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1005-h2019:impression3d [2019/03/11 08:51] – [L’impression 3D : à la fine pointe de la technologie] ANBOU782 | 1005-h2019:impression3d [2019/03/11 14:44] (Version actuelle) – [Références] bestp20 |
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==== Les concepteurs oubliés de l’imprimerie 3D ==== | ==== Les concepteurs oubliés de l’imprimerie 3D ==== |
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En 1984, l’Américain Charles W. Hull dépose un brevet sur le procédé de stéréolithographie et passe à l’Histoire comme l’inventeur de l’imprimerie tridimensionnelle. Relevant tout d’abord d’œuvres de science-fiction, cette nouvelle innovation ne crée pas de grands remous dans la sphère publique avant le début des années 2000, son utilisation demeurant limitée et très dispendieuse. L’imprimante 3D, dont le terme apparaît en 1996, entre dans la vie quotidienne en 2005 grâce à l’arrivée des Fablabs. Depuis son invention, plusieurs nouvelles percées ont permis l’évolution de cette technologie, passant de la technique d’impression par dépôt de matière fondue en 1988 au modelage à jets multiples en 1993. L’histoire de l’imprimerie tridimensionnelle est encore jeune et ne s’échelonne que sur trente-cinq ans. Toutefois, trois noms importants semblent déjà se faire oublier au fil des ans. | En 1984, l’Américain Charles W. Hull dépose un brevet sur le procédé de stéréolithographie et passe à l’Histoire comme l’inventeur de l’imprimerie tridimensionnelle. Relevant tout d’abord d’œuvres de science-fiction, cette nouvelle innovation ne crée pas de grands remous dans la sphère publique avant le début des années 2000, son utilisation demeurant limitée et très dispendieuse. L’imprimante 3D, dont le terme apparaît en 1996, entre dans la vie quotidienne en 2005 grâce à l’arrivée des Fablabs. Depuis son invention, plusieurs nouvelles percées ont permis l’évolution de cette technologie, passant de la technique d’impression par dépôt de matière fondue en 1988 au modelage à jets multiples en 1993((PÊCHEUX, François, « IMPRESSION 3D », dans Encyclopædia Universalis, //Universalis.fr//, [en ligne], p.1.)). L’histoire de l’imprimerie tridimensionnelle est encore jeune et ne s’échelonne que sur trente-cinq ans. Toutefois, trois noms importants semblent déjà se faire oublier au fil des ans. |
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L’imprimante 3D, qui permet désormais l’impression d’organes humains, remonte, non pas à Hull, mais plutôt à ses concepteurs originaux, concepteurs qui précèdent l’invention de la stéréolithographie. En effet, en 1983, Alain Le Méhauté et Olivier de Witte réfléchissent sur un moyen de créer des objets fractals* et discutent de l’idée de créer une imprimante qui pourrait imprimer des objets en trois dimensions. Jean-Claude André se joint rapidement à eux pour améliorer leur premier modèle. Les trois Français déposent un brevet le 16 juillet 1984, soit trois semaines avant Charles W. Hull. Plusieurs tests et prototypes sont mis sur pied, mais les résultats ne sont pas concluants. Leurs investisseurs, cherchant un moyen d’économiser sur leur portefeuille, laissent rapidement tomber le projet en prétendant que les perspectives commerciales sont trop limitées. Le brevet est abandonné, laissant alors à Hull la voie libre pour passer à l’Histoire. | L’imprimante 3D, qui permet désormais l’impression d’organes humains, remonte, non pas à Hull, mais plutôt à ses concepteurs originaux, concepteurs qui précèdent l’invention de la stéréolithographie. En effet, en 1983, Alain Le Méhauté et Olivier de Witte réfléchissent sur un moyen de créer des objets fractals* et discutent de l’idée de créer une imprimante qui pourrait