fq-equipe:fortier_dominique_2008_du_bon_usage_des_etoiles
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fq-equipe:fortier_dominique_2008_du_bon_usage_des_etoiles [2014/08/15 13:50] – [III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE] manon | fq-equipe:fortier_dominique_2008_du_bon_usage_des_etoiles [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 | ||
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==== IV- POROSITÉ ==== | ==== IV- POROSITÉ ==== | ||
+ | === Phénomènes de porosité observés | ||
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+ | Porosités générique et discursive évidentes, diffraction textuelle; porosité du populaire et du savant (par la reproduction de documents de l’époque); | ||
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+ | === Description des phénomènes observés : === | ||
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+ | **Porosité des genres =** récit d’aventures (mais avec fin tragique) et drame de mœurs sentimental (avec fin « ratée », échec du romantisme) | ||
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+ | **Porosité des formes discursives =** revendication des modèles du XIXe siècle (notamment dans l’écriture, | ||
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+ | **Voyage immobile/ | ||
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+ | (Josée Marcotte, « L’imagination en matière de navigation », Salon Double, http:// | ||
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+ | ==== ANNEXE - Littérature et introspection = ==== | ||
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+ | Une nouvelle formulation sur la quatrième de couverture de l’édition « Coda » me frappe particulièrement : « Tout à la fois histoire d’amour, récit d’exploration et tableau de mœurs victoriennes, | ||
+ | * • « Les plus curieux ne connaissent l’Arctique, | ||
+ | * • « La plupart nourrissent, | ||
+ | * • Journal de Franklin commenté par le narrateur : « Satisfait, sir John relut ce qu’il venait d’écrire sans trop se soucier de l’orthographe ou de la grammaire, qui l’avaient toujours passablement ennuyé, mais en y allant de sa plus belle calligraphie. Cela lui semblait une entrée en matière tout à fait convenable, qui se comparait avantageusement à celles des récits de Parry, de Ross et de tous les autres explorateurs qui avaient – malheureusement – échoué là où il entendait bien réussir. Il regrettait certes un peu d’avoir si longtemps attendu avant de prendre la plume, mais il avait été par trop occupé, et puis, leur spectaculaire départ excepté, rien ne s’était encore produit qui méritât qu’on le consignât. Il avait longuement discuté avec sa femme de la teneur de ce journal de bord qui deviendrait vraisemblablement un document précieux pour les géographes, | ||
+ | * • « Fidèle à son habitude, lady Jane traînait partout avec elle un carnet où elle notait méthodiquement les conditions atmosphériques, | ||
+ | * • « […] qui lui permettait d’emprunter le trajet jadis parcouru par Alexander von Humboldt, lequel était un explorateur comme les aimait lady Jane : noble, lettré, prolixe, il livrait ses observations et ses hypothèses dans des récits d’une clarté absolue, mais d’une plume toujours vive et alerte. » (70) | ||
+ | * • Pour se désennuyer, | ||
+ | * • « Le voyage dans la lune », pièce montée par les matelots au cours d’un hiver et qui est reproduite (87-93), est « adapté d’un vieil ouvrage français déniché dans la bibliothèque de l’Erebus, et qui, dit-on, a fait rire les hommes aux larmes. » (86) | ||
+ | * • Lady Jane : « Ses premières rencontres avec le célèbre explorateur lui avaient laissé une impression si peu marquante qu’elle avait ressenti le besoin, peu avant son mariage, de consulter le journal qu’elle tenait à l’époque pour y biffer quelques commentaires par trop désinvoltes sur celui qui était destiné à devenir son époux et pour insérer, ailleurs, deux ou trois remarques volontairement floues qui pouvaient laisser croire qu’elle avait, dès le début, pressenti quel être extraordinaire il était et la place non moins extraordinaire qu’il allait occuper dans sa vie. À la vérité, elle avait été déçue par le héros de l’Arctique qui, revenu depuis quelques mois de son périple catastrophique au cours duquel quatre des hommes qui composaient son expédition avaient perdu la vie de façon assez obscure, venait à peine d’en publier un récit plutôt complaisant quand elle fit sa connaissance. » (104-105) | ||
