Llouis qui tombe tout seul
Quatrième de couverture
C'est un roman-dérive, l'histoire d'une chute incontrôlée, de la douleur d'être isolé. C'est l'histoire de Llouis, enfermé chez lui depuis quatre ans, seul avec sa télévision, seul tout seul à en perdre la tête sans s'en rendre compte. Llouis qui sort un jour comme ça, quand il perd la télécommande. Llouis qui plonge tête première, tête perdue dans cet extérieur qu'il ne reconnaît plus. Il redécouvre tout un monde, perdu sans repère et sans ami - sans rampe pour se retenir de tomber.
Quatrième de couverture (éclairante) de la réédition
C'est l'histoire-dérive de Llouis, un jeune homme de 29 ans qui décide de prendre des vacances prolongées après avoir gagné à la loterie. De mois en années, il passe ainsi quatre ans reclus chez lui, seul devant sa télévision. Puis un jour, l'impensable se produit : Llouis égare sa télécommande. Désemparé, il prend alors douloureusement conscience de sa solitude totale, de sa vie déconnectée du monde, et sort enfin de sa maison pour trouver un antidote à son mal. Sans amis, sans repères, il redécouvre un univers qui lui est désormais étranger.
Justification
Le roman relate la tentative souvent maladroite du personnage de réintégrer la société après un long isolement. Ce qui est intéressant avec ce roman, c'est que le personnage est évidemment en rupture avec le monde extérieur et les gens qui le peuplent, n'arrivant pas à les rejoindre (une critique du monde contemporain et de son côté 'inhumain' est évidemment présente), mais il souligne tout à la fois l'importance cruciale des liens humains.
« Une quête désespérée pour trouver un sens à l’existence humaine, trouver un peu d’humanité dans la marée de formalités, de distance qui, sans que l’on ne sache vraiment, a pris beaucoup trop de place dans notre monde.
Comment s’adapter aux autres? Comment leur parler, échanger, pour vrai? Il faut désapprendre, réapprendre, apprendre, comprendre, recommencer, recommencer encore. Il y a tant de lourdeur, tant de naïveté dans le personnage de Llouis que ça fait mal. Mal de voir comment il échoue inévitablement à tisser des liens. D’abord parce qu’il va trop vite, puis trop lentement, puis rien du tout.
Les pages sont chargées d’essais, d’aspirations à quelque chose de meilleur. C’est un parcours aveugle dans un monde rendu inhumain, hostile à l’amitié. C’est un énorme travail d’introspection sur notre solitude et la solitude des autres.
Même si le changement de style surprend au début, Llouis qui tombe tout seul apporte beaucoup d’éléments sur lesquels réfléchir, ornés d’une large palette d’émotions et d’un peu de ridicule qui nous étire un sourire mi-triste mi amusé qui s’étend doucement d’une couverture à l’autre. Le dernier de Matthieu Simard écorche un peu l’âme par sa fragilité et sa réalité, une lecture pour réaliser combien les autres nous sont essentiels, même si nous avons tendance à l’oublier. »
Myriam Rondeau, dans P45, n° 54 (24 novembre 2006), en ligne.