Les deux révisions précédentesRévision précédenteProchaine révision | Révision précédente |
ranx:le_solitaire_instable [2016/05/15 15:57] – annelisabeth | ranx:le_solitaire_instable [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
---|
__**//Sous pression// - Jean-François Chassay**__ | __**//Sous pression// - Jean-François Chassay**__ |
| |
Un homme dont la réussite professionnelle est l’inverse de la vie personnelle décide de se suicider. Néanmoins, avant de passer à l’acte, il annonce son choix à plusieurs de ses amis, qu’il rencontre et qui, à leur tour, tenteront de le démotiver en abordant l'importance de vivre et ce sous plusieurs angles. Le personnage est démotivé. Le personnage, sans être complètement désorienté, peine à imprégner le monde: il est d'ailleurs ignoré de plusieurs. Son état s'explique par le fait qu'il est un mort en sursis: il se voit plus comme une pierre tombale que comme un humain. Au final, le protagoniste prend toutefois la décision de se tuer, comme l'indique la dernière phrase : “ […] et maintenant ? En effet : maintenant. Il y a des limites à tergiverser.” | Un homme dont la réussite professionnelle est inversement proportionnelle à la réussite de la vie personnelle décide de se suicider. Néanmoins, avant de passer à l’acte, il annonce son choix à plusieurs de ses amis, qu’il rencontre et qui, à leur tour, tenteront de le démotiver en abordant l'importance de vivre et ce, sous plusieurs angles. Le personnage est démotivé. Sans être complètement désorienté, il peine à imprégner le monde: il est d'ailleurs ignoré de plusieurs. Son état s'explique par le fait qu'il est un mort en sursis: il se voit plus comme une pierre tombale que comme un humain. Au final, le protagoniste prend toutefois la décision de se tuer, comme l'indique la dernière phrase : “ […] et maintenant ? En effet : maintenant. Il y a des limites à tergiverser.” |
| |
__**//Une enfance à perpétuité// - Pierre Drachline**__ | __**//Une enfance à perpétuité// - Pierre Drachline**__ |
| |
L'« enfant » est un homme, anonyme, qui a décidé de « vivre une enfance à perpétuité ». Sec, laid, peu attiré par les autres - sauf peut-être par les vieillards qui lui rappellent sans doute sa grand-mère- et somme toute assez peu attirant, il ne se fait pas remarquer et vise l'anonymat. Il s'exclut volontairement de toutes réjouissances, préfère les bains de sang des révoltes populaires. L'enfant agit assez correctement dans le monde (il a un travail, éventuellement une petite amie) mais s'y regarde évoluer sans sentir qu'il en fait partie. « Ses gestes ont une lenteur accablante. Il connaît son rôle d'automate jusqu'à la moindre réplique. Il s'est juré que nul ne s'apercevrait jamais des tempêtes qui l'habitent. Sa banalité rassure. Il est la caricature d'une après-guerre qui n'a jamais déposé les armes. Mais sous sa placidité, la violence et le désordre attendent l'hallali. » (p.37) | L'« enfant » est un homme, anonyme, qui a décidé de « vivre une enfance à perpétuité ». Sec, laid, peu attiré par les autres - sauf peut-être par les vieillards qui lui rappellent sans doute sa grand-mère - et somme toute assez peu attirant, il ne se fait pas remarquer et vise l'anonymat. Il s'exclut volontairement de toutes réjouissances, préfère les bains de sang des révoltes populaires. L'enfant agit assez correctement dans le monde (il a un travail, éventuellement une petite amie) mais s'y regarde évoluer sans sentir qu'il en fait partie. « Ses gestes ont une lenteur accablante. Il connaît son rôle d'automate jusqu'à la moindre réplique. Il s'est juré que nul ne s'apercevrait jamais des tempêtes qui l'habitent. Sa banalité rassure. Il est la caricature d'une après-guerre qui n'a jamais déposé les armes. Mais sous sa placidité, la violence et le désordre attendent l'hallali. » (p.37) |
| |
__**//L'homme qui plus pesait plus lourd nu qu'habillé// - Jérome Élie**__ | __**//L'homme qui plus pesait plus lourd nu qu'habillé// - Jérome Élie**__ |
| |
