diffraction:1er_novembre_2010

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 Lorsque cette section a été créée à l'été 2010 par Josée (ou avant), je l'ai saisie plus spécifiquement dans une perspective culturelle, c'est-à-dire que j'ai tenté de repérer les informations de type culturel qui, à l'époque contemporaine, étaient susceptibles d'être à l'origine des mouvements de pluralité en littérature. Les fiches rédigées à l'été 2010 témoignent donc de cette acception restreinte. À l'automne 2010, à la lumière des nouvelles indications, j'ai élargi les horizons en considérant plus généralement les événements socio-historiques - tout événement ou, plutôt, tout « air du temps » qui, selon la critique, influencerait ou accompagnerait les initiatives de labilité en littérature contemporaine. On verra donc cette différence dans la collecte d'informations du côté français. Lorsque cette section a été créée à l'été 2010 par Josée (ou avant), je l'ai saisie plus spécifiquement dans une perspective culturelle, c'est-à-dire que j'ai tenté de repérer les informations de type culturel qui, à l'époque contemporaine, étaient susceptibles d'être à l'origine des mouvements de pluralité en littérature. Les fiches rédigées à l'été 2010 témoignent donc de cette acception restreinte. À l'automne 2010, à la lumière des nouvelles indications, j'ai élargi les horizons en considérant plus généralement les événements socio-historiques - tout événement ou, plutôt, tout « air du temps » qui, selon la critique, influencerait ou accompagnerait les initiatives de labilité en littérature contemporaine. On verra donc cette différence dans la collecte d'informations du côté français.
  
-En raison, aussi, de ce flou qui semble entourer cette section, la comparaison entre les spécificités françaises et québécoises apparaît difficile, tant les informations recueillies ne reposent pas sur les mêmes bases. Par exemple, l'indication sur l'inflation des titres publiés figure dans la section des spécificités historiques culturelles du côté québécois, et dans celle du contexte socio-éditorial du côté français. Afin que l'on puisse établir, de part et d'autre, les spécificités des contextes socio-historiques qui auraient marqué la littérature, il faudra, par ailleurs, étoffer la partie québécoise (voire préciser les intentions de façon à réorienter la saisie des informations du contexte, de part et d'autre).+En raison, aussi, de ce flou qui semble entourer cette section, la comparaison entre les spécificités françaises et québécoises apparaît difficile, tant les informations recueillies ne reposent pas sur les mêmes bases. Par exemple, l'indication sur l'inflation des titres publiés figure dans la section des spécificités historiques culturelles du côté québécois, et dans celle du contexte socio-éditorial du côté français (d'où ne rien conclure trop rapidement). Afin que l'on puisse établir, de part et d'autre, les spécificités des contextes socio-historiques qui auraient marqué la littérature, il faudra, par ailleurs, étoffer la partie québécoise (voire préciser les intentions de façon à réorienter la saisie des informations du contexte, de part et d'autre), car il n'est pas dit que celle-ci ne partage pas les mêmes données historiques (ou culturelles) que la France. Difficile de le déterminer pour l'instant. 
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 +Ce que je pourrais toutefois avancer sur le plan historique, c'est l'importance, du côté français, accordée à la chute du mur de Berlin (1989), emblématique d'une période qui n'est plus dominée par des visées binaires, de même qu'au choc pétrolier de 1973, lequel initie la crise qui marque l'époque contemporaine. Du côté québécois, selon mes souvenirs de lecture, l'accent est avant tout mis sur le référendum de 1980. Mais on voit que cet événement est spécifiquement québécois, tandis que les deux autres sont européens, voire mondiaux.
  
