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PAQUET, Simon, Une vie inutile.

1. Propriétés du personnage

Caractéristiques physiques : Léger problème de poids, calvitie galopante, cheveux gras grisonnants et vêtements hideux…Pour les gens qui le croisent dans la rue, il a l’air d’une épave.

Caractéristiques psychologiques (psychologie fixe ou évolutive) :

Normand est un homme qui déteste perdre son temps, mais qui n’a rien à faire. Il croit d’ailleurs qu’il ferait un bon prisonnier. Il aimerait avoir une passion, mais aucune ne l'habite. Il est déçu de sa vie, qu’il n’entrevoyait pas du tout telle qu’elle est devenue. Il est très critique envers lui-même, il considère sa vie comme un échec et ne voit pas comment les choses pourraient s’améliorer. Il souffre de troubles du sommeil et il déprime souvent. Il garde toutefois un humour très sarcastique qui le rend drôle, malgré tout. Il fait d’ailleurs très souvent des blagues à propos d’un potentiel suicide qu’il ne commet jamais. Comme il se définit beaucoup à travers le regard des autres, une de ses phobies est d’être humilié en public. Il se laisse ainsi piler sur les pieds et traiter comme de la vermine. Il est ainsi soumis par sa sœur, qui le force à garder ses enfants, et il est incapable de tenir tête à la concierge de son immeuble, qui l'insulte et se moque de lui. Il aime le cinéma français, mais affirme que cette caractéristique est d’une banalité déroutante, se trouvant sans intérêt. Il avait de folles espérances, comme traverser les États-Unis jusqu’en Californie à vélo ou devenir fleuriste. Il ne se fait toutefois plus d’illusions par rapport à sa vie. C’est un homme qui s’ennuis beaucoup, qui n’est réellement proche de personne. Il trouve que ses journées ne lui servent à rien. Il est aussi non-fumeur social, car fumer en public est une source trop grande de stress. Il a peur de ne pas fumer convenablement et d’être jugé. Il a pourtant souvent de bonnes intentions, il souhaite mordre dans la vie et changer les choses, mais aucune de ses tentatives ne réussit.

Vaguement suicidaire. Insomniaque. Amorphe, sans rien à faire. « On dit que la vie est un tourbillon. Moi, je crois que je vais à l'inverse de son mouvement. » (p. 123) Normand admet que le bonheur des autres l'accable (94).

Caractéristiques relationnelles :

N'a jamais été marié (p. 10). Il fantasme sur la voix de femme de sa boîte vocale et visite de temps à autres le « salon de massage » de son quartier…Il essaie bien d'entrer en contact avec une nouvelle employée (mariée) de l'usine, mais le tout tombe assez vite à l'eau puisqu'elle est bien vite renvoyée (par sa faute). Un rendez-vous organisé par sa soeur tourne aussi au vinaigre dès l'entrée…

Ses relations familiales sont très peu harmonieuses. D’abord, il déteste sa famille éloignée et devient en froid avec sa cousine. Sa relation avec son père est basée sur une histoire de crottin de cheval pour jouer au hockey et sur la réparation du mobilier avec des chefs-d’œuvre littéraires. Sa mère le harcèle pour qu’il lui rembourse le montant qu’il lui a couté pendant qu’elle l’élevait. Sa sœur et son beau-frère le considèrent comme un con, mais le forcent tout de même à garder leurs deux enfants, que Normand apprécie, malgré qu’il soit « incapable d’endurer la candeur des enfants et leur innocence feinte. » (p. 75)

Il a quelques amis, Povilas et Louise et Robert. Il aime passer du temps avec Povilas, car sa situation pire que la sienne le réconforte. Toutefois, le bonheur de Louise et Robert le fait sentir mal, ce qui le maintient à distance d’eux. Le bonheur des autres accentue le malheur de Normand.

Avec les inconnus, ou les gens qu’il croise, Normand n’attire aucune compassion. La concierge de l’immeuble le traite comme un moins que rien, le curé l’engueule, les serveuses et livreurs le trouvent pathétique, etc.

