ranx:une_vie_inutile_exercice_de_poetique_gabrielle

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1. Propriétés du personnage

Ses caractéristiques physiques :

Normand (en l’honneur d’Aznavour!!) est un homme de la fin quarantaine, grisonnant, qui a un léger problème de poids. Pour les gens qui le croisent dans la rue, il a l’air d’une épave.

Ses caractéristiques psychologiques :

Ses caractéristiques relationnelles :

Le cadre dans lequel il évolue :

Le narrateur habite depuis dix ans dans un demi-sous-sol, un appartement minuscule avec une seule fenêtre, laissant passer une strie de soleil qui illumine l’unique pièce du logement durant une heure par jour, si elle n’est pas trop sale ou que rien ne l'obstrue. Son appartement est, en fait, un ancien débarras. Il est situé dans un ensemble d’immeubles gris identiques, le long d’une voie ferrée en périphérie de la ville. Devant l’immeuble se trouve une pancarte interdisant les visites. Plus tard dans le roman, il quitte ce taudis, mais se voit forcé d’emménager dans un hangar annexé à une maison, ce qui implique que Normand ne peut entrer ou sortir de chez lui que si les propriétaires de la maison sont là. Il se rend parfois à son usine en autobus. Ceci lui prend des heures. Il sort toutefois de ce cadre lors d’un voyage en Lituanie.

Son rôle dans l'action :

Il écrit un journal pour tenter de se remonter le moral et de mettre de la gaieté dans sa vie. Par contre, ce n’est pas un franc succès, puisque l’écriture du journal lui fait prendre encore plus conscience du pathétique de sa vie.

Son discours :

Il parle à un lecteur potentiel en écrivant son journal « Je travaille chez Cyanibec, une entreprise dont vous voyez souvent les publicités (à moins que vous ne lisiez pas Euthanasie Aujourd’hui)… Si le sujet intéresse quelqu’un, des formulaires de candidature, pour un emploi de nuit et sur appel, sont disponibles à l’entrée, à côté du local de décontamination. » (p. 13)

Il a aussi un discours très sarcastique : « elle m’a engueulé vertement devant toute la famille, en faisant l’inventaire de mes principaux défauts : imbécilité, vêtements affreux, cheveux gras, etc. Ce fut un temps des fêtes féérique. » (p. 57)

Il a parfois un discours plus soutenu : « Je fus cependant incapable de le [le transistor familial] remonter, aussi reçus-je une fessée monumentale » (p. 32)

Constante dans son comportement :

La plus grande constante est que tout ce qu’il fait tourne au désastre. Il est incapable d'accomplir quoi que ce soit. Même si son action part d’une bonne intention, le résultat sera un échec : « Je me sens comme si on avait mis un sabot de Denver sur ma vie. » (p. 177) « Il n’y a jamais moyen de mener un projet jusqu’au bout, à vrai dire. Du moins dans mon cas. Dès que j’entreprends quelque chose, je perds aussitôt toute motivation ou j’ai soudain extrêmement faim. Alors je mange, j’ai ensuite très sommeil, et je me couche. Et après, évidemment, j’ai encore faim. » (p. 46) « On dit qu’il faut beaucoup d’échecs pour enfin réussir, dans quelque domaine que ce soit. Ma réussite sera grandiose. » (p. 30)

Il a aussi un mépris constant pour sa propre vie et ses propres actions : « Margaret Thatcher a dit un jour qu’un homme de plus de vingt-cinq ans qui se déplaçait en autobus était un raté. Je ne peux m’empêcher de penser à cela chaque fois que je descends de l’autobus, à la queue leu leu avec les autres ouvriers. » (p. 14) « Je n’ose me relire tant je constate l’inutilité de ce récit, de cette vie monotone. Des milliers d’histoires existent, somptueusement mises en scène, de décoiffantes épopées, des odyssées extraordinaire… Qui diable pourrait s’intéresser à mon exaspérante et interminable litanie ? » (p. 38) « Ma vie est un échec. » (p. 139)

De plus, il n’a jamais rien à faire : « Même s’il était midi, je ne saurais pas quoi faire. » (p. 18) « J’attends que le téléphone sonne. Travail, famille, amis, n’importe quoi qui pourrait me sortir de ma torpeur. » (p. 25) « Je suis couché sur le dos et je regarde le ventilateur au plafond. Cette activité est le cabinet d’hypnotisme des pauvres […] C’est le passe-temps des déprimés […] Le constat s’établit alors clairement : j’ai vraiment une importante quantité de temps à perdre. » (p. 121-122)

Identité et désignations :

Sa mère l’a nommé Normand en l’honneur d’Aznavour. Bien peu de gens porte attention à lui. Pour la concierge de l’immeuble il est « l’affligeant divorcé dans un minable taudis » (p. 10). Pour sa sœur, il est « le petit con » (p. 40). À Cyanibec, on ne se souvient que très peu de lui. Les gens le rebaptisent et lorsqu’il appelle au retour de son voyage pour dire qu’il est à nouveau disponible, on ne se souvient plus de lui. Les gens qui le croisent dans la rue le trouvent pathétique. Il est pris comme exemple dans un documentaire sur la misère urbaine et les désespérés. Un propriétaire d'appartements avait accepté de lui louer un logement, car il paraissait le plus désespéré et être celui ayant le moins de chance de se trouver quelqu’un. Normand dit lui-même « c’est souvent à travers le regard des autres qu’on se définit. Le livreur du restaurant, à la façon qu’il a de nous regarder, mon appartement et moi, toujours pareils, avec le même repas, à la même heure, me trouve vraisemblablement pathétique. » (p. 113)

ranx/une_vie_inutile_exercice_de_poetique_gabrielle.1373476255.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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