Magnus
Quatrième de couverture
« Il sourit, d’un air las, amer, car lui aussi, lui plus que quiconque, aimerait savoir qui il est exactement. Pour l’heure, il sait seulement qui il n’est pas, qui il n’aura jamais été et ne croira plus jamais être : le fils des Dunkeltal. Une délivrance. Mais il se sent un défroqué - de son nom d’emprunt, de sa fausse filiation -, avec, pour toute identité de remplacement, le nom d’un ours en peluche. Un nom que, faute de mieux, comme dans le passé, il se réapproprie.
Magnus. Alias Magnus. Sous ce vocable fantaisiste, il décide d’entrer enfin l’âge d’homme. »
L’univers romanesque de Sylvie Germain est hanté par d’étranges forces, d’inquiétants personnages. Franz, le héros de Magnus, est né avant la guerre en Allemagne. De son enfance, il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu’au jour de sa naissance. Il lui faut tout réapprendre, ou plutôt désapprendre ce passé qu’on lui a inventé et dont le seul témoin est un ours en peluche à l’oreille roussie : Magnus. Dense, troublante, cette quête d’identité a la beauté du conte et porte le poids implacable de l’Histoire. Elle s’inscrit au coeur d’une oeuvre impressionnante de force et de cohérence qui fait de Sylvie Germain, prix Femina pour Jours de colère, un des écrivains majeurs de notre temps. »
Justification
Ce roman, qualifié en de nombreux endroits de « quête d'identité », semble être une suite de reconstruction de soi autour de nouvelles informations, questionnant l'influence de l'origine dans la construction identitaire. La catégorie Mémoire aurait également pu accueillir ce roman vu les problèmes qui entourent cette composante, jouant un rôle majeur dans les questionnements identitaires de Franz. Toutefois, celle-ci semble surtout remplir la fonction d'obstacle dans la quête principale du personnage, celle de sa véritable identité. Le roman bâtit progressivement l'identité de son personnage, déposant ses confidences dans un ours en peluche, au gré des découvertes sur ses origines, mais aussi au fil du temps qui passe.
« Une quête d'identité. Mais sans les cris de désespoir auxquels on pourrait peut-être s'attendre. Car l'identité se bâtit sans doute plus qu'elle se définit. Elle se trouve peut-être plus dans le présent fuyant que dans le passé fixe et obscur » (François Lavallée, Nuit blanche, n° 104 (2006), p. 30.
URL : http://id.erudit.org/iderudit/20042ac)