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-Notice bibliographique : BREA, Antoine, //Méduses//, Montréal, Le Quartanier (coll. Ovni), 2010, 137 p.  
  
-Résumé de l’œuvre :+**I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE**
  
-Cette œuvre est difficile à résumerpuisque même l’auteur se garde de la qualifier de roman. Sur la quatrième de couverture de la première édition de //Méduses// (2007), il la décrit plutôt comme « une descente dans l’intérieur d’un cœur. » Il s’agit de l’errance du narrateur qui s’adresse d’abord à une fille qu’il aime. Il lui raconte comment il s’est senti la dernière fois qu’il l’a vu. Il lui décrit ensuite le temps qu’il a passé avec une autre. Il parle de sa rencontre avec un certain Jimmy Namiasz qui devient un peu comme le reflet de ce narrateur perturbé et emporté par la drogue et par des pulsions violentes. L’homme derrière cette voix a beaucoup de difficulté à se remettre de sa rupture avec la fille aimée et il est sous-entendu qu’il a essayé à plusieurs reprises de se suicider et qu’il a séjourné quelques fois à l’hôpital, à l’hôpital psychiatrique ou en prison. Il assiste également à l’enterrement de Jimmy qui s’est pendu. Tout au long du texte, les quelques actions ou évènements sont entrecoupés de réflexions et de divagations du narrateur, qui se contredit et change souvent ses versions des faits. Il se demande d’ailleurs à plusieurs reprises s’il a réellement vécu ce qu’il raconte ou s’il a tout inventé et se questionne même sur sa propre existence. Dans les derniers chapitres, le narrateur ne s’adresse plus à son ancienne amante, mais plutôt à sa mère qui lui cause de graves frustrations. En retournant chez ses parents, où son père est immobilisé par une paralysie, il découvre qu’une garde-malade a élu domicile dans la chambre de son enfance. Il pique une crise, car sa mère aurait jeté les souvenirs de son défunt frère, mais sa mère lui rétorque qu’il n’a jamais eu de frère. Le narrateur raconte alors comment lui et la garde-malade sont devenus amants et comment ils ont quitté la demeure des parents. Le livre se termine sur une lettre adressée à Jimmy, lui annonçant la mort de sa mère et lui expliquant sa maladie mentale, une aliénation religieuse, qui lui causerait des psychoses, des dépressions et des illusions. La lettre concerne le traitement que Jimmy doit suivre pour en être guéri et se veut convaincante quant à l’importance de son internement. Elle est signée : « Ton frère qui t’aime. » +Auteur : BREAAntoine
  
-Narration Autodiégétique+Titre //Méduses//
  
-Explication Il s’agit d’un monologue adressé d’abord à une certaine femme, puis à une mère. Le texte est très dense et les paragraphes sont longs (plusieurs pages). Le récit est confus et le narrateur peu cohérent à plusieurs reprises. Certains extraits tombent presque dans le fantastique, mais il est difficile de distinguer les moments où le narrateur raconte quelque chose et les moments où il divague. Les temps de narration sont également étranges : il intègre de façon sporadique du passé simple à l’imparfait, ce qui donne l’effet de quelqu’un qui essaie de bien écrire, mais qui ne maitrise pas tout à fait ce temps de verbe plus archaïque. La position du narrateur est donc très instable, il se remet lui-même en doute, ce qui problématise la lecture et rend méfiant le lecteur. +Éditeur : Le Quartanier
  
-Personnage(s) en rupture Le narrateur+Collection Ovni
  
-A) Nature de la rupture Interprétative+Année 2010 
  
-Explication La narration autodiégétique nous offre directement le point de vue du personnage sur le monde et sur les gens qui l’entourent. Il mentionne quelques fois sa mémoire défectueuse et il raconte souvent deux fois la même actionmais différemment ou il avoue que ce qu’il vient de dire n’est pas vrai. Il semble donc y avoir, non seulement un décalage dans le récit entre ce que le narrateur a vécu et ce qu’il s’imagine avoir vécu, mais également une difficulté pour lui à faire la différence entre les deux, car il ne sait plus ce qui tient du réel et ce qui provient de son imagination. +Éditions ultérieures Série QR2007
  