imprimer des objets en trois dimensions. Jean-Claude André se joint rapidement à eux pour améliorer leur premier modèle. Les trois Français déposent un brevet le 16 juillet 1984, soit trois semaines avant Charles W. Hull. Plusieurs tests et prototypes sont mis sur pied, mais les résultats ne sont pas concluants. Leurs investisseurs, cherchant un moyen d’économiser sur leur portefeuille, laissent rapidement tomber le projet en prétendant que les perspectives commerciales sont trop limitées. Le brevet est abandonné, laissant alors à Hull la voie libre pour passer à l’Histoire((LE BRAZ, Eric, « On a retrouvé les vrais inventeurs de l’imprimante 3D », dans Groupe Prisma Media, //Capital.fr//, [en ligne].)). |
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* Un objet fractal est un objet dont les propriétés locales sont équivalentes à ses propriétés globales, par exemple un gros cube composé de petits cubes (voir l’explication d’Alain le Méhauté dans Eric Le Braz, « On a retrouvé les vrais inventeurs de l’imprimante 3D »). | * Un objet fractal est un objet dont les propriétés locales sont équivalentes à ses propriétés globales, par exemple un gros cube composé de petits cubes (voir l’explication d’Alain le Méhauté dans Eric Le Braz, « On a retrouvé les vrais inventeurs de l’imprimante 3D »). |
==== L’impression 3D : à la fine pointe de la technologie ==== | ==== L’impression 3D : à la fine pointe de la technologie ==== |
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L’impression 3D est une technologie complexe pouvant fonctionner de plusieurs manières selon le type d’imprimante 3D utilisé. On pourrait résumer le fonctionnement global de cette technologie en affirmant qu’elle repose sur un principe de superposition de couches de matières par le biais d’une imprimante 3D et à partir d’indications précises transmises par un fichier 3D. Ensuite, selon le type d’imprimante choisi, il est possible de classer les procédés qui caractérisent l’impression 3D en trois catégories distinctes: le dépôt de matière, la solidification par la lumière et l’agglomération par le collage((Auteur inconnu, « Impression 3D : Comment ça marche? », //Primente 3D//, http://www.primante3d.com/principe/ [Page consultée le 4 mars 2019].)). Ce qui différencie ces trois catégories, c’est la façon dont les différentes couches de matière seront disposées et traitées, ainsi que les matériaux utilisés. Toutefois, dans tous les procédés, l’utilisateur aura recours à une imprimante 3D, au consommable (la matière, souvent en filament ou en poudre), à un fichier 3D, à un logiciel dit « de slicing » qui assure la transmission des informations à l’imprimante, ainsi qu’à un ordinateur. {{ :1005-h2019:fonctionnement-dune-imprimante-3d.png?400|}} | L’impression 3D est une technologie complexe pouvant fonctionner de plusieurs manières selon le type d’imprimante 3D utilisé. On pourrait résumer le fonctionnement global de cette technologie en affirmant qu’elle repose sur un principe de superposition de couches de matières par le biais d’une imprimante 3D et à partir d’indications précises transmises par un fichier 3D. Ensuite, selon le type d’imprimante choisi, il est possible de classer les procédés qui caractérisent l’impression 3D en trois catégories distinctes: le dépôt de matière, la solidification par la lumière et l’agglomération par le collage((Auteur inconnu, « Impression 3D : Comment ça marche? », //Primente 3D//, http://www.primante3d.com/principe/ [Page consultée le 4 mars 2019].)). Ce qui différencie ces trois catégories, c’est la façon dont les différentes couches de matière seront disposées et traitées, ainsi que les matériaux utilisés. Toutefois, dans tous les procédés, l’utilisateur aura recours à une imprimante 3D, au consommable (la matière, souvent en filament ou en poudre), à un fichier 3D, à un logiciel dit « de slicing » qui assure la transmission des informations à l’imprimante, ainsi qu’à un ordinateur((Auteur inconnu, « Le fonctionnement de l’impression 3D », //3DFreeSculpt//, http://www.3dfreesculpt.fr/l-impression-3d.html [Page consultée le 14 mars 2019].)). {{ :1005-h2019:fonctionnement-dune-imprimante-3d.png?400|}} |