Il s’est néanmoins créé une sorte d’attachement avec la voix de son répondeur : « j’écoute la voix de ma tendre amie, ma complice des moments difficiles, mon amante : la voix de la femme du répondeur intégré de mon téléphone. Elle ne me décevra jamais. Elle m’annonce que je n’ai pas de message de qui que ce soit. Sa voix me suffit presque.» (p. 119)

En général, les gens ne se rendent pas compte de sa présence ou l'oublient très vite : « Souvent, les instituteurs ne se rendaient compte de mon existence que le tout dernier jour de classe, lorsque je leur donnais le cadeau de ma mère pour les remercier de ne pas m'avoir complètement oublié ».

Sa mère, elle, l'appelle de temps en temps pour lui rappeler qu'il doit lui rembourser tout l'argent dépensé pour l'élever et lui rappeler qu'il est un incapable. Comme si elle n'était pas satisfaite du produit fini et qu'elle voulait se prévaloir de la garantie, j'imagine… Elle le traite également de “bon à rien”, de “mal élevé” et de “sans-coeur” (174), a affiché dans le quartier des portraits de Normand avec la mention “Dangereux récidiviste” (168).

Sa soeur, qui lui refile ses enfants (visiblement insupportables) à garder, lui rappelle elle aussi son inutilité, et va jusqu'à l'expulser totalement de la famille après que Normand ait oublié de nourrir ses chats… On en sait assez peu sur sa relation avec son père, sinon qu'il préfère passer du temps avec son gendre plutôt qu'avec son fils. « Mon père est un homme rustre, frustre, rustique, enfin, ce genre de choses. […] Sa présence est pour ainsi dire inutile. Enfants, à table, nous attendions toujours qu'il ait commencé à parler pour dire quelque chose, ainsi le repas se prenait en silence. Je ne l'ai que très, très rarement entendu s'exprimer. » (p. 66)

Ne lui reste que son ami Povilas, Lituanien taciturne, alcoolique qui travaille avec lui, et qu'il ira visiter dans son pays natal. Alors que la situation de Povilas était bien pire que celle de Normand au début du roman, son retour en Lituanie en fait un homme heureux, un exemple pour le narrateur.

Il semble que tous les gens avec qui il entre en contact sont soit mal intentionnés (sa concierge, les passants, la vieille dame de l'auberge, etc.), égocentriques (le bodybuilder) ou profondément ennuyants (Louise et Robert). Tous les évènements auxquels il est invité (soupers, fêtes, etc.) sont ennuyants, désertés ou annulés.

Perception qu'ont de lui les autres personnages :

La concierge de Normand parle de lui comme de “l'affligeant divorcé dans le minable taudis” (10), même s'il n'a jamais été marié.

Une cousine éloignée “fait l'inventaire de [s]es principaux défauts: imbécillité, vêtements affreux, cheveux gras, etc.” (57)

Perception qu'il a de lui-même :

Il s'imagine en prisonnier (16), se voit en bête en cage (23). Problème de liberté, donc.

À plusieurs reprises, Normand se compare aux grands hommes de ce monde et aux héros de cinéma, pour se rendre compte qu'il n'est vraiment qu'un minable: “Comment fait un héros de film, alors qu'vient de tomber profondément amoureux, pour résoudre une intrigue complexe, pleine de coups de feu, de requins mangeurs d'hommes ? De mon côté, j'ai du mal à me concentrer pour préparer un vulgaire sandwich au thon.” (115) “Pour véritablement vivre une expérience remplie et passionnante, comme les gens au cinéma, marcher dans la ville sans but précis ne compte pas. Il faut aller régler une affaire urgente, enquêter sur quelque sujet, fuir des malfaiteurs, avoir une mallette à la main pour un projet important, vivre une passion exacerbe… ce genre d'activités. Au sortir de la salle de cinéma, je marche sans but.” (146) Après une série d'échecs lors de son voyage en Lituanie: “Comment Jack Kerouac procédait-il pour vivre des aventures telles que les siennes ?” (160) Au cinéma: “Le film finira inévitablement par se terminer […] et je me retrouverai dehors, au gros soleil en plein après-midi, avec mes problèmes, dépité, moins riche de quinze dollars, confronté à ma vie, celle-ci n'ayant rien en commun avec les aventures formidables auxquelles je viendrais d'assister. […] Tout ce qui suivra ne pourra qu'être fade.” (171)

Cadre où il évolue : Il vit dans les quartiers louches, travaille dans une usine au milieu de nulle part. Il évolue avec les autres ouvriers, fréquente les petits casse-croûte et les bars miteux ( dont « le degré de sophistication de l'appellation […] est inversement proportionnel [au] standing. » (p. 20) Un camion de goudron le suit, de son petit demi-sous-sol (p.9-11) au hangar où il déménage, ce qui fait qu'il respire toujours une odeur de goudron.