 **Contexte socio-éditorial :**  **Contexte socio-éditorial :** 
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   * [[France|Contexte socio-éditorial — France]]   * [[France|Contexte socio-éditorial — France]]
   * [[Québec|Contexte socio-éditorial — Québec]]   * [[Québec|Contexte socio-éditorial — Québec]]
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 +Encore là, une section un peu floue, abordée de façon plus générale du côté français, plus restreinte du côté québécois. Des questions plus précises permettraient d'établir les spécificités de part et d'autre (sur la base des maisons d'édition? des mouvements littéraires? des pratiques?...) ; pour l'heure, on remarque surtout des contextes qui se ressemblent :
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 +  * inflation des titres publiés (du côté québécois, consigné ici : [[Spécificités - Québec|Spécificités historiques culturelles — Québec]])
 +  * disparation des maîtres à penser et/ou des grands auteurs (du côté québécois, consigné ici : [[Spécificités - Québec|Spécificités historiques culturelles — Québec]])
 +  * hausse, puis baisse d'intérêt pour la nouvelle (institutionnellement parlant)
 +  * regain d'intérêt pour romans historiques (pas noté du côté français, mais souvenir de lecture)
 +  * présence accrue de cas d'hybridité générique et d'intertextualité...
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 +Sans doute y aurait-il des nuances à relever ; c'est là où les questions plus précises nous permettraient de nous pencher sur l'un ou l'autre des aspects et d'en identifier les moindres détails.
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 +Je lance deux idées qui me sont venues à la lecture des deux contextes (j'ignore si pertinentes, en elles-mêmes et pour les fins de l'ouvrage) :
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 +  - Du côté français, la période contemporaine est caractérisée par l'éclatement, le reflux des avant-gardes. « Mouvement » porté par une « idéologie unique », forte », celle du progrès et de la structure pour l'essentiel ; d'où que la fin de ces avant-gardes marque la fin d'une certaine homogénéité (certes, le Nouveau Roman n'a pas le monopole de la période, mais il en impose certainement) et laisse la place à l'hétérogénéité - des mouvements, des pratiques, des pensées... Du côté québécois, je ne crois pas me tromper en affirmant que la critique relève une même hétérogénéité dans la littérature contemporaine, hétérogénéité qui met un terme à une certaine homogénéité qui s'articulait autour de la collectivité nationale. L'histoire littéraire étant ainsi différente de part et d'autre, peut-on penser que l'hétérogénéité aujourd'hui remarquée aurait des bases différentes - ou des motivations différentes? Certes, on explique l'hétérogénéité française par la montée de l'individualisme, entre autres, ce qui rejoint ce que dit la critique québécoise à la suite de l'échec du référendum. Mais si l'on reste strictement sur le plan littéraire, il faudrait s'attarder à la relation homogénéité française (avant-garde) - hétérogénéité française ; homogénéité québécoise (identité nationale) - hétérogénéité québécoise. (À moins que cela entre en contradiction avec l'idée que la littérature ne se pense plus, à l'époque contemporaine, en termes téléologiques...)
 +  - Écriture migrante VS littérature francophone : le premier cas s'intègre à la littérature québécoise, en influence, même, le cours ; le second cas demeure en périphérie de la littérature française, les frontières apparaissent étanches, en dépit des volontés (l'Académie qui tente, par exemple, de s'ouvrir aux littératures francophones, mais dans des initiatives qui semblent ponctuelles). Cela s'explique sans doute par la différence de la parole d'origine, l'écrivain migrant s'exprimant à partir de sa terre d'accueil québécoise, le francophone écrivant en périphérie de la France.  
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 +**Discours critique :**
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 +  * [[Discours critique - France]]
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 +À titre exploratoire, j'identifie ici quelques récurrences liées à la labilité dans le discours critique contemporain :
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 +- Dans l'ensemble des ouvrages d'histoire littéraire, il semble qu'on ne puisse aborder la question du pluriel sans passer par la perspective générique. On parlera de « dérives des genres », de « ruines des genres » (Mitterand, //[[La littérature française du XXe siècle]]//), de « confusion des genres » (Tonnet-Lacroix, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//), de « glissements » à l'intérieur du genre (Brunel, //[[Glissements du roman français au XXe siècle]]//)... On pourra parler aussi d'hybridation, de métissage ou de brouillage devant des genres (plus codifiés?) comme l'autofiction ou le récit biographique.
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 +- Parmi les causes qui expliqueraient le pluriel en littérature, le contexte socio-historique, culturel, idéologique tend à figurer au haut de la liste. Certains y font référence en tant que « postmoderne » (Tonnet-Lacroix [//[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//], Gontard [[[« Le postmodernisme en France. Définition, critères, périodisation »]]], Mitterand [//[[La littérature française du XXe siècle]]//]), marquée, par là même, par un déficit d'espoir et d'utopie (succinctement) ; d'autres évitent l'étiquette mais ne décrivent pas moins la situation dans les mêmes termes, autour de la notion de « crise » (Blanckeman, //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//), de « volatil » (Bernard, [[« Le retour du narratif. Le choix de l'esthétisme ludique dans les dernières années du XXe siècle » ]]), de « complexité du monde » (Rabaté, //[[Le roman français depuis 1900]]//). « Époque sceptique à l'égard de la vérité et aimant le complexe et l'indécidable » (Tonnet-Lacroix, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//) ; « À époque indécidable, récits indécidables » (Blanckeman, //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//). De même, Viart, dans //Le temps des lettres// (pas de fiche de lecture car répétitif), parle d'une création qui, sous la pression d'une crise des idéologies et de l'idée d'avenir, en vient à n'énoncer que des « vérités subjectives, sujettes à caution, des réalités partielles ou parcellaires » (328-329).
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 +- Certains signalent que les pratiques contemporaines qui, d'une façon ou d'une, transgressent les frontières, ont comme origine une volonté ludique, une volonté de jeu - peut-être en réaction au dogmatisme de la génération précédente (Brunel, Tonnet-Lacroix, Bernard). En fait, à la lumière du portrait d'époque caractérisé par une forte mélancolie comme on a pu le voir, on peut supposer que cette volonté ludique est balancée par un sentiment mélancolique, par un élan mémoriel. En témoigneraient ces oeuvres qui revisitent les modèles du passé sur un ton plus sérieux (Volodine, Quignard - entre autres selon Blanckeman, qui parle d'amalgame : //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//). 
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 +- Par rapport au repérage des traces du discours des années 1960-1970 dans le discours critique contemporain : il aurait été fastidieux de relever la reprise, aujourd'hui, des termes et/ou les notions utilisés dans le discours des années 1960-1970. Myriam et moi nous sommes donc entendues pour signaler le rapport que la critique établit entre la génération de 1960-1970 et celle d'aujourd'hui. Du côté français, la plupart du temps sinon toujours, le discours sur les années 1960-1970 surimprime moins le discours critique contemporain qu'il agit comme repoussoir, comme base de comparaison pour montrer que les formes et les fonctions de la labilité sont aujourd'hui différentes, moins radicales. Plutôt que de parler de destruction, on parlera plus volontiers de glissement (Brunel, //[[Glissements du roman français au XXe siècle]]//), de détournements et de déguisements (Tonnet-Lacroix
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 +  * [[Discours critique - Québec]]
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 +- à voir
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 +**Varia :**
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 +Au fil des fiches de lecture, on verra quelques propos tirés d'ouvrages qui n'ont pas de fiches de lecture ; ces ouvrages ont été lus mais, parce qu'ils répétaient pour l'essentiel ce que d'autres énonçaient, je n'ai pas cru nécessaire d'en rédiger une fiche de lecture. Tout au plus, donc, ai-je inséré ici et là les passages pertinents.
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diffraction/1er_novembre_2010.1288626790.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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