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En ce qui concerne plus particulièrement la technique d’impression par dépôt de matière, qui est la technique la plus utilisée, elle consiste à faire fondre des filaments de matière thermoplastique et à les déposer couche par couche. D’ailleurs, cette technique est aujourd’hui employée de manière graduelle par l’industrie agroalimentaire et la médecine pour imprimer des aliments et des cellules. Pour ce qui est de la technique de solidification par la lumière, il s’agit d’une solidification d’un liquide photosensible à l’aide d’un laser ultraviolet. Les imprimantes 3D qui utilisent cette technique se composent principalement d’un réservoir comprenant un liquide photopolymère, d’une plate-forme perforée placée dans le réservoir, d’un rayonnement ultraviolet ainsi que d’un ordinateur qui dirige la plate-forme et le laser. Puis, pour ce qui est de l’agglomération par collage, cette technique consiste à étaler une mince couche de poudre de composite sur une plateforme. Ensuite, de petites gouttes de glue colorées sont déposées sur la poudre et cela permet d’obtenir une palette de couleurs variées. La plateforme s’abaisse petit à petit jusqu’à l’obtention du produit final. Ce type d’impression 3D est généralement moins cher, mais parfois la précision et la qualité d’impression sont inférieures aux techniques plus dispendieuses. | En ce qui concerne plus particulièrement la technique d’impression par dépôt de matière, qui est la technique la plus utilisée, elle consiste à faire fondre des filaments de matière thermoplastique et à les déposer couche par couche. D’ailleurs, cette technique est aujourd’hui employée de manière graduelle par l’industrie agroalimentaire et la médecine pour imprimer des aliments et des cellules. Pour ce qui est de la technique de solidification par la lumière, il s’agit d’une solidification d’un liquide photosensible à l’aide d’un laser ultraviolet. Les imprimantes 3D qui utilisent cette technique se composent principalement d’un réservoir comprenant un liquide photopolymère, d’une plate-forme perforée placée dans le réservoir, d’un rayonnement ultraviolet ainsi que d’un ordinateur qui dirige la plate-forme et le laser((Auteur inconnu, « Impression 3D : Comment ça marche? », //op. cit.//)). Puis, pour ce qui est de l’agglomération par collage, cette technique consiste à étaler une mince couche de poudre de composite sur une plateforme. Ensuite, de petites gouttes de glue colorées sont déposées sur la poudre et cela permet d’obtenir une palette de couleurs variées. La plateforme s’abaisse petit à petit jusqu’à l’obtention du produit final. Ce type d’impression 3D est généralement moins cher, mais parfois la précision et la qualité d’impression sont inférieures aux techniques plus dispendieuses((//Ibid.//)). |