Le narrateur habite depuis dix ans dans un demi-sous-sol, un appartement minuscule avec une seule fenêtre, laissant passer une strie de soleil qui illumine l’unique pièce du logement durant une heure par jour, si elle n’est pas trop sale ou que rien ne l'obstrue. Son appartement est, en fait, un ancien débarras. « L'endroit est si déprimant que même si la chose était permise, je préfèrerais ne jamais inviter personne. […] Je ne croyais pas rester là si longtemps. Je n'ai donc jamais pris le temps de défaire mes boîtes. Dix ans que j'y habite, parmi les sacs de vêtements et mes effets empaquetés dans des boîtes en carton portant encore l'inscription « salon », « chambre à coucher », ou encore « à déballer en premier ». » L'endroit ne semble pas être fait pour accueillir un être humain: “la porte d'entrée de mon logis est terriblement basse. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis cogné le front sur son cadre. “Pour ranger les tondeuses et les pelles, pas besoin d'une grosse porte, voyons”, m'avait aboyé la concierge.” (24)

Il n'y a pas de place pour un lit dans son appartement, c'est pourquoi Normand dort sur un canapé deux places. (61) Il a la radio, mais pas la télé.

Son immeuble, Le Voltaire, tombe en ruine et est “situé dans un ensemble d'immeubles identiques et grisâtres le long d'une voie ferrée en périphérie de la ville”. Les visites y sont interdites, mais Normand ne respecte pas ce règlement lorsqu'il doit garder ses neveux ou les rares fois où il reçoit des visiteurs. À un moment, il compare même son immeuble à l'Enfer, qui serait gardé par Cerbère, le camion de goudron (112). Plus tard dans le roman, il quitte ce taudis, mais se voit forcé d’emménager dans un hangar annexé à une maison, ce qui implique que Normand ne peut entrer ou sortir de chez lui que si les propriétaires de la maison sont là. Il se rend parfois à son usine en autobus. Ceci lui prend des heures. Il sort toutefois de ce cadre lors d’un voyage en Lituanie.

Un rôle dans l’action : Se lamenter et tenter, le plus souvent en vain, d'améliorer sa quotidien. Résultat: résignation, sauf à la toute fin du roman. Il écrit un journal pour tenter de se remonter le moral et de mettre de la gaieté dans sa vie. Par contre, ce n’est pas un franc succès, puisque l’écriture du journal lui fait prendre encore plus conscience du pathétique de sa vie.

Un discours (manière de s'exprimer, contenu véhiculé, niveaux de langue, etc.) : Il parle à un lecteur potentiel en écrivant son journal « Je travaille chez Cyanibec, une entreprise dont vous voyez souvent les publicités (à moins que vous ne lisiez pas Euthanasie Aujourd’hui)… Si le sujet intéresse quelqu’un, des formulaires de candidature, pour un emploi de nuit et sur appel, sont disponibles à l’entrée, à côté du local de décontamination. » (p. 13)

Il a aussi un discours très sarcastique : « elle m’a engueulé vertement devant toute la famille, en faisant l’inventaire de mes principaux défauts : imbécilité, vêtements affreux, cheveux gras, etc. Ce fut un temps des fêtes féérique. » (p. 57)

Il tient un discours sur la littérature : elle ne sert à rien. D'ailleurs, son père se servait de livres pour équilibrer des tables et des chaises bancales (35-36).

Sans se faire trop d'illusions, il écrit son journal pour “tenter de [s]e remonter le moral, mettre un peu de gaieté dans [s]a vie. Si tant est qu'on puisse exulter en écrivant. Alphonse Daudet a-t-il véritablement exulté avec son Petit Chose? Si oui, il est bien le seul. Romain Gary, lui, a-t-il exulté en écrivant son oeuvre ? Si tel était le cas, il ne se serait probablement pas tiré une balle dans la tête.” (15) Il décrit d'ailleurs son journal comme une “exaspérante et interminable litanie” à laquelle personne ne s'intéressera. (38)

Il a parfois un discours plus soutenu : « Je fus cependant incapable de le [le transistor familial] remonter, aussi reçus-je une fessée monumentale » (p. 32)

Une identité (onomastique, désignations) : Normand; n'a pas de nom de famille. « Ma mère m'a nommé Normand en l'honneur d'Aznavour (elle n'a jamais été très bonne dans les noms). » (p. 12) Les gens le débaptisent assez souvent, quand ils savent qui il est.

