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**VIART, Dominique, et Bruno VERCIER, « Introduction », //La littérature française au présent//, 2e édition augmentée, Paris, Bordas, 2008 [2005], p. 7-24.** | ====== CONTEXTE SOCIO-ÉDITORIAL - FRANCE ====== |
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Fiche de lecture sur le wiki-FQ, dont je reproduis ici les informations pertinentes liées à l'idée d'une pluralité ou d'un effacement des frontières. Pour les détails, au besoin, consulter la section Repérage des événements littéraires français sur le wiki-FQ, section institutionnelle.[VA] | ====== VIART, Dominique, et Bruno VERCIER, « Introduction », La littérature française au présent, 2e édition augmentée, Paris, Bordas, 2008 [2005], p. 7-24. ====== |
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| * Fiche de lecture sur le wiki-FQ, dont je reproduis ici les informations pertinentes liées à l'idée d'une pluralité ou d'un effacement des frontières. Pour les détails, au besoin, consulter la section [[http://contemporain.info/wiki2/doku.php/fq-equipe:reperage_des_evenements_litteraires_francais|Repérage des événements littéraires français]] sur le wiki-FQ [VA] |
| * Fiche de lecture liée à la labilité également disponible : //[[La littérature française au présent. Héritage, modernité, mutations]]// [JM]. |
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* Léo Scheer (2000) | * Léo Scheer (2000) |
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À parcourir le tableau des collections et des maisons d'édition qui se trouve sur le wiki-FQ, on remarque par ailleurs, entre autres choses, la multiplication des institutions dédiées au genre policier et ses dérivés (thriller, roman noir, suspense). En fait, non seulement au sein de ces genres les frontières se brouillent - là comme ailleurs -, mais ces frontières semblent également se brouiller à hauteur de littérature, c'est-à-dire que la littérature des marges (paralittérature) soit de moins en moins marginalisée (TONNET-LACROIX, Eliane, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//, p. 302). | À parcourir le tableau des collections et des maisons d'édition qui se trouve sur le wiki-FQ, on remarque par ailleurs, entre autres choses, la multiplication des institutions dédiées au genre policier et ses dérivés (thriller, roman noir, suspense). En fait, non seulement au sein de ces genres les frontières se brouillent - là comme ailleurs -, mais ces frontières semblent également se brouiller à hauteur de littérature, c'est-à-dire que la littérature des marges (paralittérature) est de moins en moins marginalisée (TONNET-LACROIX, Eliane, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//, p. 302). |
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**Prix littéraires :** | **Prix littéraires :** |
**La nouvelle** | **La nouvelle** |
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(info ponctuelle complémentaire tirée de BORGOMANO, Maleine, et Élisabeth RAVOUX RALLO, //La littérature française du XXe siècle. 1. Le roman et la nouvelle//, Paris, Armand Colin (Cursus, série Littérature), 1995, p. 178-181) | (info ponctuelle complémentaire tirée de BORGOMANO, Madeleine, et Élisabeth RAVOUX RALLO, //La littérature française du XXe siècle. 1. Le roman et la nouvelle//, Paris, Armand Colin (Cursus, série Littérature), 1995, p. 178-181) |
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Le renouveau de l'intérêt critique pour la nouvelle à partir des années 1980 se signale, entre autres, par la création de nombreuses revues spécialisées - quoique leur existence soit brève pour la plupart : | Le renouveau de l'intérêt critique pour la nouvelle à partir des années 1980 se signale, entre autres, par la création de nombreuses revues spécialisées - quoique leur existence soit brève pour la plupart : |
Par ailleurs, la nouvelle serait devenue l'un des lieux privilégiés de l'écriture des femmes. Peut-être parce qu'elles préfèrent la vision que propose la nouvelle, plus éclatée et plus intense. | Par ailleurs, la nouvelle serait devenue l'un des lieux privilégiés de l'écriture des femmes. Peut-être parce qu'elles préfèrent la vision que propose la nouvelle, plus éclatée et plus intense. |
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**TONNET-LACROIX, Éliane, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//, Paris, L'Harmattan (Espaces littéraires), 2003.** | |
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| ====== TONNET-LACROIX, Éliane, La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000, Paris, L'Harmattan (Espaces littéraires), 2003. ====== |
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Je retiens ici quelques faits de la scène intellectuelle et littéraire qui accompagnent, exemplifient et/ou résultent d'une époque que l'auteure qualifie de postmoderne (- voir [[Spécificités - France|Spécificités historiques culturelles — France]] pour infos relatives), c'est-à-dire marquée par l'éclectisme, voire par la confusion des idées et des valeurs (donc une certaine forme de pluralité qui se répercute sur le milieu littéraire). [VA] | * Fiche de lecture liée à la labilité : //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//. [VA] |
