BUSSON, Bertrand, Le phyto-analyse, Montréal, Marchand de feuilles, 2012
Pertinence pour le projet de recherche : Haute (enquête)
Mention générique : «Thriller botanique»
Remarque générale : Ce roman joue énormément sur les codes du récit d’enquête policière. On se sent presque dans un roman de Echenoz tant les ressort de ce type de récit sont exacerbés!
Mon résumé Germain Tzaricot, le héros, est un expert de la communication chez les végétaux et auteur du Guide et glossaire de la phyto-analyse. Un jour, tout se met à pourrir autour de lui : ses plantes d'intérieur, les plantes qui poussent dans les rues, etc. Il part donc à la recherche de l'origine de ce pourrissement massif. Une drogue verte et gluante (nommée Nucléaire) qui est distribuée par des malfrats, avec l’aval de policiers véreux. En parallèle, le héros tâche de comprendre pourquoi il a un chou-fleur (pourrissant) à la place du cœur. Véritable bombe à retardement, il doit trouver l’antidote à cet auto-pourrissement (ça pourrit partout, dans ce roman!) avant de mourir lui-même. Son enquête, empêchée de toutes parts (on lui vole son matériel, son microscope, on le bat…) le mène dans une usine à cornichons, d’où il doit libérer sa copine Rachel, kidnappée pendant son sommeil. Une véritable scène digne d’un mauvais film hollywoodien s’y dessine, alors qu’accompagné d’une armée d’alcooliques (c’est tout ce qu’il a pu trouver), il tente d’entrer dans l’usine protégée par une armada de junkies aux airs de zombies. Après avoir emprisonné les policiers véreux, il apprendra que l’antidote au pourrissement se trouve au Brésil, dans les mains du vilain Gorzi Gloukov. Le tout se terminera sur une curieuse base scientifique en Antarctique avec une scène surréelle où le narrateur erre dans un jardin céleste et luxuriant avant de sauver in extremis la planète de ce pourrissement général.
Citations : Beaucoup d’extraits permettent de voir se dégager de ce roman une prégnance du motif de la réalité «codée» :
-Gloukov lui montre que les plantes parlent par hiéroglyphes microscopiques. (p.74)
Code présent dans les plantes (aperçu au microscope) : « 1010011 1001111 La liste était longue, mais j’avais enfin de quoi me mettre sous la dent. J’ignorais encore ce que signifiait ce charabia, mais j’avais l’intention de le découvrir le plus rapidement possible.» (p.228)
Tzaricot se fait voler cela au musée d’Histoire, alors qu’une immense statue du sphinx perd la tête et tombe sur lui. (p.101)
Le père de Tzaricot, un éminent botaniste, tenait de son vivant des raisonnements bizarres « Il tissait des liens par ramification, de sorte qu’une fois rendu à la solution, il n’avait plus aucune idée du tronc du problème initial. » (p.66)
L’ENQUÊTE LIÉE À UNE CRISE DU SENS
«Ce fut une véritable épiphanie, toute cette pourriture; une révélation quant à l’espace occupé dans nos connaissances par l’incertitude. J’en restai sous le choc. Par la mort de mes plantes, c’était ma vie entière qui perdait son sens. » (p.17)
«Perdre mes plantes, c’était aussi perdre l’ancrage qui retenait les souvenirs que j’avais de mon père, toutes ses croyances en une métaphysique végétale.» (p. 19) «La mort de mes plantes, c’était la fin de mon identité.» (p. 24)
«Ce fut le pourrissement qui me propulsa, malgré ma flemmardise légendaire, dans le compost de cette enquête baroque.» (p.13)
«Quelles sont les sources possibles d’une décomposition végétale de masse?» (p. 37)