Il se désigne lui-même comme un raté, un inutile, un incapable, un misérable, un pauvre type, une épave etc. et les autres le lui rappellent fréquemment. Pour la concierge de l’immeuble il est « l’affligeant divorcé dans un minable taudis » (p. 10). Pour sa sœur, il est « le petit con » (p. 40). À Cyanibec, on ne se souvient que très peu de lui. Les gens le rebaptisent et lorsqu’il appelle au retour de son voyage pour dire qu’il est à nouveau disponible, on ne se souvient plus de lui. Les gens qui le croisent dans la rue le trouvent pathétique. Il est pris comme exemple dans un documentaire sur la misère urbaine et les désespérés. Un propriétaire d'appartements avait accepté de lui louer un logement, car il paraissait le plus désespéré et être celui ayant le moins de chance de se trouver quelqu’un. Normand dit lui-même « c’est souvent à travers le regard des autres qu’on se définit. Le livreur du restaurant, à la façon qu’il a de nous regarder, mon appartement et moi, toujours pareils, avec le même repas, à la même heure, me trouve vraisemblablement pathétique. » (p. 113)Il compare même son journal et sa situation aux Misérables de Victor Hugo en disant qu’il est Le Misérable. (p. 32)

Son identité est problématisée de plusieurs façons:

  1. lorsqu'il était enfant, ses enseignants oubliaient son existence jusqu'au tout dernier jour d'école (11);
  2. sa mère l'a appelé Normand en l'honneur du célèbre chanteur français “Normand” Aznavour (!) (12);
  3. plutôt que de le reconnaître, la serveuse d'un café qu'il fréquente depuis plus d'un an le prend chaque fois pour “le nouveau livreur de patates qui attend de se faire payer” (21);
  4. à l'usine, un contremaître l'appelle Réjean même si ce n'est pas son nom: “J'vais t'appeler RÉjean, ça va être plus simple (57)
  5. à tous les ans depuis qu'il est tout jeune, sur les ballons d'anniversaire que gonfle sa mère il est écrit “Joyeux anniversaire Marc” (74)

De plus, Normand lui-même a de la difficulté à retenir les noms des gens: par exemple, il ne se souvient pas du nom de Louise, la femme d'un ami qu'il connaît pourtant depuis des années. (50-51) À un autre moment, il rencontre une ancienne connaissance dans la rue, par hasard, et va boire ses économies dans un bar avec cet homme dont il est incapable de se rappeler le nom, même après avoir passé plusieurs heures avec lui.

Un passé/une hérédité : Né le jour de la Saint-Valentin (!), il a vécu une enfance tranquille, sans souvenirs épiques ni tragédies… « Mon enfance a été on ne peut plus ordinaire. Je n'étais ni turbulent, ni bon élève, ni cancre, ni quoi que ce soit. […] J'aimerais écrire ici d'estivales épopées en une maison de campagne mirifique, avec courses dans les champs et rires éperdus dans les marguerites, mais tel ne fut jamais le cas. » (p. 11-12)

Il a, dans son enfance, fréquenté les livres (que son père utilisait pour mettre les tables au niveau). Il a donc une certaine culture littéraire. Il raconte aussi ses emplois précédents : serveur, commis dans un magasin de produits d’extermination et employé dans une maison hantée.

Il classe ses souvenirs matériels méthodiquement, ce qui est pour le moins étonnant étant donnée sa personnalité. Mais les dessins d'enfant qui se trouvent dans sa boîte à souvenirs ne sont pas les siens; il s'agit de ceux du petit voisin qui dessinait mieux que lui et que la mère de Normand a préféré conserver (63).

“Je ne suis jamais parvenu à me faire des souvenirs de qualité” (96), manière de dire que tous ses projets antérieurs ont été des échecs tellement lamentables qu'il vaut mieux tenter de les oublier.

Une situation/classe sociale, un métier : Employé au noir, sur appel et de nuit, dans une usine de cyanure, très endetté et pauvre. Il a fait un certificat à l'université qui ne lui a laissé qu'une dette impossible à éponger.