-B) Origine de la rupture Psychique, Actantielle+Désignation générique Roman
  
-Explication Le narrateur est clairement un être perturbé. Son identité se modifie au cours du texte : il est à la fois un homme amoureux, un drogué violent, un malade atteint du sida, un artiste, un meurtrier, un violeur, un pédophile et, finalement, un schizophrène. Ses nombreuses visites à lhôpital ou l’hôpital psychiatrique ou la prison offraient déjà des indices quant à son état mentalmais c’est surtout la lettre à Jimmy qui permet de croire que le narrateur serait en fait Jimmy et souffrirait d’un dédoublement de la personnalité. Il « assiste » à l’enterrement de Jimmymais celui-ci n’est pas mort, il cogne dans son cercueil. Le narrateur voit ensuite Jimmy et croit qu’il s’agit du visage de la mort. Il finit par se reconnaitre en lui : « Je me suis regardé dans la glace et, avant de passer au travers, j’ai trouvé que je ressemblais de plus en plus à ce fils de pute de Jimmy Namiasz. » (p. 84) Dans ce cas, le narrateur serait aussi un personnage de ses récits et aurait donc une double posture narrative. Son rôle de narrateur pose à lui seul un problème, puisquil est incohérent. Son rapport au temps est dailleurs complexe : « C’était il y a longtemps très longtemps, hier ou avant-hier. C’était vers le début, il y a plusieurs années […] c’était il y a trois ou quatre mois, quelques heures, je ne me rappelle plus bien. » (p. 29) Il raconte également sa propre mort à plusieurs reprises. C’est un narrateur contradictoire, qui ne se décide pas, qui est incapable de démêler ses histoires et ses sentiments ce qui rend ses récits et son rôle problématiques.+Quatrième de couverture :Récit d’une errance dans un demi-monde hanté dêtres incertainsMéduses suit le narrateur au long d’une lente descente aux abîmes affective et sexuelleoù s’entend en écho, dans une langue magnifique et bâtarde, le rire de lennemi qui laccompagne.
  
-C) Manifestations : MémorielleAffectiveLangagière+D'une noirceur distanciéeMéduses fait éprouver l’isolement mental du narrateur et la truculence inquiétanteinsane, hilare, des quelques relations qu’il noue et dénoue avec des filles fantomatiques, avant qu’elles ne deviennent autres – disparues, parties, tuées? – et que lui-même ne soit plus tout à fait lui-même, dans une conclusion du meilleur grotesque dont la charge fait mouche.
  
-Explication : +Les distorsions, le rictus boschien qui animent le style de Brea font de Méduses un livre étrangement captivant, où la conscience malade du monde et de soi, et la puissance des obsessions, se jouent à chaque phrase.
  
-Mémorielle : Sa difficulté à différencier la réalité de ses fantasmes altère la mémoire du narrateur, qui est convaincu d’avoir un frère, alors que sa mère lui assure que non. Il ignore aussi si sa relation avec la fille aimée était réelle : «Possible que rien de tout cela ne fût vrai, que j’eusse tout inventé, ou bien toi ; et puis peut être que non en fait – comment savoir ? » (p. 43)+**II- CONTENU GÉNÉRAL**
  
-Affective Lorsqu’il est question de sa relation avec sa destinatrice, il raconte un amour passionnel qui le mène à penser à assassiner l’ancien ami de cette dernièreToutefois, s’il raconte ses histoires avec dautres femmes, il les représente comme des objets sans valeur quil viole à volontéDans un extrait, qu’il est difficile de définir comme le fruit de son imagination ou comme la réalitéil bat même sa mère. Il n’a donc aucun respect pour les autres femmes et les considère comme des êtres inférieurs à luiIl en décrit d’ailleurs une ainsi : « mon bien meublema bête de luxe, mon objet rare et compliquémes droits territoriaux. » (p. 69) Son rapport avec Jimmy est également conflictuel. D’abord une simple connaissanceil devient son meilleur ennemi et finit par faire partie de lui-même.+Résumé de l’œuvre Cette œuvre est difficile à résumer, puisque même lauteur se garde de la qualifier de roman. Sur la quatrième de couverture de la première édition de Méduses (2007), il la décrit plutôt comme « une descente dans l’intérieur d’un cœur. » Il s’agit de l’errance du narrateur qui s’adresse d’abord à une fille qu’il aime. Il lui raconte comment il s’est senti la dernière fois qu’il l’a vu. Il lui décrit ensuite le temps qu’il a passé avec une autre. Il parle de sa rencontre avec un certain Jimmy Namiasz qui devient un peu comme le reflet de ce narrateur perturbé et emporté par la drogue et par des pulsions violentes. L’homme derrière cette voix a beaucoup de difficulté à se remettre de sa rupture avec la fille aimée et il est sous-entendu qu’il a essayé à plusieurs reprises de se suicider et qu’il a séjourné quelques fois à l’hôpital, à l’hôpital psychiatrique ou en prison. On apprend qu’il a assisté à l’enterrement de Jimmy qui s’est penduTout au long du texteles quelques actions ou évènements sont entrecoupés de réflexions et de divagations du narrateur, qui se contredit et change souvent ses versions des faits. Il se demande d’ailleurs à plusieurs reprises s’il a réellement vécu ce qu’il raconte ou s’il a tout inventé et se questionne même sur sa propre existence. Dans les derniers chapitres, le narrateur ne sadresse plus à son ancienne amante, mais plutôt à sa mère qui lui cause de graves frustrationsEn retournant chez ses parentsoù son père est immobilisé par une paralysie, il découvre qu’une garde-malade a élu domicile dans la chambre de son enfance. Il pique une crise, car sa mère aurait jeté les souvenirs de son défunt frèremais sa mère lui rétorque qu’il n’a jamais eu de frère. Le narrateur raconte alors comment lui et la garde-malade sont devenus amants et comment ils ont quitté la demeure des parentsLe livre se termine sur une lettre adressée à Jimmylui annonçant la mort de sa mère et lui expliquant sa maladie mentale, une aliénation religieusequi lui causerait des psychoses, des dépressions et des illusions. La lettre concerne le traitement que Jimmy doit suivre pour en être guéri et se veut convaincante quant à l’importance de son internementElle est signée : « Ton frère qui t’aime. » 
  