+ | * • « Chose certaine, il [Franklin] ne ressemblait en rien aux héros fiévreux qui peuplaient les romans dont se délectait Jane ni aux personnages éthérés que mettaient en scène les poèmes d’Eleanor. Celle-ci avait publié à l’âge de seize ans un formidable conte de 60 000 vers intitulé Les Voiles, lequel avait valu à la jeune prodige une reconnaissance instantanée et une élection au prestigieux Institut de France. Eleanor avait offert un exemplaire de son œuvre à Jane Griffin au début de leur amitié. Il s’agissait d’un objet curieux, une ode enflammée à la fois savante et baroque où l’exaltation romantique le disputait à la ferveur scientifique. C’est ce poème qui avait poussé Jane à rechercher l’amitié de la jeune femme qui, si elle lui était inférieure par la condition et les relations, se révélait du moins son égale sur le plan intellectuel. » (105-106) [Peut-on imaginer des échos intertextuels entre cette œuvre et celle de Fortier? Des clés de lecture dans sa description de Les Voiles?] | ||
+ | * • Crozier, | ||
+ | * • « Nous laisserons derrière nous une grève jonchée de détritus, seules traces de notre passage au milieu d’un désert immaculé, que viendra recouvrir la neige de l’automne. » (159) --- futilité de l’entreprise… d’expédition et de l’écriture, | ||
+ | * • « Franklin soupira. Décidemment, | ||
+ | * • « Sophia était persuadée que lady Jane aurait fait elle-même un explorateur d’exception. Il n’était besoin pour s’en convaincre que de lire les journaux qu’elle tenait en voyage et dans lesquels elle consignait méthodiquement les distances parcourues, les accidents géographiques observés, les températures relevées, en plus de fournir des descriptions à la fois précises et inspirées des lieux visités et des populations rencontrées. Sophia avait même jadis entrepris de réunir les journaux rédigés par sa tante lors de ses périples en Égypte et en Tasmanie dans le but de les retranscrire pour les confier à un éditeur. Lady Jane avait protesté mollement, avant d’offrir à sa nièce de consulter aussi les missives qu’elle avait écrites lors de ces mêmes voyages et dont, prévoyante, | ||
+ | * • Adam et sa description poétique d’une plante : p. 219. | ||
+ | * • « Quand elle n’était pas occupée à peindre ses cartes qui étaient comme autant de labyrinthes multicolores, | ||
+ | * • Le chapitre au Crozier se réfugie dans la bibliothèque pour réfléchir à une solution (277-280) | ||
+ | * • Partition de musique « Das Wohltemperierte Klavier. Praeludium I » de Bach (300) – Sophia comprend la musique – et on y sent un écho de sa relation avec Crozier (et donc du roman) : « Tandis que se développaient les premières mesures, Sophia, fascinée, saisit obscurément que les deux lignes mélodiques qui en formaient le contrepoint ne se répondaient pas, mais, semblables et distinctes, s’ignoraient mutuellement, | ||
+ | * • « J’ai demandé à tous les hommes qui avaient rédigé des journaux, des lettres et des mémoires de me les apporter pour que nous les laissions, bien en vue, dans la cabine de sir John, qui me semble l’endroit où les secours sont le plus susceptibles de venir les chercher. Certains ont refusé farouchement et choisi de confier leurs écrits au feu du poêle de la cuisine. Qu’ont-ils pu noter de si terrible qu’ils préfèrent détruire de la sorte toute trace de leur passage, je l’ignore. Je les ai laissés faire. Qu’importe. / Il y avait cependant quelque chose d’infiniment triste à les voir faire la queue devant l’immense ogre de fonte, serrant dans leurs bras maigres un paquet de feuilles, des calepins, un cahier tendu de cuir qui produisaient un éclair de brève clarté avant de s’envoler en fumée. Pour être volontaire, cet autodafé n’en est pas moins détestable. / À ceux qui ont accepté de me confier leurs écrits, j’ai fait la promesse de ne point les lire, et j’ai respecté mon serment. Je me suis contenté de déposer sur le bureau et la couchette de sir John, inutilisés depuis sa mort, ces cahiers et ces liasses de feuillets […]. » (317) / « Quant à moi, je ne peux me résoudre à abandonner ni au froid des navires désertés ni au feu ce cahier qui est mon confident depuis notre départ et que me semble parfois être la seule raison qui explique que je n’aie point encore perdu la raison. Je l’emporterai avec moi, sous ma chemise, avec le daguerréotype de Sophia. » (318-319) | ||
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+ | Auteures de la fiche : Manon Auger et Josée Marcotte | ||
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