Il n'a aucun loisir, sauf peut-être faire toujours le même casse-tête…

Une constante dans son comportement : La plus grande constante est que tout ce qu’il fait tourne au désastre. Il est incapable d'accomplir quoi que ce soit. Même si son action part d’une bonne intention, le résultat sera un échec : « Je me sens comme si on avait mis un sabot de Denver sur ma vie. » (p. 177) « Il n’y a jamais moyen de mener un projet jusqu’au bout, à vrai dire. Du moins dans mon cas. Dès que j’entreprends quelque chose, je perds aussitôt toute motivation ou j’ai soudain extrêmement faim. Alors je mange, j’ai ensuite très sommeil, et je me couche. Et après, évidemment, j’ai encore faim. » (p. 46) « On dit qu’il faut beaucoup d’échecs pour enfin réussir, dans quelque domaine que ce soit. Ma réussite sera grandiose. » (p. 30)

Il a aussi un mépris constant pour sa propre vie et ses propres actions : « Margaret Thatcher a dit un jour qu’un homme de plus de vingt-cinq ans qui se déplaçait en autobus était un raté. Je ne peux m’empêcher de penser à cela chaque fois que je descends de l’autobus, à la queue leu leu avec les autres ouvriers. » (p. 14) « Je n’ose me relire tant je constate l’inutilité de ce récit, de cette vie monotone. Des milliers d’histoires existent, somptueusement mises en scène, de décoiffantes épopées, des odyssées extraordinaire… Qui diable pourrait s’intéresser à mon exaspérante et interminable litanie ? » (p. 38) « Ma vie est un échec. » (p. 139)

De plus, il n’a jamais rien à faire : « Même s’il était midi, je ne saurais pas quoi faire. » (p. 18) « J’attends que le téléphone sonne. Travail, famille, amis, n’importe quoi qui pourrait me sortir de ma torpeur. » (p. 25) « Je suis couché sur le dos et je regarde le ventilateur au plafond. Cette activité est le cabinet d’hypnotisme des pauvres […] C’est le passe-temps des déprimés […] Le constat s’établit alors clairement : j’ai vraiment une importante quantité de temps à perdre. » (p. 121-122)

Psychologie fixe ou évolutive : Difficile à déterminer; son moral est en montagnes russes : au moment où les choses semblent s'arranger, il est euphorique, puis redevient terriblement négatif quand tout tombe (immanquablement) à l'eau. Toutefois, sa psychologie évolue vers plus d'optimisme à la fin du roman, alors qu'il décide de reprendre sa vie en main et que, miraculeusement, ses projets fonctionnent. C'est le voyage en Lituanie et le bonheur de Povilas qui le motivent à améliorer son sort une bonne fois pour toutes. À la fin du roman, on semble avoir affaire à un homme changé, mais il meurt brusquement, avant que le lecteur puisse savoir si ce regain de vie allait durer.

2. Textualisation des procédés de caractérisation

Focalisation (point de vue, restriction de champ, intériorité) : Interne

Narration : Autodiégétique (le livre est le journal que tient Normand pour se remonter le moral).

Discours (direct, indirect, indirect libre) : Direct, indirect. Le narrateur emploie souvent le discours direct pour rapporter les propos des autres personnages importants, comme la concierge de l’immeuble, et parfois le discours indirect pour les propos de quelques personnages moins présents comme sa mère. Le narrateur et personnage principal pose un regard assez ironique sur sa condition. En vérité, il s'agit plus d'un regard sarcastique (“l'affriolante usine” où il travaille) ou carrément cynique: “On dit qu'il faut beaucoup d'échecs pour enfin réussir, dans quelque domaine que ce soit. Ma réussite sera sûrement grandiose.” (30)

Niveaux de langue (régionalismes, accents, aspects populaires, jargon, argot) : Quelques tournures familières, plus particulièrement dans les dialogues directs.

Identification directe (nom propre, descriptions définies)/indirecte (selon ses actions, émotions) : Directe (je ); toutefois, il omet souvent le pronom : « Me suis entretenu aujourd’hui… M’ont indiqué sèchement… » (p. 18)

Introduction (première occurrence) : « J'habite un appartement minuscule. » (p.9, 12e ligne)

ranx/mise_en_commun_une_vie_inutile.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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