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[[https://youtu.be/Ufn0PsDulMA?t=1080|Nicolas Huchet]] est un travailleur français qui a dû, à la suite d'un accident de travail, se faire amputer la main droite. En temps normal, les prothèses électroniques sont peu accessibles, car elles très coûteuses mais, grâce à l’impression 3D et aux fablabs, qui rendent cette technologie accessible à tous, Nicolas a réussi à concevoir sa propre prothèse à un prix minime. Il tente aujourd’hui de partager ses connaissances pour améliorer la qualité de vie d’autres personnes qui seraient dans une situation semblable à la sienne.{{ :1005-h2019:capture_d_e_cran_le_2019-03-07_a_19.30.11.png?nolink&200|}} | [[https://youtu.be/Ufn0PsDulMA?t=1080|Nicolas Huchet]] est un travailleur français qui a dû, suite d'un accident de travail, se faire amputer la main droite. En temps normal, les prothèses électroniques sont peu accessibles, car elles sont très coûteuses. Cependant, grâce à l’impression 3D ainsi qu'aux fablabs, qui rendent cette technologie accessible à tous, Nicolas a réussi à concevoir sa propre prothèse à un prix minime. Il tente aujourd’hui de partager ses connaissances pour améliorer la qualité de vie d’autres personnes qui seraient dans une situation semblable à la sienne.{{ :1005-h2019:capture_d_e_cran_le_2019-03-07_a_19.30.11.png?nolink&200|}} |
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* AUTEUR INCONNU, « Impression 3D : Comment ça marche? », //Primente 3D//, http://www.primante3d.com/principe/ [Page consultée le 4 mars 2019]. | * AUTEUR INCONNU, « Impression 3D : Comment ça marche? », //Primente 3D//, [en ligne]. http://www.primante3d.com/principe/ [Texte consulté le 4 mars 2019]. |
* AUTEUR INCONNU, « Rencontre avec Alain Le Méhauté, l’un des pères de l’impression 3D ! », //Primante 3D//, [en ligne]. http://www.primante3d.com/inventeur/ [Texte consulté le 6 mars 2019]. | * AUTEUR INCONNU, « Rencontre avec Alain Le Méhauté, l’un des pères de l’impression 3D ! », //Primante 3D//, [en ligne]. http://www.primante3d.com/inventeur/ [Texte consulté le 6 mars 2019]. |
* AUTEUR INCONNU, « Le fonctionnement de l’impression 3D », //3DFreeSculpt//, http://www.3dfreesculpt.fr/l-impression-3d.html [Page consultée le 14 mars 2019]. | * AUTEUR INCONNU, « Le fonctionnement de l’impression 3D », //3DFreeSculpt//, [en ligne]. http://www.3dfreesculpt.fr/l-impression-3d.html [Texte consulté le 14 mars 2019]. |
* FRICAIN, Jean-Christophe, Hugo DE OLIVERA, Raphaël DEVILLARD, //et al//. « Impression 3D en médecine régénératrice et ingénierie tissulaire », //Médecine/sciences//, vol. XXXIII, no1 (2017), p. 52-59. | * AUTEUR INCONNU, « Touching the Prado », dans //Museo del Prado//, [en ligne]. https://www.museodelprado.es/en/whats-on/exhibition/hoy-toca-el-prado/29c8c453-ac66-4102-88bd-e6e1d5036ffa [Texte consulté le 6 mars 2019]. |
| * FRICAIN, Jean-Christophe, Hugo DE OLIVERA, Raphaël DEVILLARD, //et al//. « Impression 3D en médecine régénératrice et ingénierie tissulaire », //Médecine/sciences//, vol. XXXIII, n<sup>o</sup>1 (2017), p. 52-59. |
* LAUBACHER, Paul, « L'imprimante 3D, cette révolution industrielle qui approche », dans //Nouvelobs//, 22 octobre 2012, [En ligne]. | * LAUBACHER, Paul, « L'imprimante 3D, cette révolution industrielle qui approche », dans //Nouvelobs//, 22 octobre 2012, [En ligne]. |
* LE BRAZ, Eric, « On a retrouvé les vrais inventeurs de l’imprimante 3D », dans Groupe Prisma Media, //Capital.fr,// [en ligne]. https://www.capital.fr/economie-politique/on-a-retrouve-les-vrais-inventeurs-de-l-imprimante-3d-912430 [Texte consulté le 6 mars 2019]. | * LE BRAZ, Eric, « On a retrouvé les vrais inventeurs de l’imprimante 3D », dans Groupe Prisma Media, //Capital.fr,// [en ligne]. https://www.capital.fr/economie-politique/on-a-retrouve-les-vrais-inventeurs-de-l-imprimante-3d-912430 [Texte consulté le 6 mars 2019]. |
* RUMPALA, Yannick, « L'impression tridimensionnelle comme vecteur de reconfiguration politique », //Cites//, no 3 (2013), p. 139-162. | * RUMPALA, Yannick, « L'impression tridimensionnelle comme vecteur de reconfiguration politique », //Cites//, n<sup>o</sup>3 (2013), p. 139-162. |
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