La fille qui n'existait pas
Quatrième de couverture
Un squat, dans une usine désaffectée, peuplé de personnages étranges et fascinants : la Tribu. Il y a Aude, la squeegie, Emma, une prostituée muette, Proust, ex-prof alcoolo, Raoul, un nain exhibitionniste… et Ozzy, le fragile Ozzy, qu’Aude, sa soeur, protège bec et ongles alors même que tout leur univers paraît devoir basculer et s’écrouler irrémédiablement.
Un livre qui nous fait naviguer sur des océans troubles et brumeux où une chose peut en cacher une autre, où le vrai et le fantasme se confondent, un livre qui nous entraîne dans un voyage bouleversant de l’autre côté du miroir.
Denis Thériault, tel un funambule, maintient son récit entre réalité et imaginaire avec un art totalement maîtrisé. Une écriture sensible et magnifique.
Justification
Le personnage principal de ce roman, Aude, serait atteint d'un trouble de dissociation de la personnalité. Tous les autres personnages, y compris son frère Ozzy, ne représenteraient que ses multiples personnalités. Toutefois, l'oeuvre dérive vers le fantastique, la mythologie (chacun des personnages s'identifie à un dieu/déesse égyptien/ne, Aude devenant Isis et Ozzy, Osiris), puis le drame (Aude aurait été tuée par son beau-frère lorsqu'elle était enfant avant que Ozzy ne la ressuscite…). La trame déjantée de ce roman fait ainsi écho à la folie de Aude et à sa personnalité multiple et changeante.
Le personnage Justine Tao, psychiatre, « s'intéresse à Aude et voudrait la mettre en face de sa réalité intérieure, cette maladie susceptible d'expliquer sa relation à elle-même et aux autres: la dissociation de la personnalité. […] À la suite d'un traumatisme infantile, Aude aurait connu une fragmentation de sa personnalité qui aurait généré plusieurs alters, dont Ozzy et, si j'ai bien compris, tous les autres membres de la tribu. Dès lors, les personnages se compénètrent, la tribu tend à n'être plus qu'une seule personne. » (Lettres québécoises, n° 149 (2013), http://id.erudit.org/iderudit/68481ac)