| * Je retiens ici quelques faits de la scène intellectuelle et littéraire qui accompagnent, exemplifient et/ou résultent d'une époque que l'auteure qualifie de postmoderne (- voir [[Spécificités - France|Spécificités historiques culturelles — France]] pour infos relatives), c'est-à-dire marquée par l'éclectisme, voire par la confusion des idées et des valeurs (donc une certaine forme de pluralité qui se répercute sur le milieu littéraire). [VA] |
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**« Procès ou "tombeau" de l'intellectuel? » (259)** | **« Procès ou "tombeau" de l'intellectuel? » (259)** |
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« Comme on prend acte de la faillite des dogmatismes idéologiques et de leurs conséquences néfastes, on met en accusation les intellectuels eux-mêmes, responsables ou complices des méfaits de l'idéologie » (259). On voit se multiplier les écrits qui dénoncent et remettent en cause les intellectuels qui prétendaient détenir la vérité ; parmi ces écrits, //L'idéologie française//, B-H. Lévy (1981). Ainsi désacralisée, la figure de l'intellectuel tend de plus en plus à apparaître comme une « vedette médiatisée » dont la capacité à communiquer est plus importante que sa faculté à penser. Du reste, plusieurs intellectuels phares disparaissent à l'aube des années 1980: Sartre et Barthes (1980), Lacan (1981), Foucault (1984)... | « Comme on prend acte de la faillite des dogmatismes idéologiques et de leurs conséquences néfastes, on met en accusation les intellectuels eux-mêmes, responsables ou complices des méfaits de l'idéologie » (259). On voit se multiplier les écrits qui dénoncent et remettent en cause les intellectuels qui prétendaient détenir la vérité ; parmi ces écrits, //L'idéologie française//, B-H. Lévy (1981). Ainsi désacralisée, la figure de l'intellectuel tend de plus en plus à apparaître comme une « vedette médiatisée » dont la capacité à communiquer est plus importante que sa faculté à penser. Du reste, plusieurs intellectuels phares disparaissent à l'aube des années 1980: Sartre et Barthes (1980), Lacan (1981), Foucault (1984)... |
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| Mitterand considère également que le tournant des années 1980 est marqué par la disparition de beaucoup de maîtres à penser de la génération précédente : Barthes, Sartre, Lacan, Althusser, Goldmann, Foucault) et, avec eux, de toute une dynamique intellectuelle (//[[La littérature française du XXe siècle]]//, p. 100). Avec comme résultat, on peut le penser, une dispersion des modes ou des mouvements de pensée. |
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**« Reflux du structuralisme : le complexe et l'incertain » (260)** | **« Reflux du structuralisme : le complexe et l'incertain » (260)** |
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Le structuralisme et les sciences humaines connaissent un déclin en raison d'une méfiance nouvelle dans les grands systèmes totalisants. « [E]n se déprenant du scientisme positiviste et du déterminisme, on est devenu plus sensible au complexe, à l'aléatoire, à l'indéterminé » (261). L'évolution de Todorov est à cet égard significative : « Avec //Critique de la critique// (1984), il sort du cadre du strict structuralisme. Revenant sur l'idée de l'autotélisme de la littérature, il reconnaît l'importance des contenus et la portée morale de l'oeuvre littéraire » (261). | Le structuralisme et les sciences humaines connaissent un déclin en raison d'une méfiance nouvelle dans les grands systèmes totalisants. « [E]n se déprenant du scientisme positiviste et du déterminisme, on est devenu plus sensible au complexe, à l'aléatoire, à l'indéterminé » (261). L'évolution de Todorov est à cet égard significative : « Avec //Critique de la critique// (1984), il sort du cadre du strict structuralisme. Revenant sur l'idée de l'autotélisme de la littérature, il reconnaît l'importance des contenus et la portée morale de l'oeuvre littéraire » (261). |
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| Mitterand, de nouveau, abonde dans le même sens. En 2000, « les théoriciens de la déconstruction daubent sur les structuralistes au nom de l'"indécidabilité" du sens [...]. La conscience de l'ambiguïté a remplacé le rêve de la "structure", une et déchiffrable. Les discours et les codes analytiques se refusent de plus en plus à distinguer entre les oeuvres, objets esthétiques, et les textes, objets de communication : les notions de "canon", de valeur, d'unité de genre, de culture, voire de "plaisir du texte" sont en crise, politiquement "incorrectes", et cèdent du terrain devant les "pratiques textuelles" et le multiculturalisme » (//[[La littérature française du XXe siècle]]//, p. 100). |
