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fq-equipe:hemon_par_walter

FICHE DE LECTURE

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : Anne Walter Titre : Le petit livre avalé Lieu : Paris Édition : Actes Sud Collection : Année : 1992 Pages : 113p. Cote : UQAM : PQ2683A44P47.1992 Désignation générique : roman

Bibliographie de l’auteur : les Relations d’incertitudes (1987), Troisième dimanche du temps ordinaire (1988), Monsieur R. (1989), la Nuit coutumière (1990), Rumeurs du soir (1990), le Cœur continu (1991).

Biographé : Louis Hémon

Quatrième de couverture : « Le point de vue des éditeurs » : Voici revenue la « grande Anne Walter des Relations d’incertitudes ». La narratrice vient enquêter au Canada, suivie d’ombres et de souvenirs. La force tragique du roman viendrait de l’intertexte de l’Apocalypse et de l’art de la violence et des silences que maîtrise Walter. Enfin, l’éditeur qualifie le roman de « superbe livre de femme ».

Préface : aucune

Rabats : aucun

Autres (note, épigraphe, photographie, etc.) : Épigraphe : « Je pris le petit livre de la main de l’Ange et l’avalai; dans ma bouche il avait la douceur du miel, mais quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume. » Apocalypse (10)

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES) :

Auteur/narrateur : Jamais nommée, on ne peut dire que la narratrice soit l’écrivain Anne Walter.

Narrateur/personnage : La narratrice est homodiégétique : elle fait partie de l’histoire, qu’elle raconte au « je ».

Biographe/biographé : Ce qui lie la narratrice – et certes la biographe – à Louis Hémon, ce semble être avant tout la souffrance. Elle vient de tenter de se suicider, comme Eliza (ou Ella) et Hémon se sont retrouvés sous les roues d’un tram et d’un train (la narratrice se demande s’il ne s’agit pas d’un suicide accidentel). La biographe pénètre dans la vie de Louis Hémon pour enquêter sur sa propre souffrance. En un mot, le rapport est très intime, d’où cette question : « Est-ce pour moi qu’il nota, L. H. : “Dans la vie tout arrive au hasard, de travers, et l’on n’y peut rien”? » (p.21)

Autres relations : Biographé/personnage : l’authentique Louis Hémon n’apparaît dans le roman que par les citations tirées de son carnet, mais sont double, contemporain de la narratrice, le remplace. Il s’agit du personnage de Lewis, qui vient à se confondre à Hémon. En fait, il est son fantôme : « Lewis au profil aigu, Lewis, fantôme errant de L. H. » (p.80) (Cf. Prieur, Proust fantôme) Il meurt d’ailleurs comme l’écrivain, sous un train.

L’ORGANISATION TEXTUELLE

Synopsis : La narratrice vient au Canada pour enquêter sur Louis Hémon : « Tourisme, ai-je dit. Enquête plutôt, sur un écrivain disparu et ses derniers mois. » (p.12) Elle réfléchit sur la vie (la sienne et celle de Louis Hémon), sur la souffrance, sur l’amour, sur l’exil, sur le désespoir. On apprend qu’elle s’est coupé les veines des poignets peu de temps avant. Son ami Ginette l’installe dans un appartement où se trouvent les traces d’un autre locataire. Celui-ci la sauve un beau jour d’un « suicide accidentel » par un autobus. Il s’appelle Lewis et sur sa sacoche se lisent les initiales L. H. En fait, c’est le fantôme de Louis Hémon. Avec lui, la narratrice revit des bribes de la vie de l’auteur de Maria Chapdelaine. Il l’abuse presque sexuellement, mais elle reste attirée, ou intriguée par lui. Un jour, elle décide de partir à Ottawa. Lewis la suit et la rejoint dans le train. Au retour, il se jette sous les roues du train.

Ancrage référentiel : J’ignore si les citations du carnet de Louis Hémon sont authentiques. La ville de Montréal est décrite avec exactitude.

Indices de fiction : Hémon est comme réincarné en Lewis. Celui-ci possède les lettres, la maîtresse abusée (Winnie), le passé (c’est un anglais) et la mort de celui-là. Le roman entretient d’ailleurs un flou autour de la consécution des événements et leur réalité, car la narratrice, lorsqu’elle ne rêvasse pas, rêve carrément. C’est une véritable fiction dans laquelle on se retrouve difficilement.

Rapports vie-œuvre : Nulle part il n’est question d’une œuvre en particulier de Louis Hémon.

Thématisation de l’écriture et de la lecture : La narratrice évoque l’ambition d’Hémon, qui voulait aller en Amérique, devenir un grand écrivain, célèbre, et revenir en Angleterre pour impressionner sa famille.

Thématisation de la biographie : Le seul endroit où il est implicitement question de la biographie, c’est au début, quand la narratrice dit être venue au Canada pour « enquêter » sur l’écrivain (p. 12).

Topoï : Les derniers jours, le suicide (accidentel), le hasard, l’amour, l’absence, le départ, l’exil, l’ambition, la souffrance, l’abus, l’égarement, l’enquête, la quête, le carnet.

Hybridation : Il s’agit d’un hybride composé de la biographie et du roman, celui-ci l’emportant sur celle-là.

Différenciation :

Transposition : Il y a une intéressante transposition « temporelle » du vécu : Walter transpose la vie d’Hémon dans une nouvelle temporalité, celle de l’intrigue, et dans un personnage contemporain à la narratrice, Lewis. Du coup, l’auteur transpose le vécu d’Hémon dans l’univers du roman.

Autres remarques :

LA LECTURE

Pacte de lecture :

Attitude de lecture : L’écriture de Walter est fragmentée, ambiguë et interstitielle, ce qui rend la lecture et la compréhension du roman assez difficile. Cela dit, c’est très bien écrit; mais cela invite à une seconde lecture.

Lecteur/lectrice : Mahigan Lepage

fq-equipe/hemon_par_walter.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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