Robert Dion

Ce chapitre vise donc, comme tous ceux de la première partie de l’ouvrage, à dégager le discours critique — français et québécois — qui tend à s’articuler autour des notions de « fi¬lia¬tion » et d’« héritage », et qui tend par ailleurs à articuler ces deux notions. Ultime¬ment, il devrait permettre de cerner la place — en apparence majeure — qu’elles occupent dans les débats sur le contemporain.

Les titres et les intertitres donnés ici le sont à titre indicatif. Ils servent à décrire le contenu envisagé. Il va de soi que chaque aspect, même si ce n’est pas toujours mentionné, sera traité en fonction du point de vue français et du point de vue québécois.

— Récit de filiation, thème de l’héritage : un corpus ou un ordre de réflexion?

— Un topos critique, une préoccupation partagée? (Viart, Demanze en France ; Lapointe, Caumartin et Bi¬ron au Québec ; les romanistes allemands (Arendt et al., Jongy et Keilhauer))

— La posture critique de ces textes

— La filiation, l’héritage et les genres où les critiques les retrouvent : récit auto¬bio¬gra¬phique, autofiction, récit biogra¬phique, roman, fiction critique, essai-fic¬tion

— La filiation, l’héritage et l’idée de contemporain (périodisations, définitions)

— La question de la mémoire du sujet (à l’ère de son retour), de sa transmission problématique

— Le silence des pères/des parents : le legs impossible/la dette des fils

— Les bouleversements sociaux et épistémiques : la fin des grands récits, le repli sur le privé, sur la communauté immédiate ➝ le règne du fragmentaire, de l’incertain, du parcellaire, de l’hypothétique (Viart)

— Surmonter la rupture sociale, surmonter la tradition de la rupture (ou pas?)

— Écriture du soupçon, écriture de la nostalgie (et leur incidence, entre autres, sur le rapport entre narration et essai)

— La plongée dans le passé avéré et le rôle de la fiction

— Parler de l’autre pour parler de soi

— Et la littérature des femmes, des immigrants?: histoires des marges et marges de l’histoire

— Ou : comment le privé redécouvert se raccorde-t-il à l’histoire?

— Déhistoricisation, réhistoricisation (des récits, des formes)

— La rupture historique (les guerres mondiales, la Shoah, la modernisation) et l’enrayage de la transmission (et au Québec?)

— Le passé et l’origine insaisissables : d’où l’enquête, le recours à l’archive, les récits partiels, la fictionnalisation?

— Les méthodes de l’histoire : une inspiration?

— Histoire ou témoignage?

— Le passé ressaisi par le présent : un dialogue critique, une re-lecture

— Le biographique au lieu de l’historique

— Généalogies littéraires : un remède à la dislocation des familles

— Mémoire de la littérature : raccorder ce que la modernité a brisé?

— Faire du neuf avec du vieux : les « retours à » la littérature du passé

— La tradition et son absence : la liminarité, la figure de l’autodidacte, l’écriture de la pauvreté

— Au Québec : tradition française ou tradition autochtone? maîtres anciens ou modèles récents (la gaucherie est volontaire!)?