narratif contemporain. Ce qui est recherché, c’est 1- une certaine originalité des points de vue qui puisse mettre en relief, comme dans la première partie, les points de saisie et de diffraction, tout comme les singularités entre les deux corpus. 2- une mise en relief des grands courants, thèmes, motifs (etc.) qui traversent la littérature narrative contemporaine française et québécoise.

III- LE « DÉBUT » ET LA « FIN » DU CONTEMPORAIN (notre champ d’investigation)

Le début du contemporain au Québec

Le début du contemporain en France

IV- MISE EN CONTEXTE INSTITUTIONNELLE ET SOCIO-ÉDITORIALE

Socio-éditorial (Québec)

Socio-éditorial (France)

Question de la valeur (pour la conclusion de l'ouvrage)

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