-Langagière La particularité langagière dans ce texte est vraiment l’insertion spontanée et sporadique du passé simple. Il donne l’impression d’une tentative de contrôle du langagequi est trahie par des retours constants vers l’imparfait et le passé composé.+Thème(s) Famillefolie, amour, mort, errance, fantasme, suicide
  
-DObjets : ... +**III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION** 
-Explication  + 
-EManifestations spatiales : ... +Explication (intuitive mais argumentéedu choix : 
-Lieux représentés : Explication + 
 +Appréciation globale :  
 + 
 +**IV – TYPE DE RUPTURE** 
 + 
 +Validation du cas au point de vue de la rupture  
 + 
 +Actionnelle et interprétative 
 + 
 +Ce roman n’a pas vraiment de nœud d’intrigueComme je le cite dans le résumé, il s’agit plutôt d’une incursion dans la tête ou le cœur d’un narrateurIl est difficile de savoir si le personnage pose des gestes concretsIl pense et se pose énormément de questions, mais il ne semble pas réellement passer à l’action. La logique de son récit est problématique, puisque l’identité du narrateur se modifie au cours du texte il est à la fois un homme amoureux, un drogué violent, un malade atteint du sida, un artiste, un meurtrier, un violeur, un pédophile et, finalement, un schizophrène. Son rapport au temps est également complexe : « C’était il y a longtemps très longtemps, hier ou avant-hier. C’était vers le début, il y a plusieurs années […] c’était il y a trois ou quatre mois, quelques heures, je ne me rappelle plus bien. » (p. 29Il raconte également sa propre mort à plusieurs reprises. C’est un narrateur contradictoire, qui ne se décide pas, qui est incapable de démêler ses histoires et ses sentiments ce qui rend ses récits et son rôle problématiques. Sa difficulté à différencier la réalité de ses fantasmes altère la mémoire du narrateur, qui est convaincu d’avoir un frère, alors que sa mère lui assure que non. Il ignore aussi si sa relation avec la fille aimée était réelle «Possible que rien de tout cela ne fût vrai, que j’eusse tout inventé, ou bien toi ; et puis peut être que non en fait – comment savoir ? » (p43)  
 + 
 +J'y verrais donc une rupture à la fois actionnelle (remise en question de l'intention, logiques cognitives/rationnelles et absence d'un nœud d'intrigue) et interprétative (énigmaticité du monde et excentricité interprétative). 
 + 
 +**V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES** 
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 +Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.) 
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 +La narration autodiégétique nous offre directement le point de vue du personnage sur le monde et sur les gens qui l’entourent. Il s’agit d’un monologue adressé d’abord à une certaine femme, puis à une mère. Le narrateur mentionne quelques fois sa mémoire défectueuse et il raconte souvent deux fois la même action, mais différemment. À quelques reprises il avoue que ce qu’il vient de dire n’est pas vrai. Il semble donc y avoir, non seulement un décalage dans le récit entre ce que le narrateur a vécu et ce qu’il s’imagine avoir vécu, mais également une difficulté pour lui à faire la différence entre les deux, car il ne sait plus ce qui tient du réel et ce qui provient de son imagination.  
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 +Le texte est très dense et les paragraphes sont longs (plusieurs pages). Le récit est confus et le narrateur peu cohérent à plusieurs reprises. Certains extraits tombent presque dans le fantastique, mais il est difficile de distinguer les moments où le narrateur raconte quelque chose et les moments où il divague. Les temps de narration sont également étranges il intègre sporadiquement du passé simple à l’imparfait, ce qui donne l’effet de quelqu’un qui essaie de bien écrire, mais qui ne maitrise pas tout à fait ce temps de verbe plus archaïque. La position du narrateur est donc très instable, il se remet lui-même en doute, ce qui problématise la lecture et rend méfiant le lecteur.  
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 +[[Méduses. ancienne fiche]]
  
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