Un homme, dont le nom restera inconnu, est l’inventeur d’une machine appelée Verity, qui peut détecter l’honnêteté des propos en évaluant les fréquences de la voix d’une personne. Alors qu’il atteint le sommet de la gloire, l’homme se sent de plus en plus seul. Il comprend que, bien que sa machine puisse indiquer si les propos de quelqu’un sont vrais, elle ne peut pas l’aider à connaître la vérité sur lui-même. Rapidement, Verity se voit remplacée par une nouvelle invention, Luv, et l’homme tombe dans l’oubli. Lors d’un rendez-vous de routine chez le médecin, l’homme découvre qu’il pèse plus lourd nu qu’habillé. Cette énigme médicale le rend à nouveau célèbre, mais, cette fois-ci, le monde jette un regard plus froid sur lui. L’homme se sent rejeté, non seulement par ses amis, mais également par la science elle-même. Bien qu’il ait réussi à inventer la machine Verity, il n’est pas à l’aise avec son succès et il se retire dans un chalet. Il devient ensuite populaire à cause de l'énigme médicale, mais ceci éloigne encore davantage l'homme de son entourage. Après ce retrait, l’homme devient passif et subit ce qui lui arrive plus qu’il ne le provoque. Il ne semble plus trouver de motivation à vivre sa vie, car il n’en comprend plus le sens. Il ne va pas au bout de ses intentions. Finalement, lorsqu’il se décide enfin à aller retrouver la femme qu'il aime, il meurt dans un accident, étant encore victime de son monde. Son instabilité réside dans cette attitude d'abandon qu'il adopte en même temps que les autres par rapport à lui-même. | Un homme, dont le nom restera inconnu, est l’inventeur d’une machine appelée Verity, qui peut détecter l’honnêteté des propos en évaluant les fréquences de la voix d’une personne. Alors qu’il atteint le sommet de la gloire, l’homme se sent de plus en plus seul. Il comprend que, bien que sa machine puisse indiquer si les propos de quelqu'un sont vrais, elle ne peut pas l’aider à connaître la vérité sur lui-même. Rapidement, Verity se voit remplacée par une nouvelle invention, Luv, et l’homme tombe dans l’oubli. Lors d’un rendez-vous de routine chez le médecin, l’homme découvre qu’il pèse plus lourd nu qu’habillé. Cette énigme médicale le rend à nouveau célèbre, mais, cette fois-ci, le monde jette un regard plus froid sur lui. L’homme se sent rejeté, non seulement par ses amis, mais également par la science elle-même. Bien qu’il ait réussi à inventer la machine Verity, il n’est pas à l’aise avec son succès et il se retire dans un chalet. Il devient ensuite populaire à cause de l'énigme médicale, mais ceci éloigne encore davantage l'homme de son entourage. Après ce retrait, il devient passif et subit ce qui lui arrive plus qu’il ne le provoque. Il ne semble plus trouver de motivation à vivre sa vie, car il n’en comprend plus le sens. Il ne va pas au bout de ses intentions. Finalement, lorsqu'il se décide enfin à aller retrouver la femme qu'il aime, il meurt dans un accident, étant encore victime de son monde. Son instabilité réside dans cette attitude d'abandon qu'il adopte en même temps que les autres par rapport à lui-même. |
| |
__**//Dée// - Michaël Delisle **__ | __**//Dée// - Michaël Delisle **__ |
| |
Dans les années 50, dans les campagnes de la rive sud de Montréal, une jeune femme, Dée, tombe enceinte d'un homme, Sarto, et ses parents s'entendent pour qu'elle l'épouse. La maison fin prête, le couple s'installe, et Dée se retrouve seule avec un ménage à entretenir et un bébé à élever. La solitude l'écrase : elle épie les voisins sans oser les aborder et trompe l'ennui en ayant une brève aventure avec le livreur de journaux. Quand Sarto l'apprend, il entre dans une colère noire et informe la mère de Dée du comportement de sa fille. Tous la poussent à consulter un docteur, qui la gave de pilules. Cette consommation de médicaments l'engluera dans le sommeil. Les problèmes avec sa famille découlent du fait qu'elle entretient peu de rapports affectifs avec les autres, malgré leur proximité géographique. Sa relation avec Sarto semble reposer plus sur un désir d'avoir de l'attention que sur de l'amour. Sa relation avec son bébé est marquée par l'irritation, même une sorte de haine. Par exemple, elle pensera « Meurs…Meurs…Meurs donc…» (p.107). | Dans les années 50, dans les campagnes de la rive sud de Montréal, une jeune femme, Dée, tombe enceinte d'un homme, Sarto, et ses parents s'entendent pour qu'elle l'épouse. La