I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Nicolas Langelier
Titre : Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles
Éditeur : Boréal
Collection : -
Année : 2010
Éditions ultérieures : -
Désignation générique : -
Quatrième de couverture :
Ce n’est pas ainsi que les choses devaient se passer, n’est-ce pas? La modernité nous a laissés tomber. Vous a laissé tomber.
Et un jour, sans doute, vous en aurez assez. Ce sera l’aube, peut-être au printemps. Votre père sera mort, la fille de votre vie sera partie, vos rêves se seront effilochés les uns après les autres. S’il vous en reste la force, avant qu’il ne soit trop tard, vous déciderez alors de sauver ce qui reste de votre vie.
En suivant les 25 étapes faciles décrites dans ce livre, vous trouverez réponse à des questions comme :
- Comment survivre à ce début de XXIe siècle, à ses impasses, ses mirages?
- Avec qui la fille de votre vie a-t-elle dormi la nuit dernière?
- Que faire contre la peur continuelle de manquer quelque chose, de ne pas vivre assez fort?
- Comment réagir en apprenant que votre père est atteint du cancer?
- Quel sera l’héritage de votre génération?
- Passez-vous trop de temps sur les réseaux sociaux d’internet?
- Comment espérer devenir véritablement adulte, à une époque où tout contribue à vous maintenir dans une adolescence prolongée?
- Et bien plus encore!
Prêt pour le changement? PARTEZ!
II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :
Un journaliste culturel se retrouve, à la veille de son anniversaire de trente-cinq ans, dans un profond questionnement existentiel. Peu de temps avant, son père est décédé du cancer et il a laissé celle qu’il croyait être la femme de sa vie. Pris d’un dégoût de l’existence, il quitte alors Montréal, sans le savoir dès le début, pour aller au chalet construit par son père et y répandre les cendres de ce dernier, sans en informer quiconque. Son aventure sera le prétexte d’une remise en question de sa vie, de la pensée postmoderniste et de l’absurdité du monde contemporain. Il finira par entrer par effraction dans le dit chalet pour y dormir et, au matin, s’enfoncer dans la forêt en épiphanie révolutionnaire.
Thème(s) : Postmodernité, Relations humaines, Société, Avenir
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Cote : 1
Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Les références foisonnent, plusieurs chapitres y sont entièrement consacrés, même si on reste le plus souvent en surface. On donne des dates, des noms, des grandes lignes de projet, mais on n'y va que très rarement d'une définition complète proprement encyclopédique (j'exclus évidemment ici le chapitre consacré à l'entrevue avec Sébastien Charles, spécialiste de l'hypermodernité). Toutefois, Réussir son hypermodernité se présente presque comme un roman à thèse, parfois même un peu trop didactique et moralisateur (peut-être est-ce mon cynisme postmoderne justement !). Il y clairement un but à ce roman et toutes ces informations, ces citations et ces grands principes lui servent à appuyer son propos, montrer l’absurdité de sa vie hypermoderne, etc. même si l'on sent à certains moments qu'il désire ouvertement éduquer le lecteur soit en résumant le projet du « Monument pour la IIIe Internationale » de Tatline, par exemple, ou encore en lui faisant comparer des textes sur la modernité datant respectivement de 1913 et de 2007, j'ai l'impression que cet appui constant sur des anecdotes et des faits pour développer son idée personnelle correspond assez bien à ce que l'on recherche.
Appréciation globale : On sent le germe de la revue Nouveau projet dans ce livre, quand même d'une lecture très agréable. Le ton m'a un peu agacée vers la fin, mais globalement une lecture très agréable. Parfois drôle, parfois un peu déprimante, mais vraiment intéressante.
IV – CONSTRUCTION GÉNÉRALE DE L'OEUVRE :
Le livre est bâti comme un livre de psycho-pop (même dans l’esthétique et tout le paratexte : la bibliothèque universitaire l'a justement classé parmi les psychopop [avec comme sujet « Maîtrise de soi » et « Changement (Psychologie) »]!). La narration est au vous tout le long du « roman » et lorsque l’on doit dire un nom dans une conversation ou sur les marques de grandeur, on remplace par [insérer votre nom ici]. Les 25 étapes faciles sont les chapitres qui composent l’œuvre. Ils peuvent être des chapitres de roman des plus banals (mise à part la narration au vous), des exercices (le plus souvent des questions posées au lecteur sur son rapport à sa propre hypermodernité), des listes de dates et d’événements, une entrevue avec le spécialiste de l’hypermodernité Sébastien Charles ou tout simplement, une sorte de blague (Étape 8 : Apprendre que sa mère est atteinte du cancer. C’est le sujet d’un tout autre livre.) Le livre est aussi ponctué d’icônes qui insèrent des trucs, des anecdotes, des questions-éclairs, etc.
V – ENCYCLOPÉDISME :
Contenu (Types de données imbriquées, à quoi servent-elles dans l'économie générale du roman, dans la construction des personnages, etc.):
On retrouve une grande quantité d’informations sur la modernité et la postmodernité. Par exemple, il y a une liste de l’âge auquel plusieurs grands personnages ont accompli leur œuvre (p. 98-99), une liste d’inventions modernes (p. 32), un chapitre sur les artistes d'avant-garde (101-111), une image d'une toile pour illustrer le type de nuage (20), une carte pour montrer le trajet de nos vêtements dans le monde (23), l’illustration de l’horloge du restaurant (79), une capsule éducative sur la signification de FOMO (82), un résumé de la postmodernité en vingt points (161-168), une entrevue avec un spécialiste (189-196), etc. On trouve aussi, insérées dans le texte, des citations diverses de manifestes, de livres, d’opinions sur le sujet.
Forme (narration, comment elles sont intégrées):
Le livre donne une impression de texte semi-scientifique avec la tonne de citations et d’informations qu’il donne dans son texte sans toutefois dominer la dimension fictive. Il emprunte évidemment au livre psychopop les énoncés en gras (N’oubliez pas, et cie.). Aux derniers chapitres, le vous psycho-pop devient toutefois de plus en plus lourd alors qu'on arrive à l'aboutissement du cheminement personnel du personnage.
Toutes ces informations sont intégrées soit directement dans le texte, en sorte de capsules accolées aux icônes précédemment mentionnées, monopolisent des chapitres entiers ou, pour les image, sont insérées dans le texte avec une légende et un numéro de référence (ex. fig. 2).