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Mise à l'épreuve de la grille de pré-analyse sur article journalistique sur Chevillard - théorie implicite du récit
MATHIS, Rémi, « Voyage autour de l'écriture », dans parutions.com, 16 mars 2005, [à propos de Oreille rouge], En ligne. [GD]
- Grille de pré-analyse - Chevillard
- Mise à l'épreuve - Chevillard journalistique
Note dans la mise à l'épreuve de la grille : Être attentif à l’ordre dans lequel sont traitées les différentes composantes du récit abordées par la critique. Par exemple, parle-t-on de la composante discursive à défaut de pouvoir dire quelque chose de l’histoire (dont on a d’abord tenté, justement, de rendre compte)? Se rabat-on sur le personnage à défaut de pouvoir établir la cohérence de l’ensemble?…
Caractéristiques du récit à observer chez la critique :
Personnage
* Quels éléments retient la critique pour présenter le personnage? S’attache-t-elle à sa description physique ? À ses actions ? À son rôle dans le récit ? En quels termes ?
- On le présente dès les premières lignes, en utilisant le terme «héros» : « Le héros en est un écrivain qui se voit invité en résidence au Mali. » On ajoute également que le carnet de moleskine du personnage principal est «le véritable protagoniste du livre» alors qu'au début de l'article, on présente Oreille rouge comme le héros de l'œuvre. Cela vient, d'une certaine manière, mettre en doute le statut de l'écrivain dans le récit. Le compte-rendu en devient flou.
* Comment réagit-elle au traitement du personnage chez Chevillard ?
- On le qualifie plus loin d' «insupportable vantard».
* De ces informations, quelle conception du personnage est véhiculée par la critique ?
- Le personnage principal semble interchangeable. On le met sur le même niveau qu'un des objets de l'œuvre (le moleskine) qui lui occupe aussi une fonction déterminante dans l'intrigue.
Intrigue / histoire
* Quels éléments retient la critique pour proposer un résumé de l’histoire ?
- On commence par signaler qu'«il n'y a pas vraiment d'histoire». On précise que le texte opte pour le discours plutôt que pour le récit : «Le livre repose sur des descriptions, des réflexions, des comparaisons. »
* Comment réagit-elle au traitement de l’histoire chez Chevillard ?
- On signale qu'il n'y a pas d'histoire mais qu'il s'agit d'une parodie de récit de voyage. Il est paradoxal de cerner une absence d'histoire mais la présence d'un récit de voyage.
* De ces informations, quelle conception de l’intrigue / histoire est véhiculée par la critique ?
- Visiblement, il manque quelque chose pour que le récit advienne mais pour définir l’intrigue comme telle, il n’y a pas vraiment de piste proposée. À deux reprises, on précise que le récit ne survient pas, au début et à la fin de l’article : « Drôle d’histoire que “Préhistoire” : un délire angoissant et jubilatoire prend la place d’un récit qui ne vient jamais. » et « Et l’écriture, avec ses réticences, ses variations burlesques, ses accélérations et ses ruptures, nous entraîne dans un délire angoissant et jubilatoire, au seuil du récit à jamais différé. ».
Narrateur / narration / discours
* Quels éléments retient la critique de la figure du narrateur et/ou de son discours ?
- On mentionne qu’il n’est pas nommé.
* Comment réagit-elle au traitement de la figure du narrateur et/ou du discours chez Chevillard ?
- On signale les nombreuses digressions : « Cependant le discours u gardien, dans son ensemble, est une immense digression, destinée à retarder le moment décisif de la réouverture [du musée] . […] Pour gagner du temps, le narrateur multiplie remarques incidentes, énumérations, inventaires, se laissant aller à la tentation insensée d’un recensement universel » (lorsqu’on parle de recensement universel on fait référence à la citation qui suit dans l’article pour illustrer le moment où le personnage énumère des topoïs – la tempête, le baiser, la chanson, la fracture – qu’il pourrait écrire éventuellement dans un tome ultérieur à ce roman).
* De ces informations, quelle conception du discours, dans son rapport au récit et/ou à l’histoire, est véhiculée par la critique ?
…
Digression
* Impact sur la progression de l'intrigue, sur la structure narrative ?
- On signale les nombreuses digressions : « Cependant le discours u gardien, dans son ensemble, est une immense digression, destinée à retarder le moment décisif de la réouverture [du musée] . […] Pour gagner du temps, le narrateur multiplie remarques incidentes, énumérations, inventaires, se laissant aller à la tentation insensée d’un recensement universel » (lorsqu’on parle de recensement universel on fait référence à la citation qui suit dans l’article pour illustrer le moment où le personnage énumère des topoïs – la tempête, le baiser, la chanson, la fracture – qu’il pourrait écrire éventuellement dans un tome ultérieur à ce roman).
* Réaction de la critique
- À deux reprises, on utilise l’expression « délire jubilatoire » en parlant de ce récit doté de digressions.
Fragmentation
* Impact sur la progression de l’intrigue, sur la structure narrative, sur l’œuvre ?
…
* Réaction de la critique
…
Cohérence de l’ensemble
…
Varia
- -
Stratégies rhétoriques à observer chez la critique
(Par rapport aux caractéristiques indiquées ci-dessus, mais aussi de façon générale ; ces stratégies tendent à trahir les limites des théories narratives dont fait usage la critique pour tenter de saisir l’œuvre de Chevillard) :
Usage de la métaphore
- - (Langage clair, direct, concret, précis)
Citations de l’œuvre
* Reprises et citations de l’œuvre de Chevillard pour décrire celle-ci, dans un geste circulaire. Autrement dit, la critique utilise (ou transforme ?) l’œuvre de Chevillard comme matière théorique pour commenter l’œuvre.
- On n’utilise pas la citation afin de renvoyer à la théorisation de l’œuvre mais pour illustrer l’œuvre, comme si le discours du critique ne pouvait que faillir dans l’exercice. En fait foi la longueur des citations : les plus longues d’entre elles occupent le tiers de l’article.
Déclarations de l’écrivain
* Recours aux entrevues de l’écrivain pour appuyer ses idées – comme figure d’autorité ou pour d’autres usages qu’il faudrait identifier, le cas échéant.
…
Comparaisons / rapprochements intertextuel(le)s
* Lesquel(le)s ? Vérifier si ces rapprochements intertextuels sont énoncés faute de pouvoir rendre compte de l’œuvre (incapable de décrire celle-ci, la critique se résout à comparer pour donner au moins « une idée » de l’œuvre). Vérifier si ces rapprochements sont seulement énoncés ou expliqués.
- On rapproche les personnages de Chevillard à ceux de Samuel Beckett.
Vocabulaire approximatif
* Étrange, singulier, bizarre, incongru, déroutant, insaisissable : les qualificatifs passe-partout qui empêchent d’avoir à décrire l’œuvre.
- « Et l’écriture, avec ses réticences, ses variations burlesques, ses accélérations et ses ruptures, nous entraîne dans un délire angoissant et jubilatoire, au seuil du récit à jamais différé. »
Varia
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