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Il n'en demeure pas moins - je me permets de citer Viart pour la nuance - que la génération qui s'exprime dans les années 1980 est celle qui a été marquée par le structuralisme et par l'« ère du soupçon », d'où qu'elle « ne saurait faire l'économie complète des avancées critiques et de ce "sens du soupçon" qui, désormais prive la littérature de toute immédiateté confiance et l'installe dans "quelque chose d'encore fragile et mal assuré" » (p. 327-328) (Viart, « Écrire au présent : l'esthétique contemporaine », dans Michèle TOURET et Francine DUGAST-PORTES [dir.], //Le temps des Lettres. Quelles périodisations pour l'histoire de la littérature française du 20e siècle?//, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Interférences), 2001, p. 317-336). | Il n'en demeure pas moins - je me permets de citer Viart pour la nuance - que la génération qui s'exprime dans les années 1980 est celle qui a été marquée par le structuralisme et par l'« ère du soupçon », d'où qu'elle « ne saurait faire l'économie complète des avancées critiques et de ce "sens du soupçon" qui, désormais prive la littérature de toute immédiateté confiance et l'installe dans "quelque chose d'encore fragile et mal assuré" » (p. 327-328) (Viart, « Écrire au présent : l'esthétique contemporaine », dans Michèle TOURET et Francine DUGAST-PORTES [dir.], //Le temps des Lettres. Quelles périodisations pour l'histoire de la littérature française du 20e siècle?//, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Interférences), 2001, p. 317-336). |
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En contreparie, on assiste dans les années 1990 « à une sorte de réveil des petites revues littéraires » (273): //Quai Voltaire, revue littéraire// (1991-1994), //Revue perpendiculaire// (1995), //NRV// (1996), //Ligne de risque// (1997). « Animées souvent d'esprit polémique, elles sont soucieuses de définir le territoire et les contours de la littérature véritable, contre l'invasion du livre-marchandise tout autant que contre les jeux formalistes » (273). | En contreparie, on assiste dans les années 1990 « à une sorte de réveil des petites revues littéraires » (273): //Quai Voltaire, revue littéraire// (1991-1994), //Revue perpendiculaire// (1995), //NRV// (1996), //Ligne de risque// (1997). « Animées souvent d'esprit polémique, elles sont soucieuses de définir le territoire et les contours de la littérature véritable, contre l'invasion du livre-marchandise tout autant que contre les jeux formalistes » (273). |
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| ====== BLANCKEMAN, Bruno « La littérature française au début du XXIe siècle : profils culturels », dans Michèle TOURET, [dir.], Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Histoire de la littérature française), 2008, p. 429-442. ====== |
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| * Fiche de lecture : //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//. [VA] |
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| **Crise esthétique** |
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| Blanckeman pose que les années 1980 sont confrontées à une multitude de crises (voir [[Spécificités - France|Spécificités historiques culturelles — France]]), dont esthétique. La création littéraire se trouve ainsi bloquée par « les impasses des principaux genres littéraires : roman, poésie, théâtre sont comme éprouvés de modernité après avoir expérimenté en un minimum de temps, un siècle, un maximum de manipulations » (429). |
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| **Postmodernité** |
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| Si Blanckeman a recours à la notion de postmodernité, c'est strictement pour décrire la pratique littéraire contemporaine (sans l'étendre à un certain air du temps qui caractériserait toutes les sphères de la période, comme d'autres - voir [[Spécificités - France|Spécificités historiques culturelles — France]]). Ainsi, il explique le succès du terme « postmodernité » par le fait qu'il désigne « un "après" de la modernité qui se pense moins comme une rupture avec elle - ce qui serait une façon d'en reconduire le principe élémentaire - que comme son assimilation dans le cadre d'un rapport syncrétique, et non plus dialectique, à l'histoire des formes et des valeurs littéraires » (432). |
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| **Dilution des cadres externes de légitimation** |
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| À partir des années 1980, la littérature accuse progressivement l'effacement de ses anciens systèmes de légitimation (433-438) : |
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| * Effacement des groupes et des mouvements |
| * Abandon d'une conception téléologique de la littérature |
| * Fin du mythe de l'artiste romantique et de la figure de l'intellectuel engagé |
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| « À cette dilution des cadres externes qui assuraient les positions culturelles de la littérature correspond celle de cadres internes qui en garantissaient les agencements esthétiques » (438) (voir fiche //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//). |