maison fin prête, le couple s'installe, et Dée se retrouve seule avec un ménage à entretenir et un bébé à élever. La solitude l'écrase : elle épie les voisins sans oser les aborder et trompe l'ennui en ayant une brève aventure avec le livreur de journaux. Quand Sarto l'apprend, il entre dans une colère noire et informe la mère de Dée du comportement de sa fille. Tous la poussent à consulter un docteur, qui la gave de pilules. Cette consommation de médicaments l'engluera dans le sommeil. Les problèmes avec sa famille découlent du fait qu'elle entretient peu de rapports affectifs avec les autres, malgré leur proximité géographique. Sa relation avec Sarto semble reposer plus sur un désir d'avoir de l'attention que sur de l'amour. Sa relation avec son bébé est marquée par l'irritation, même une sorte de haine. Par exemple, elle pensera « Meurs… Meurs… Meurs donc…» (p.107) |
| |
__**//Madame Diogène// - Aurélien Delsaux **__ | __**//Madame Diogène// - Aurélien Delsaux **__ |
| |
Madame Diogène vit seule, à l'abri dans son appartement crasseux. Elle s'est entièrement coupée du monde extérieur et son seul soucis est d'en demeurer absente. Malheureusement pour elle, la puanteur et les insectes indésirables qui s'échappent de son appartement attisent la colère des voisins qui voudraient bien la voir expulsée. Finalement, alors que son immeuble est en feu, elle demeurera couchée dans sa crasse et se laissera brûler. Ainsi, l'action de Madame Diogène n'est pas menée par la logique, mais bien par ses affects. Or, les choses qui lui apportent confort et réconfort sont plutôt inusité. Pour elle, l'odeur de son abri n'est pas dérangeante : c'est l'air de dehors qui l'est. Personne ne la comprend, tous la trouvent folle. De son côté, elle ne se soucie pas des convenances. Ce que les autres pensent d'elle ne l'affecte pas. Ses peurs et ses angoisses la font parfois halluciner, ou simplement croire des choses peu probables. Par exemple, alors qu'elle voit une foule de manifestant dans la rue, elle pense qu'ils sont venus pour elle. Il faut dire que les menaces constantes de ses voisins alimentent son comportement paranoïaque. Toutes ses réactions sont marquées par la peur et le sentiment d'avoir à se défendre. Pour cela, elle va même jusqu'à mordre une femme au visage. | Madame Diogène vit seule, à l'abri dans son appartement crasseux. Elle s'est entièrement coupée du monde extérieur et son seul souci est d'en demeurer absente. Malheureusement pour elle, la puanteur et les insectes indésirables qui s'échappent de son appartement attisent la colère des voisins qui voudraient bien la voir expulsée. Finalement, alors que son immeuble est en feu, elle demeurera couchée dans sa crasse et se laissera brûler. Ainsi, l'action de Madame Diogène n'est pas menée par la logique, mais bien par ses affects. Or, les choses qui lui apportent confort et réconfort sont plutôt inusitées. Pour elle, l'odeur de son abri n'est pas dérangeante : c'est l'air du dehors qui l'est. Personne ne la comprend, tous la trouvent folle. De son côté, elle ne se soucie pas des convenances. Ce que les autres pensent d'elle ne l'affecte pas. Ses peurs et ses angoisses la font parfois halluciner ou simplement croire des choses peu probables. Par exemple, alors qu'elle voit une foule de manifestants dans la rue, elle pense qu'ils sont venus pour elle. Il faut dire que les menaces constantes de ses voisins alimentent son comportement paranoïaque. Toutes ses réactions sont marquées par la peur et le sentiment d'avoir à se défendre. Pour cela, elle va même jusqu'à mordre une femme au visage. |
| |
__**//Flou// - Marie Lefebvre**__ | __**//Flou// - Marie Lefebvre**__ |
| |
