Les deux révisions précédentesRévision précédenteProchaine révision | Révision précédente |
diffraction:specificites_-_quebec [2011/01/19 14:12] – viviane | diffraction:specificites_-_quebec [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
---|
- **L'émergence du postmoderne québécois** | - **L'émergence du postmoderne québécois** |
| |
Si Paterson (//[[Moments postmodernes dans le roman québécois]]//) situe le début de la période postmoderne québécoise en 1960, de concert avec l'avènement de la Révolution tranquille, elle précise toutefois que l'étiquette et la notion n'ont émergé dans la critique qu'en 1979, avec Lyotard, alors qu'elles connaissaient déjà une grande fortune aux États-Unis et dans le Canada anglais. Elle explique cette émergence tardive par le fait qu'« il est pour tout dire difficile de parler de postmoderne en l'absence d'une tradition dite //moderne// au Québec » (2) ''[comment, dès lors, peut-on encore raisonnablement parler de postmoderne??]''. « Moderne » et « modernité » sont des mots élastiques au Québec, qui ne désignent pas une période littéraire bien délimitée - tout au plus « une partie du XXe siècle » ou « des pratiques avant-gardistes » (3 - cf. Yvan Lamonde et Esther Trépanier, //L'avènement de la modernité culturelle au Québec//). D'ailleurs, avant l'émergence du concept de postmoderne, la critique parlait plus volontiers, au Québec et en France, de « Nouveau Roman » ''[au Québec??]'', de « nouvelle écriture » ''[au Québec??]'', d'« écriture de l'avant-garde », de « scriptible » ''[au Québec?? - cette terminologie m'apparaît, dans l'ensemble, davantage française que québécoise...]'' (11). | Si Paterson (//[[Moments postmodernes dans le roman québécois]]//) situe le début de la période postmoderne québécoise en 1960, de concert avec l'avènement de la Révolution tranquille, elle précise toutefois que l'étiquette et la notion n'ont émergé dans la critique qu'en 1979, avec Lyotard, alors qu'elles connaissaient déjà une grande fortune aux États-Unis et dans le Canada anglais. Elle explique cette émergence tardive par le fait qu'« il est pour tout dire difficile de parler de postmoderne en l'absence d'une tradition dite //moderne// au Québec » (2) ''[comment, dès lors, peut-on encore raisonnablement parler de postmoderne??]''. « Moderne » et « modernité » sont des mots élastiques au Québec, qui ne désignent pas une période littéraire bien délimitée - tout au plus « une partie du XXe siècle » ou « des pratiques avant-gardistes » (3 - cf. Yvan Lamonde et Esther Trépanier, //L'avènement de la modernité culturelle au Québec//). D'ailleurs, avant l'émergence du concept de postmoderne, la critique parlait plus volontiers, au Québec et en France, de « Nouveau Roman », de « nouvelle écriture », d'« écriture de l'avant-garde », de « scriptible » ''[cette terminologie m'apparaît, dans l'ensemble, davantage française que québécoise ou, à tout le moins, calquée sur la terminologie française si la critique québécoise la reprend à son compte...]'' (11). |
| |
On doit donc à Lyotard et à l'importance du concept dans les arts visuels et l'architecture l'émergence récente du terme postmoderne dans la critique québécoise - et même française ''[est-ce à dire que l'influence serait cette fois québécoise, chose encore rare sinon peu documentée à la fin des années 1970 - début 1980, à ma connaissance?]'' | On doit donc à Lyotard et à l'importance du concept dans les arts visuels et l'architecture l'émergence récente du terme postmoderne dans la critique québécoise - et même française ''[est-ce à dire que l'influence serait cette fois québécoise, chose encore rare sinon peu documentée à la fin des années 1970 - début 1980, à ma connaissance?]'' |
« Traditionnellement la littérature francophone au Québec tournait autour du modèle français. Mais avec l'évolution de l'institution littéraire au Québec et l'intégration de valeurs culturelles originales, il devenait évident que le modèle obligé était désormais dépassé » (//[[Frontières et manipulations génériques dans la littérature canadienne francophone]]//, p. 7). | « Traditionnellement la littérature francophone au Québec tournait autour du modèle français. Mais avec l'évolution de l'institution littéraire au Québec et l'intégration de valeurs culturelles originales, il devenait évident que le modèle obligé était désormais dépassé » (//[[Frontières et manipulations génériques dans la littérature canadienne francophone]]//, p. 7). |
| |
''Les auteurs ne sont pas précis sur les balises temporelles de cette évolution de l'institution littéraire mais, dans tous les cas, peut-on y voir une autre forme d'homogénéité, celle de l'influence française qui s'ajouterait, donc, à celle du discours nationaliste, à partir desquelles s'évalueraient aujourd'hui l'hétérogénéité? [intuition mentionnée dans [[1er novembre 2010]] ]''. | ''Les auteurs ne sont pas précis sur les balises temporelles de cette évolution de l'institution littéraire mais, dans tous les cas, peut-on y voir une autre forme d'homogénéité, celle de l'influence française qui s'ajouterait, donc, à celle du discours nationaliste, à partir desquelles s'évalueraient aujourd'hui l'hétérogénéité? [intuition mentionnée dans [[1er novembre 2010]], et qui semble également suggérée par //[[Fictions de l'identitaire au Québec]]//]''. |
| |
| |