Nous suivons Francesca, dont l'histoire est narrée par sa soeur, lorsqu’elle était très jeune et un peu à l’écart des autres. La narratrice tente de comprendre ce qui lui est arrivé, car Francesca s'est défenestrée. Puis on nous raconte sa vie: son anorexie débutée à l’adolescence, ses expériences traumatiques avec des hommes plus âgés qu’elle. Son isolement, son temps passé dans son lit à ne rien faire. Elle décide de devenir photographe. Entre quelques voyages à Rome, elle rencontre David, qu’elle désire posséder. Ce dernier s’intéresse à sa colocataire, mais Francesca vit tout de même une histoire d’amour avec lui. Incapable d’atteindre ce qu’elle veut atteindre, Francesca se suicide. Elle tend à s’égarer dans le monde, à ne plus trop savoir où elle en est, à interpréter les choses de façon confuse. Le monde est flou autour d’elle, et par rapport à elle: « Avec Francesca, il n’est pas question de liberté ni d’affranchissement. Ce serait l’ère de l’ambivalence. » (p.77) | Nous suivons Francesca, dont l'histoire est narrée par sa soeur. Lorsqu'elle était très jeune, Francesca était à l’écart des autres. La narratrice tente de comprendre ce qui lui est arrivé, car Francesca s'est défenestrée. Puis, on nous raconte sa vie: son anorexie débutée à l’adolescence, ses expériences traumatiques avec des hommes plus âgés qu’elle, son isolement et son temps passé dans son lit à ne rien faire. Elle décide de devenir photographe. Entre quelques voyages à Rome, elle rencontre David, qu’elle désire posséder. Ce dernier s’intéresse à sa colocataire, mais Francesca vit tout de même une histoire d’amour avec lui. Incapable d’atteindre ce qu’elle veut atteindre, Francesca se suicide. Elle tend à s’égarer dans le monde, à ne plus trop savoir où elle en est, à interpréter les choses de façon confuse. Le monde est flou autour d’elle, et par rapport à elle: « Avec Francesca, il n’est pas question de liberté ni d’affranchissement. Ce serait l’ère de l’ambivalence. » (p.77) |
| |
__**//Ceux d'à côté// - Laurent Mauvignier**__ | __**//Ceux d'à côté// - Laurent Mauvignier**__ |
| |
Un homme, dont on ignore le nom, passe ses journées à marcher dans la ville et à fréquenter les mêmes lieux. Au début, c'était par espoir de revoir celle qu'il dit avoir tuée.Le personnage erre sans but, sans intention, sans réels motifs. Il ne se sent pas concerné par le monde. Rien ne l'a jamais intéressé. Par le passé, auprès de ses proches, il faisait semblant de vouloir les mêmes choses que tout le monde pour avoir l'air normal.En fait, il se sent en marge de la société, invisible aux yeux de tous (a du mal à regarder son propre reflet dans le miroir), incapable d'agir pour transformer son existence. Il est tourmenté par son passé dont on connaît très peu de chose, et surtout par l'acte meurtrier qu'il a commis. Il n'arrive pas à accepter le geste irréparable qu'il a commis puisqu'il a perdu le contrôle de lui-même. | Un homme, dont on ignore le nom, passe ses journées à marcher dans la ville et à fréquenter les mêmes lieux. Au début, c'était par espoir de revoir celle qu'il dit avoir tuée. Le personnage erre sans but, sans intention, sans réels motifs. Il ne se sent pas concerné par le monde. Rien ne l'a jamais intéressé. Par le passé, auprès de ses proches, il faisait semblant de vouloir les mêmes choses que tout le monde pour avoir l'air normal. En fait, il se sent en marge de la société, invisible aux yeux de tous (il a du mal à regarder son propre reflet dans le miroir), incapable d'agir pour transformer son existence. Il est tourmenté par son passé, dont on connaît très peu de chose, et surtout par l'acte meurtrier qu'il a commis. Il n'arrive pas à accepter le geste irréparable qu'il a perpétré dans une perte contrôle. |
| |
__**//Deuils cannibales et mélancoliques// - Catherine Mavrikakis**__ | __**//Deuils cannibales et mélancoliques// - Catherine Mavrikakis**__ |
| |
Le personnage de Catherine, semble vivre dans l'attente de la mort. Elle est une personne silencieuse et souffrante ayant tenté à plusieurs reprises de se suicider. Toutefois, elle échoue sans cesse. Elle affirme aussi que la pensée suicidaire est héréditaire. Elle semble vivre pour la mort. Il n'y a pas d'intrigue, bien que la narratrice décrive des deuils consécutifs de ses amis, a peu près tous nommés Hervé. | Le personnage de Catherine semble vivre dans l'attente de la mort. C'est une personne silencieuse et souffrante ayant tenté à plusieurs reprises de se suicider. Toutefois, elle échoue sans cesse. Elle affirme aussi que la pensée suicidaire est héréditaire. Elle semble vivre pour la mort. Il n'y a pas d'intrigue, bien que la narratrice décrive les deuils consécutifs de ses amis, à peu près tous nommés Hervé. |